Un bel essai

« On couche avec les femmes qu'on n'aime pas, et on ne couche pas avec les femmes qu'on aime ». Une affirmation du grand écrivain qui en dit long sur ses rapports avec la gent féminine. Et donc en particulier avec sa mère. Bien que nous nous soyons beaucoup polarisé sur la « lettre au père ».
C'est sans doute pour cela que les grands amours de Kafka ont toujours été de grandes amitiés, à la limite de la folie. « Je t'aime à la folie ». Et qu'il s'est toujours arrangé pour que ses histoires amoureuses avortent à un moment ou à un autre.
Dans cet essai, Daniel Desmarquest met en lumière comment Kafka se nourrit (inconsciemment, bien sûr) de ces femmes, assez nombreuses finalement, pour écrire encore et toujours. Ce qui lui donnera la force de se coltiner au monde.

...«Renonçant à Milena et à se faire « comprendre » d'elle, il choisit de se retirer dans « le profond silence » comme dans l »antichambre de la mort. Milena n'aura-t-elle fait que différer l'échéance ou l'a-t-elle précipitée? A présent Kafka se dit prêt à « oser la mort », retenu seulement par « l'effroyable peur de souffrir ». Dans le regard de Milena, il oubliait « la souffrance du monde. »...

...«Six heures du matin, le jour se lève. Kafka éteint la lampe et extirpe ses jambes ankylosées de dessous la table. Il vient de mettre le point final au Verdict , commencé la veille au soir à dix heures et écrit « d'une seule traite ». Son lit n'est pas défait. A la bonne, croisée dans l'appartement familial, il annonce son exploit : « J'ai travaillé jusqu'à maintenant. ». Dans le Journal, il consigne sa « terrible fatigue » et sa « joie » après une traversée nocturne qui confirme sa certitude : « Ce n'est qu'ainsi qu'on peut écrire, avec cette continuité, avec une ouverture aussi totale de l'âme et du corps. »...

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  Kafka et les jeunes filles [Texte imprimé], [essai] Daniel Desmarquest

  de Desmarquest, Daniel
  G. Watelet
  ISBN : 9782857047728 ; 20,00 € ; 31/07/2002 ; 296 p. ; Broché

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