Le sens de la vie - réincarnation et liberté
de Dalaï-Lama

critiqué par Lucien, le 11 décembre 2001
( - 69 ans)


La note:  étoiles
Pour ceux qui cherchent
Lorsqu’en 1989, le jury du Prix Nobel de la Paix décide de récompenser le quatorzième Dalaï-Lama, Tenzin Gyatso, chef spirituel et temporel du peuple tibétain, il motive ainsi sa décision :
« Le Dalaï-Lama, dans son combat pour la libération du Tibet, s’est toujours opposé à l’usage de la violence. Au contraire, il a toujours choisi et préconisé des solutions pacifiques fondées sur la tolérance et le respect mutuel, afin de préserver l’héritage historique et culturel de son peuple. » Publié en livre de poche en septembre 98, ce petit ouvrage reprend la traduction française d’un cycle de conférences données à Londres au printemps 1984 par celui qui, exilé en Inde depuis l’invasion du Tibet par la Chine en 1950, est universellement reconnu comme l’un des plus grands maîtres spirituels. Quelles que soient ses convictions personnelles, le lecteur curieux y découvrira les bases de cette sagesse qui anime une bonne partie du monde oriental, et qui se répand de plus en plus dans un Occident déboussolé ; cette sagesse - le bouddhisme - qui s'apparente plus à une philosophie qu'à une religion, et qui pose les jalons d’un cheminement que chacun est libre d’entreprendre, de projeter ou, simplement, de chercher à comprendre. Comment rester indifférent à cette conception,
par exemple, que les « trois poisons mentaux » résident dans l'ignorance, l’aversion (la haine) et l'attachement (principalement aux biens matériels) ? Comment refuser l’idée que, de ces trois poisons, naissent des actes qui sont source de souffrance pour celui-là même qui les pose, mais aussi, cela va de soi, pour les autres ? Comment ne pas comprendre qu'à la source de ces « poisons » règne l’ignorance, car l'ignorance de la nature réelle du moi - forcément jumelée à l’exagération du moi, donc à l'égoïsme – entraîne immanquablement ces maux dérivés que sont l’attachement et l'aversion ? Comment ne pas être sensible à de telles réflexions : « Nos vies commencent par la souffrance de la naissance et se terminent sur la souffrance de la mort ; entre ces deux extrêmes, se produisent nombreux les inconvénients de la vieillesse et d'autres événements pénibles. Il est important de tenter de résoudre cette question : existe-t-il ou non un remède à cet état habituel de souffrance ? » « Il me semble que la relation entre matière et conscience est un domaine où la philosophie orientale & la philosophie bouddhiste particulièrement – et la science occidentale peuvent se rencontrer. Je pense que ce serait là un mariage heureux, sans divorce ! Si des érudits bouddhistes (pas de simples intellectuels, mais ceux qui ont une réelle expérience pratique de cette philosophie) et des physiciens impartiaux pouvaient joindre leurs efforts pour observer, étudier et engager des recherches plus profondes dans le domaine des relations entre la matière et la conscience, nous pourrions découvrir, avant le prochain siècle, de très belles choses qui s'avéreraient peut-être utiles. Cela ne devrait pas être considéré comme ressortant de la religion, mais simplement comme un élargissement de la connaissance humaine. » « Imaginez, en face de vous, d'un côté votre moi égoïste et de l'autre un groupe de pauvres gens sans ressources. Vous-même, vous vous placez en imagination entre les deux, en tierce personne neutre. Jugez alors ce qui est important : vous tourner vers cette personne égoïste, individualiste, stupide, ou vers ces pauvres sans ressources qui demandent de l'aide ? Si vous avez du coeur vous irez naturellement vers ceux qui sont dans le besoin. » Vous souhaitez en savoir plus sur ces six perfections que constituent générosité, éthique, patience, enthousiasme, concentration et sagesse ? Lisez Le Sens de la Vie. Ces trois heures de lecture n’auront pas été inutiles, même si vous n’en retenez que ce petit conseil : « Aidez les autres si vous en êtes capable, et sinon, évitez au moins de leur nuire »…