Femme de chambre
de Markus Orths

critiqué par Aliénor, le 19 mai 2009
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Mal-être
Lynn n’a qu’une obsession, celle de la propreté. Dans l’hôtel où elle travaille à entretenir les chambres des clients, elle traque le moindre grain de poussière, la moindre tache a priori indécelable. Cette monomanie est le signe d’un malaise chez cette jeune femme qui, on le sait dès le début du roman, vient de passer six mois dans un établissement de soins. Et si cela n’est pas précisé, on devine qu’il s’agit d’un hôpital psychiatrique.
Un jour, sans réfléchir, Lynn se glisse sous le lit d’un client de l’hôtel pour y passer la nuit. Parce qu’elle n’a pas envie de rentrer chez elle. Peut-être aussi parce qu’elle veut pimenter un peu sa vie morne et répétitive. Cette expérience, elle la renouvellera dès lors chaque semaine. Car ce qui s’est passé cette première nuit a quelque peu modifié le cours de son existence.

Le style de l’auteur peut surprendre et rebuter. Les phrases sont en effet courtes et sèches, et les dialogues très brefs. Sans doute pour exprimer la difficulté que ressent cette femme dans son rapport à autrui. Mais comme beaucoup d’éléments manquent à cette histoire pour comprendre le personnage de Lynn, le lecteur ne peut qu’émettre des hypothèses. D’où vient son mal-être, nous ne le savons pas. Tout juste comprenons-nous que sa mère est en cause. Cette mère qu’elle appelle tous les jeudis mais ne va jamais voir.

Sans doute Markus Orths a-t-il voulu que le lecteur ressente lui-même un certain malaise à l’issue de sa lecture, auquel cas il a atteint son but. Pour ma part, comme chaque fois qu’un livre me semble trop court et inabouti, je reste sur ma faim. J’aurais aimé en apprendre plus sur cette femme pour la connaître mieux.
La solitude des chambres d'hôtel 7 étoiles

À l'heure où l'arrogance des puissants vaut tous les passe-droits, il est temps de réhabiliter une profession promise à tous les abus : femme de chambre, femme de ménage,...
Après la lettre À l'attention de la femme de ménage, voici donc la Femme de chambre de Markus Orths.
Comme pour faire écho à la pitoyable actualité du FMI, l'héroïne de ce roman, Lynn ou plus exactement Linda Maria Zapatek, est femme de chambre dans un grand hôtel allemand (Bonn ?).
Lynn est une femme de chambre hors pair, légèrement franchement accro au ménage, tendance maniaco-obsessionnelle.
Mais Lynn passe la plupart du temps dans les chambres. Et là, c'est l'existence des choses, l'importunité des choses, l'omniprésence des choses qui enveloppe Lynn tout entière comme un drap.
Parce qu'en plus de son obsession de la propreté, Lynn a aussi un autre petit travers.
Une toute petite déviance. Un très très léger défaut. Une gentille petite manie.
En fait elle aime beaucoup se glisser sous les lits des clients. Et se faire oublier.
Comme pour s'accaparer une part de leur vie, elle qui n'en a pas beaucoup.
Elle préfère même ne pas prendre de congés (ah, le vide insondable de la solitude estivale) pour mieux profiter des dessous de lit de ses clients.
Jusqu'à ce que l'on comprenne, en même temps que Lynn elle-même, quel était le lit qui lui manquait.
Sans même évoquer la triste actualité, il est un peu étrange d'avoir lu ces deux livres coup sur coup, puisque pas mal d'échos résonnent de l'un à l'autre. Bien sûr on y retrouve ces fameuses ‘femmes de chambre’ qui se fondent dans le décor jusqu'à faire corps avec lui (et dans le bouquin de Markus Orths, c'est le cas de le dire), mais on y entend tout également des roucoulements saphique : est-ce là un simple hasard littéraire ou est-ce que tout cela relève de notre imaginaire collectif propre à ce ‘personnel de maison’ ?
Les deux bouquins, plus proches de la nouvelle que du roman, se lisent rapidement, avec peut-être un peu plus de facilité pour l'allemand.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 17 juillet 2011


L'auteur serait-il notre Polnareff ? 7 étoiles

Quel titre, mais quel titre !! Je l'ai savouré à la dernière page.
Il se lit en deux soirées, c'est une perle.
On lit l'histoire d'une jeune femme soignée pour un désordre mental non identifié -quoique, si l'on sait lire entre les lignes...- et qui trouve un travail à l'hôtel.
Quel bon petit livre, il m'a emportée deux soirées.

MadameMim - - 57 ans - 30 octobre 2010