La reine des rêves
de Chitra Banerjee Divakaruni

critiqué par Tanneguy, le 14 mai 2009
(Paris - 85 ans)


La note:  étoiles
La tradition indienne vue par les immigrés américains.
Rakhi est une jeune femme d'origine indienne née en Californie vivant à San Francisco ; très attachée à sa mère indienne qui fait partie de la première génération d'immigrants, elle cherche à s'en rapprocher et à la comprendre, mais elle se heurte à des secrets intimes qu'elle mettra à jour en prenant connaissance du journal intime rédigé par la mère à l'intention de sa fille.

Que reste-t-il des réalités de l'Inde dans la communauté implantée aux Etats-Unis ? C'est une des questions intéressantes de ce roman qui ne manque pas d'originalité et se laisse lire avec facilité.

Les personnages sont assez remarquables et plus spécialement celui de la mère qui a pour métier traditionnel celui "d'interprète des rêves" appris dans une école indienne spécialisée (!).

Ce roman, qui se déroule en plusieurs récits parallèles rappelle un peu la Maîtresse des Epices mais est plus ordonné et accessible à un esprit occidental
Le rêve est-il la vie ou la vie est-elle un rêve ? 6 étoiles

Ce roman se situe à San Francisco à l’époque du 11 septembre et nous conte en chapitres alternés l’histoire en contrepoint de 2 héroïnes : Mme Gupta, originaire de Calcutta, immigrée depuis une trentaine d’années et sa fille Rikhi, née aux USA, et en proie à la problématique de la double appartenance.

La mère, initiée aux interprétations des rêves, renonce à sa vie de mère de famille rangée, néglige son mari, pour se vouer entièrement à son talent. Elle tente, mais vainement, de transmettre son bagage à sa fille, peu douée et pourtant très en demande.

Celle-ci, divorcée de Sonny et mère d’une fillette, Jona, gardée en alternance par chacun de ses parents, gère une Maison de thé indienne, en collaboration avec sa meilleure amie, Belle.

Lorsque Mme Gupta décède brutalement, Rikhi découvre chez son père qu’elle méprisait des qualités humaines insoupçonnées, qui vont l’aider à surmonter le deuil de sa mère, affronter les aléas de son commerce, assumer avec plus de sérénité son état de maman divorcée, et puis surtout, à réaliser que le don si enviable de sa maman, l’interprétation des rêves, se transmettra à sa propre fille Jonna, sautant ainsi une génération sans disparaître de l’héritage familial !

Ce roman est intéressant en ce qu’il nous décrit une tranche de vie d’une famille, indienne de souche, et qui malgré des actes racistes à son encontre en réaction aux événements du 9-11 voue une indéfectible fidélité à son pays d’adoption, l’Amérique.

Si certains lecteurs peuvent être sensibles aux signes du destin, aux clins d’œil du hasard, aux confusions entre rêve et réalité, certains autres (dont je suis) souffriront des détails inutiles et des longueurs évitables affectant ce roman.

Ori - Kraainem - 89 ans - 28 juin 2010