Nicodème le disciple mystérieux
de Vincent Bouton

critiqué par Hynapak, le 3 juin 2009
( - 70 ans)


La note:  étoiles
un "mystère" presque chrétien
Nicodème
Le disciple mystérieux

C’est plus qu’un roman moderne, c’est un polar pour exégètes que nous offre Vincent Bouton avec Nicodème, éd. Bénévent. Comme le livre traite d’archéologie -entres autres- il est construit sur plusieurs strates sur lesquelles vont se dérouler l’aventure ou plutôt les aventures d’un tas de gens pas tous sympathiques. On se promène dans la Rome moderne, dans une Athènes tout aussi moderne et dans la Jérusalem antique, les trois mères de l’Occident, vu le sujet c’est de rigueur. Tout ça en faisant un petit crochet par Ephèse (actuelle Kusadasi en Turquie).
L’ouvrage ne traite pas que d’archéologie. Il y est aussi question de religion, de flingueurs, de théologie, d’innocentes créatures, d’intérêts financiers de la Communauté Européenne et de séminariste en quête d’aventures....
Un « Da Vinci code » pour lettrés intellectuels, forcément ça ne s’adresse pas à tout le monde, surtout que le vrai fond de la chose est une thèse sur le quatrième évangile, celui attribué à Saint-Jean et ça se tient. Evidemment c’est un domaine où les choses tiennent facilement par elles-mêmes, chacun peut tordre les Ecritures et les interpréter comme il l’entend ; l’ennui, si l’on peut dire, c’est que la « thèse » est solide. Suffisamment solide pour qu’on ait envie de la réfuter, car souvent l’excès jette... le bébé avec l’eau du bain et comme le bébé c’est le petit jésus, c’est ennuyeux...
Un petit mot sur l’écriture, elle est celle d’un roman bien construit, pas de littéromanie, juste ce qu’il faut pour un roman en forme de polar : haletante avec une chute bien trouvée à chaque chapitre qui vous invite à ne pas poser l’ouvrage. Les jeunes personnages ne sont pas assez construits, leurs portraits manquent justement de maturité, mais n’est-ce pas le propre des jeunes héros ? De l’humour aussi :

« Il n’y a rien d’urgent en archéologie, on a rarement trouvé de survivants dans les fouilles. »

Bref un très agréable moment où les 340 pages semblent trop courtes.