Sous une apparence d'enquête sur l'incendie du tout nouveau théâtre de Vigàta, c'est un portrait de la société de cette ville de Sicile que l'auteur nous dessine. Jusqu'aux niveaux de langue qui servent à caractériser les personnages, malgré les écueils que cela présente pour le traducteur. Ceux-ci sont esquissés à grands traits car ils sont les couleurs qui assemblent le tableau impressionniste de ce village.
Le récit est présenté d'une façon non linéaire, ce qui accentue l'image d'un tableau. Au lecteur de reconstruire le déroulement des événements. Mais c'est aussi le ton adopté par l'auteur qui ajoute à l'originalité. Les traits sont accentués, quasi caricaturaux. Sans être rabelaisiens, les personnages ont quelque chose de San Antonio. Certaines scènes sont hilarantes. Pourtant l'ensemble atteint son but: le portrait cru mais - croirait-on, réaliste de la société sicilienne de l'époque.
Dans le registre adopté, c'est une lecture agréable, habilement pilotée par l'auteur.
Angreval - Brossard - 78 ans - 10 août 2012 |