Diane ou La chasseresse solitaire
de Carlos Fuentes

critiqué par Tistou, le 14 juin 2009
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Autobiographie ?
Nombre de commentaires à propos de cette « Diane » portent davantage sur la muflerie ou la légitimité de la relation de ce qui aurait été la liaison « d’un mois, trois semaines et quatre jours » de Carlos Fuentes avec l’actrice Jean Seberg. Oui, ce serait cela le grand sujet ? A vrai dire, l’ayant lu sous le simple angle d’un roman – après tout ? – je n’en parlerai que sous cet aspect.
De quoi s’agit-il ? Un écrivain - on aura compris que personne ne doute qu’il s’agisse de Carlos Fuentes himself – tombe sous le charme, mortel – au sens où le décrit Miossec dans une de ses chansons :
« L’amour c’est rudimentaire
Que les choses soient bien claires
On peut même y laisser sa peau … »
Sous le charme mortel donc de Diane Soren, une actrice américaine de trente ans flamboyante. Flamboyante au sens où elle brûle la vie par tous les bouts.

« Elle était de ces femmes – comme le dirait encore le même Miossec dans une chanson dédiée à Juliette Gréco – qu’on embrasse sur les yeux / Dont on tombe sous le charme comme on tombe sous le feu /.
Oui, ça décrit bien la situation. Il tombe au feu, l’ami Fuentes, un feu qui durera « un mois, trois semaines et quatre jours », principalement dans une ville paumée mexicaine où la belle Diane tourne un western manifestement de seconde zone. Ce feu qui le dévorera des années entières plus tard, qui le dévorera jusqu’au moment où la passion peu à peu s’apaisera, comme la braise un jour qui retrouve l’état de charbon de bois.
C’est tout cela qu’il nous raconte, Carlos Fuentes ; la rencontre, la passion brutale, la vie de cette passion, et surtout l’agonie, une agonie qui s’étendra sur des années et des années.
Alors, un livre à titre d’exorcisme, d’hommage (il y reconnait ses fautes, son aveuglement) … Peut-être. Ca pourrait bien être ça en effet.
Reste que « l’intellectualisation » de l’écriture de Carlos Fuentes ne rend pas la chose simple. Ce n’est pas le genre de bouquin qu’on dévore du début à la fin sans pouvoir s’en détacher, si vous voyez ce que je veux dire !