Monsieur Thomas en Exil, suivi de Tante Marie ou Ballonnette (Nouvelles, Dessins)
de Gisèle Prassinos

critiqué par Sahkti, le 29 mai 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La plume s'envole
Née en 1920, Gisèle Prassinos a traversé le mouvement surréaliste avant de passer à autre chose. Il en reste toutefois beaucoup, en témoignent les dessins qui accompagnent ce 11e numéro des Archives de l'Atelier de l'Agneau, teintés d'une bonne dose d'absurdité, comme cette Mort à deux filets dont un "à remplir" ou cette enfant dont la maman a coupé le bras droit parce qu'elle avait volé une tranche de jambon. L'univers est là, chatoyant et symbolique, contrastant judicieusement avec le propos plus épuré des deux nouvelles qui composent ce recueil.

"Monsieur Thomas en exil" raconte la vie de Monsieur Thomas, sympathique personne âgée, qui se voit exilé en maison de retraite. Réticent au départ, il finit par s'habituer à l'endroit, observant les us et coutumes des uns et des autres. Il tiendra à effectuer une tâche, ultime mission d'une vie qui s'achève.

"Tante Marie ou Ballonnette" est un récit tendre et cruel à la fois, cruel parce que c'est la vie qui veut ça, d'une dame ayant recueilli ses neveux et nièces après la mort de leurs parents. Le temps passe et s'écoule inexorablement, laissant à Gisèle Prassinos le plaisir de nous conter cette vie de chaque jour par le détail, avec toute la sensibilité qui la caractérise.

Belle idée de l'Atelier de l'agneau que de publier ces textes dans la collection "Archives", les remettant ainsi en lumière et les faisant découvrir à un public qui ne connaît peut-être pas encore Gisèle Prassinos. Une dame de lettres à la belle plume, légère et vive, très humaine également. A son image.