La Leçon de Eugène Ionesco
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Théâtre
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Innatendu!
Cette pièce est un drame comique et c'est la vérité, car au début de la pièce on se surprend à rire des répliques idiotes et à la fin on est angoissé par la tournure que vont prendre les choses.
Ce drame comique, écrit en 1950, montre comment un professeur timide et bégayant domine peu à peu, puis tue son élève, jeune fille à l'innocence pleine d'assurance et de sottise, qu'il prépare au doctorat total. Les répliques sont parfois idiotes et il n'y a pas d'intrigue mais seulement la métamorphose de ce professeur. Seule la bonne semble avoir un peu de bon sens dans cette pièce.
Même si l'esprit est toujours le même, cette pièce est beaucoup moins ennuyeuse et beaucoup moins décevante que "La cantatrice chauve". Le style est le même, toujours de grosses bouffonneries avec des répliques pour le moins idiotes mais il faut le prendre au second degré et il y a là également un message délivré qu'il faut savoir décoder. De plus, la pièce n'est pas très longue, ni même compliquée à lire, ce qui nous motive encore plus.
Un court extrait qui présente l'évolution des personnages au début du drame :
"C'est un petit vieux à barbiche blanche ; il a des lorgnons, une calotte noire, il porte une longue blouse noire de maître d'école, pantalons et souliers noirs, faux col blanc, cravate noire. Excessivement poli, très timide, voix assourdie par la timidité, très correct, très professeur. Il se frotte tout le temps les mains ; de temps à autre, une lueur lubrique dans les yeux, vite réprimée.
Au cours du drame, sa timidité disparaîtra progressivement, insensiblement ; les lueurs lubriques de ses yeux finiront par devenir une flamme dévorante, ininterrompue ; d'apparence plus qu'inoffensive au début de l'action, le Professeur deviendra de plus en plus sûr de lui, nerveux, agressif, dominateur, jusqu'à se jouer comme il lui plaira de son élève, devenue, entre ses mains, une pauvre chose. Evidemment la voix du Professeur devra elle aussi devenir, de maigre et fluette, de plus en plus forte, et, à la fin, extrêmement puissante, éclatante, clairon sonore, tandis que la voix de l'Elève se fera inaudible, de très claire et bien timbrée qu'elle aura été au début du drame."
Les éditions
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La Leçon de Eugène Ionesco
de Ionesco, Eugène
Gallimard / Folio théâtre
ISBN : 9782070388653 ; 6,30 € ; 15/03/1994 ; 131 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (8)
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Drôle et intéressant
Critique de Maufrigneuse (Saulieu, Bourgogne, Inscrit le 1 novembre 2010, 35 ans) - 16 juin 2013
J'en ai eu mal aux dents
Critique de Benson01 (, Inscrit le 26 mai 2012, 28 ans) - 3 juillet 2012
Combien font un et un ?
L'ELEVE
Un et un font deux.
LE PROFESSEUR, émerveillé par le savoir de l'Elève.
Oh, mais c'est très bien. Vous me paraissez très avancée dans vos études. Vous aurez facilement votre doctorat total, Mademoiselle."
"LE PROFESSEUR
Bien, continuons. Je vous dis continuons... Comment dites-vous, par exemple, en français : les roses de ma grand-mère sont aussi jaunes que mon grand-père qui était Asiatique ?
[...]
L'ELEVE
Eh bien, on dira, en français, je crois : les roses... de ma... comment dit-on grand-mère, en français ?
LE PROFESSEUR
En français ? Grand-mère."
Rien de tel que deux petits extraits pour juger à quel point cette pièce est absurde. Et pourtant, j'ai vraiment aimé ! Je n'ai pas trop su ce que l'auteur critiquait (si c'était le brutal changement d'humeur, l'éducation ou autre chose) mais, et ça c'est sûr, comparée à "Rhinocéros" et à "la Cantatrice chauve", cette pièce m'a mille fois plus amusé.
A faire lire à tous les professeurs et les élèves.
Ionesco à son moins fort, mais Ionesco quand même.
Critique de AmonRa (Québec, Inscrit le 6 septembre 2011, 32 ans) - 30 novembre 2011
J'ai lu la Leçon dans une édition où cette pièce se voit jointe à la Cantatrice Chauve. Hé bien, malgré certains passages excellents où l'on retrouve ces ''délires'' insaisissable mais qui ont toujours quelque chose de plus saisissable typiques à Ionesco(particulièrement le passage sur les langues), j'ai trouvé la pièce plutôt fade, et à l'humour un peu trop ''simple'' (ce qui cette fois n'est surtout pas typique à Ionesco) . Je rejoins également une critique précédente qui fait mention de la fin un peu déjà-vue.
En résumé, une lecture rapide, plaisante, mais sans plus, et qui m'a quelque peu déçu. Il serait fort probablement préférable de voir cette pièce au lieu de la lire. Cela ne m’empêchera pas de continuer mon exploration de l’œuvre d'Ionesco, je m'attaque à Les Chaises sous peu...
L'évolution des personnages
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 13 novembre 2010
Ici l'enseignement, ses méthodes, ses règles et sa logique sont pris pour cible par l'auteur de façon burlesque. On y trouve un vieux professeur dont le ton va changer au fur et à mesure que sa patience va être mise à rude épreuve. Il va essayer d'enseigner la logique arithmétique à une élève plutôt concentrée sur sa mémoire, puis la philologie... qui se révèlera totalement absurde et grotesque.
Le changement se perçoit aussi aisément à travers la jeune élève qui passe du statut de jeune prodige touche à tout à celui d'écolière fatiguée, malléable et absorbant tant bien que mal la leçon de son vieil enseignant.
Ces variations très progressives et continues, marquées toutefois par les interventions de la bonne, sont la grande force de cette pièce qui n'hésite pas non plus à lorgner vers la perversité des liens professeur/élève (soulignée par l'écart d'âge important entre les deux protagonistes). Dommage qu'il n'y ait pas plus de remarques acides (mais drôles) sur ce sujet toutefois assez sensible et choquant.
Voilà en tous cas une œuvre amusante, facile à comprendre et pourtant subtile dans son propos, caractérisée par une unité de lieu et de temps et par un nombre de personnages extrêmement restreint.
Drôle, mais...
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 20 décembre 2007
« Le Professeur : J'étais tout jeune, encore presque un enfant. Je faisais mon service militaire. J'avais, au régiment, un camarade, vicomte, qui avait un défaut de prononciation assez grave : il ne pouvait pas prononcer la lettre f. Au lieu de f, il disait f. Ainsi, au lieu de : "fontaine, je ne boirai pas de ton eau", il disait: "fontaine, je ne boirai pas de ton eau". Il prononçait "fille" au lieu de "fille", "Firmin" au lieu de "Firmin", "fayot" au lieu de "fayot", "fichez-moi la paix" au lieu de "fichez-moi la paix", "fatras" au lieu de "fatras", "fifi, fon, fafa" au lieu de "fifi, fon, fafa" ; "Philippe" au lieu de "Philippe" ; "fictoire" au lieu de "fictoire" ; "février" au lieu de "février" ; "mars-avril" au lieu de "mars-avril", "Gérard de Nerval" et non pas, comme cela est correct, "Gérard de Nerval", "Mirabeau" au lieu de "Mirabeau", "etc." au lieu de "etc.", et ainsi de suite "etc." au lieu de "etc.", et ainsi de suite, etc. Seulement il avait la chance de pouvoir si bien cacher son défaut, grâce à des chapeaux, que l'on ne s'en apercevait pas. »
Je crois que je vais relire cette pièce en néo-espagnol pour pouvoir faire la comparaison.
Wiki et le totalitarisme
Critique de DomPerro (, Inscrit le 4 juillet 2006, - ans) - 13 juin 2007
L'État, relayé par le parti unique, exercerait en ce sens un contrôle total sur la société, la culture, les sciences, la morale jusqu'aux individus mêmes auxquels il n'est reconnu aucune liberté propre d'expression ou de conscience.
L'expression totalitaire vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des hommes, comme le ferait une dictature classique, mais aussi leurs pensées en leur imposant l'adhésion à une idéologie. À la contrainte physique s'ajoute celle du dogme.''
Maintenant relisez La Leçon.
Et le dictionnaire : Cordialement s'écrit cordialement, et non cordillalement, en français, en espagnol et en néo-espagnol.
Il vous faudra réviser vos leçons si vous pensez réussir le test d'admission pour le Doctorat Total !
Décevant
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 13 janvier 2006
La fin, totalement gratuite, laisse sur sa fin. Il s'agit là d'une pièce absurde, presque au sens péjoratif du terme.
Si c'est votre première pièce de cet éminent membre de l'Académie française, courez en lire d'autres, dont la Cantatrice chauve, les Chaises et Amédée ou comment s'en débarrasser.
"répétez, répétez....couteau...couteau"
Critique de Ice-like-eyes (nantes, Inscrite le 26 mars 2005, 40 ans) - 2 juin 2005
Cette pièce m'a plu elle est plutôt agréable, tout aussi absurde par le contenu de la leçon !
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