Petits récits au jour le jour
de Andrea Camilleri

critiqué par Tistou, le 25 mai 2009
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Chroniques du quotidien
Andrea Camilleri, l’admirateur de Georges Simenon et le sicilien créateur du commissaire Montalbano, s’est livré, entre 1997 et 1999 à des billets d’humeur ou des petites chroniques, un peu dans le genre de ce que fait Alain Rémond en France, dans la presse quotidienne italienne ; Il Messagero, La Repubblica ou La Stampa. Il a été jugé bon d’en collecter 21, plus ou moins classées selon l’enchaînement des mois et des saisons, afin de créer ce petit recueil de 116 pages.
Disons de suite que l’ouvrage est dispensable.
Du fait que la plume de Camilleri est davantage adaptée au style du roman ? Qu’il soit sociéto-historique (« Privé de titre », …) ou policier avec le commissaire Montalbano dans la bonne ville sicilienne de Vigata ?
Ou du fait qu’il faut être italien, ou parfaitement au fait de l’actualité italienne pour en savourer tout le sel ? (J’avoue qu’en ce qui concerne Alain Rémond je me pose parfois la question)
Peut-être des deux ? Toujours est-il que ces courtes chroniques ne parviennent que difficilement à soutenir notre intérêt. Quelques éclairs par ci par là mais le plus souvent on reste dans le mièvre ou le tiède.

« Les enfants d’aujourd’hui croient que les poulets ont six cuisses

V oici quelques dizaines d’années, le petit-fils d’un de mes amis rentra de l’école avec pour sujet de rédaction : « Parlez de votre chat. » Facile à dire ! Car ce gosse avait eu beau crier et supplier, jamais il n’avait obtenu d’animal domestique (catégorie où ses petits camarades d’école semblaient rentrer aussi, vu qu’on ne le laissait jamais aller jouer chez personne). Dûment équipé d’un papier et d’un crayon, surveillé par sa mère en vigie sur le balcon, le gamin descendit dans la rue et releva les traits d’un chat de gouttière qui passait par là. Sa rédaction décrivit donc fidèlement un chat à trois pattes, une seule oreille, une queue raccourcie et une gale généralisée. C’était ce qu’il avait vu, c’était donc ce qu’il avait écrit. »

A noter tout de même d’intéressantes considérations sur sa relation à Georges Simenon qu’il a toujours présenté comme son maître, et à sa manière de collecter les sujets pour écrire les épisodes du commissaire Montalbano (« Ce que je dois à Simenon », « Montalbano et la réalité : la source de mes romans policiers »).