L'Idéologie Freudienne
de Michel Mogniat

critiqué par Hynapak, le 3 juin 2009
( - 70 ans)


La note:  étoiles
En dehors de la bienpensance...
L'idéologie freudienne
C'est en s'appuyant sur des intellectuels poussiéreux et post-soixante-huitards que l'auteur s'essaie à une critique de la chose freudienne dans "L'idéologie freudienne" éd. Edilivre On a la sensation, tout au long de l'ouvrage, même si l'auteur semble attaquer vigoureusement la chose freudienne, qu'il cherche, en delà sa critique pourtant objective, une psychanalyse idéale.
Incontestablement l'auteur se trompe d'époque en axant sa critique de la psychanalyse à partir de Foucault, Deleuze et tant d'autres, mais il s'adresse également à un public qui, hélas, n'existe plus.
Alors qu'elle était hier une interrogation sur le Sujet, qu'elle a prophétiquement barré, la psychanalyse aujourd'hui s'est largement reconvertie dans le prêt-à-penser qu'elle a elle-même contribué à développer.
Erreur de casting avec les références, erreur de chronologie également, erreur de positionnement : la psychanalyse est aujourd'hui introjectée comme vérité sacralisée par les acteurs de la "culture" médiatique et sa critique est affaire de neurosciences et de cognitivistes.
Si jadis une critique interne, quoique très limitée, a pu être possible, ce n'est plus le cas aujourd'hui : la psychanalyse n'attire plus que les mamies doltoïsées voulant à tout prix éviter de traumatiser les rejetons de leurs rejetons.
Cet ouvrage est-il un coup d'épée dans l'eau ou le dernier baroud d'une pensée analytique libre et "subversive" ?
Il serait plutôt à prendre comme un geste d'aristocrate en mal d'époque, comme un soufflet donné par l'intelligence rebelle à la pensée vénale et vulgaire de ce qu'est devenue en grande partie -pour ne pas dire en totalité- la psychanalyse.
Cet ouvrage d'une écriture limpide, est à lire absolument par ceux pensent encore par eux-mêmes et qui ont survécu à la chape de plomb de la beinpensance contemporaine.