Quelques heures de fièvre
de Isabelle Desesquelles

critiqué par Bluewitch, le 23 mai 2009
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Brève histoire du souvenir
Dino revient sur l’île où il est né, où il a poussé et mûri son adolescence. Quelque part sur un lac italien. Arrivé à l’aube avec ses maigres bagages, une urne funéraire et une de ses peintures, il traverse les vingt-cinq ans d’absence qui le séparent de la femme qu’il aurait dû aimer et garder.

Cette femme qui l’a appelé au secours, cette petite fille d’autrefois mutilée par le feu et qui brûle aujourd’hui de sentiments mal gérés. Carlotta. Son amie aux yeux céladons et au bras absent. Carlotta qui invente des souvenirs aux autres pour « gagner sa vie », et ce, dans tous les sens du terme.

Dino retrouve sa jeunesse, son ami Salvatore, l’ombre de sa mère si maladroite à l’aimer, la mère de Carlotta ou plutôt son absence dans la maladie. De l’aurore à la fin du jour, Dino disséquera l’amour, disséquera sa fuite, ses recherches, son identité. Ses espoirs.

En quelques heures intenses, il essaiera, en tout cas.

Un cadre romantique et lyrique extrêmement bien dressé par Isabelle Desesquelles qui a un sens aigu de l’image, qui écrit au senti. Enfants noyés, amants perdus, amours mal contrôlés, errances et émois d’une fin d’enfance lucide et sensuelle : le thème aurait pu être un peu « trop ». Et finalement… s’avère délicat, poétique, juste mais jamais mièvre ni pathétique.

Se lit vite et se lit savoureusement.