La campagne d'Amérique de Carlos Fuentes

La campagne d'Amérique de Carlos Fuentes
( La campaña)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Tistou, le 7 juin 2009 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 5 étoiles
Visites : 4 181 

Pas convaincu …

Pas vraiment convaincu, je suis.

« Mais « La campagne d’Amérique », habité par un véritable plaisir de « raconter des histoires », est plus qu’un plaidoyer en faveur de la prééminence de l’écriture sur l’action, du texte sur l’évènement, de la littérature sur l’histoire. C’est, une fois encore, la défense et illustration des thèses de Carlos Fuentes sur l’inventivité, la vitalité et la diversité de la culture latino-américaine. »

Voilà ce que nous dit la quatrième de couverture. « Un véritable plaisir de raconter des histoires » ? « Prééminence de l’écriture sur l’action » ? Peut-être là le problème ?
Il y a une histoire. Bizarre, mais qui peut aiguiser la curiosité à priori : trois jeunes argentins, en 1810, sont touchés par le sentiment de révolte vis à vis de la domination de la lointaine Espagne. A l’image des autres (futurs) pays du continent d’ailleurs ; de l’Argentine au Mexique, ça fait un bout ! Leur combat, à ces trois jeunes gens, n’est pas des plus radical, beaucoup intellectualisé par la lecture des Rousseau, Voltaire et autre Diderot, quand, tout à coup, une action plus significative fait basculer le destin de l’un d’entre eux, Balatasar Bustos, dans des années de lutte, d’exil, de révolution au sens terre à terre du terme : la révolution avec ses petites misères du quotidien, ses saloperies, la mesquinerie de la vie confrontée à la grandeur des idées.
C’est qu’il leur vient une idée des plus folles à ces jeunes gens. Ils vont enlever le nouveau-né de la très belle femme, Ofélia Salamanca, d’un cacique espagnol pour le remplacer par un nouveau-né de race noire. L’idée ; faire vivre à un enfant promis à la misère une existence de nanti. Et inversement.
Ceci ne se produira pas vraiment puisque, la nuit de la substitution il y aura incendie, calcination du nouveau-né ... substitué, et donc survie du bébé espagnol. La belle espagnole n'aura donc pas conscience que son bébé est toujours vivant … et pour corser le tout Baltasar Bustos tombera éperdument en amour devant la belle, très belle apparemment, Ofélia. Amoureux et ravagé par la culpabilité de ce qu’il a fait à son enfant. Dès lors il n’aura de cesse de remuer le continent auprès des différents mouvements de révolte, toujours un peu à la poursuite d’Ofélia. Et ça prendra des années.
Ca fait une histoire sympathique, non ? Pourtant ça n’est pas que ça. « Prééminence de la littérature sur l’histoire » nous dit la quatrième de couverture. Peut-être ? N’empêche que ça m’a paru sacrément emberlificoté, « prise de tête ». Il y a des moments qui font penser au Mario Vargas Llosa lorsqu’il traite du mouvement révolutionnaire du « Sentier Lumineux », dans « Lituma dans les Andes », ou « Histoire de Mayta » par exemple, mais tellement plus dans la veine sud-américaine de l’emphase, de l’onirique … Un croisement improbable de Vargas Llosa et de Garcia Marquez ? !
Ca n’en fait pas un roman aisé à lire, pas si linéaire que le prétend la quatrième de couverture. Comme si Carlos Fuentes voulait se compliquer la vie, et celle du lecteur par la même occasion !

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