Le Tartuffe, ou, L'imposteur
de Molière

critiqué par Lolita, le 14 décembre 2001
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Un plaisir!
Ecrit par Molière, "Le Tartuffe" fut présenté deux fois avant d'être accepté la troisième fois. En effet, Tartuffe désignant l'hypocrisie et les faux dévots de cette époque avait été interdit à plusieurs reprises malgré les changements que Molière avait opéré, y compris son titre qui devient la deuxième fois :"Panulphe ou l'imposteur". Finalement, la pièce fut représentée en 1664 et la version originale paraît en 1668. Dans sa pièce comique une satire à propos de la religion est faite surtout concernant les faux-dévots, chose courante à l'époque.
Petite anecdote : "Tartuffe fut joué 172 fois au XVII¡ siècle, 791 fois au XVIII° siècle et un total de 9553 fois jusqu'à aujourd'hui.
L'histoire se déroule à Paris, dans la maison d'Orgon. Tartuffe, dont tous parlent mais qu'on ne voit pas lors des premières scènes est l'objet de la discorde. La présence de cet intrus : un dévot divise une famille de la haute bourgeoisie. Tartuffe perturbe l'ordre de cette famille et l'action ne s'éteindra qu'avec la victoire de l'un des deux camps. Orgon, qui l'a recueilli chez lui paraît sincère et aveugle, Mme Pernelle est une vieille dévote acariâtre et mère d'Orgon, et dans les deux premières scènes on comprend que Tartuffe n'est qu'un hypocrite. Dans le camp opposé, se trouvent Elmire, seconde épouse d'Orgon, Damis, fils d'Orgon, Mariane fille d'Orgon et Cléante, le beau-frère d'Orgon. Tous incarnent la morale du "naturel" et de l'honnêteté. Je ne vous en dis pas plus, je conserve le suspens car la pièce est pleine de rebondissements et de péripéties, comme sait si bien le faire Molière.
La pièce est toujours d'actualité avec un problème qui encore aujourd'hui nous concerne : l'hypocrisie. Seul petit reproche : il y a beaucoup de personnages, c'est assez embrouillant puisqu'on ne sait plus qui est qui. Et certaines répliques sont assez anciennes et donc par conséquent difficiles à comprendre.
Un petit extrait de la pièce :
"Coquin! Vois sa bonté
Damis : Donc... Orgon : Paix! Damis : Quoi? Je... Orgon : Paix! dis-je. Je sais bien quel motif à l'attaquer t'oblige:
Vous le haïssez tous et je vois aujourd'hui
Femmes, enfants, et valets déchaînés contre lui
On met impudemment toute chose en usage Pour ôter de chez moi ce dévot personnage Mais plus on fait d'effort afin de l'en bannir, Plus j'en veux employer à l'y mieux retenir Et je vais me hâter de lui donner ma fille,
Pour confondre l'orgueil de toute ma famille Damis : A recevoir sa main on pense l'obliger?
Orgon : Oui, traître, et dès ce soir, pour vous faire enrager. Ah! Je vous brave tous, et vous ferai connaître
Q'il faut qu'on m'obéisse et que je suis le maître.
Allons qu'on se rétracte, et qu'à l'instant, fripon,
On se jette à ses pieds pour demander pardon.
Damis : Qui, moi? De ce coquin, qui, par ses impostures...
Orgon : Ah! Tu résistes, gueux, et lui dis des injures?
Un bâton, un bâton!
(A Tartuffe) Ne me retenez pas.
(A son fils)
Sus, que de ma maison on sorte de ce pas,
Et que d'y revenir on n'ait jamais l'audace."
Un des pièces de théâtre des plus connues 7 étoiles

« Le Tartuffe », une des pièces de théâtre des plus connues et des plus controversées en son temps, de Molière. Cette pièce attaque l’hypocrisie de certains hommes d’église, qu’on désignait en ce temps les « faux dévots ». L’Eglise s’est sentie visée et la pièce fut d’abord interdite en 1664 et finalement autorisée à être représentée en 1669. Voilà en gros et en résumé le contexte.

De nos jours, à le lire, on a la sensation d’être confrontée à un sujet dépassé, désuet. Mon Dieu, que toute cette thématique des dévots est vieillotte ! Toutefois le thème de l’hypocrisie reste toujours actuel et est véritablement consubstantiel à l’humain, et par là même, universel. La forme change au fil des siècles qui passent, mais le fond reste inchangé. Et Molière a su s’en moquer, et en même temps en montrer toute la dangerosité, tout le côté nuisible qu’il peut prendre. Sous l’aspect comique par lequel il le présente, se cache la recommandation de s’en défier comme la peste.

Cette pièce qui se veut comique, écrit pour la scène où le côté risible et drôle apparaît peut-être plus, à le lire, ne m’a pas tiré des éclats de rires, mais seulement des petits sourires de coin. Les vers sont d’une excellente facture et sont parfois de toutes beautés, comme la déclaration d’amour de Tartuffe à Elmire. Les personnages sont typiquement bien campés, et parfaitement identifiables dans leurs caractéristiques propres à chacun. Le style et le vocabulaire sont toutefois très datés, et il faut s’aider d’un lexique pour bien comprendre le sens et la définition des mots, qui, pour certains, ont changé entre le 17ème siècle et notre époque. Quant à la construction de la pièce, elle m’a paru imparfaite, le 5ème acte semble ajouté superficiellement, cet incident de la cassette survient trop à propos, à dessein de faire une fin extrêmement laudateur au pouvoir royal et au Roi. Enfin, telle était l’époque qui voulait ça, selon la visée que Molière voulait atteindre à travers cette fin (plaire au Roy afin d’obtenir de lui aide et protection ? exprimer reconnaissance et dévotion envers le pouvoir royal ?).

Une pièce qui a certainement bouleversé les esprits d’alors et qui est maintenant comme vieilli, d’un charme suranné et aux péripéties amusantes, sans plus. Mais Molière savait faire des vers et je peux comprendre que dictés sur scène, ils puissent faire effet par leurs beautés, leurs fluidités, leurs musicalités, leurs savoureuses tournures anciennes et qui peuvent aller à la perfection.

L'amour qui nous attache aux beautés éternelles
N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles ;
Nos sens facilement peuvent être charmés
Des ouvrages parfaits que le Ciel a formés.
Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles ;
Mais il étale en vous ses plus rares merveilles :
Il a sur votre face épanché des beautés
Dont les yeux sont surpris, et les cœurs transportés,…

Cédelor - Paris - 53 ans - 17 octobre 2020


tartuffe dans son époque 10 étoiles

Quelle joie de lire Tartuffe avec dans la tête le foutoir titanesque des 5 ans de la fronde, de l'arrivée des puissantes réformes du concile de Trente, confronté au concordat de Bologne favorable au roi de France, la crise du jansénisme, le grand désir de conversion sans une base solide, la liberté poussant à agir en utilisant sa réflexion personnelle Dieu aidant, et les tartuffes profitant de ces temps chaotiques pour faire leur beurre rance. Molière semble dire toute sa détresse face à ce monde mouvant, avec de très belles phrases sur les vrais dévots et sur l'attitude pondérée à avoir face aux autres dans cette période très agitée. Quel leçon pour aujourd'hui, notre monde comme dit Raymond Devos, ce monde fou qui ne veut pas se dire fou pour que nous ne l'écoutions pas, afin comme dit Marivaux de voir clair en nous. Bon courage à tous

Xavier75 - - 60 ans - 22 juillet 2017


Le Tartuffe 9 étoiles

Tartuffe est une comédie écrite par Molière. Cet œuvre a été très critiquée pour les thèmes de ceux qu’elle parle. Dans cette époque, parler de religion comme Molière l’a fait a été très dangereux par conséquent la pièce a été interdite.
J'ai aimé cette pièce de théâtre, ce n'est pas ma préférée mais je pense qu'elle est bien.
La pièce raconte l’histoire d’une famille qui est influencée par Tartuffe, qui utilise le nom de Dieu pour obtenir tout qu’il veut. Mais tout est faux et Tartuffe drague la femme d’Orgon et il se marie presque avec Mariane, la fille d’Orgon. À la fin de la pièce Tartuffe est découvert et tout le monde est heureux.
Le personnage que j'ai aimé le plus a été Tartuffe parce qu'il est odieux pendant que les autres personnages sont très imbéciles comme Orgon et Madame Pernelle. Le personnage le moins innocent est Elmire, elle est la seule qui n’aime pas Tartuffe et qui ne croit pas les tromperies de Tartuffe.
Aussi, je pense que le titre de l’œuvre est très approprié et le lecteur peut s’imaginer l’histoire ou simplement le thème de la pièce.

-Marion

Lyddhiaa - - 29 ans - 30 octobre 2013


Pour être dévôt, je n'en suis point moins homme ! 10 étoiles

Pauvre Orgon !!! Aveuglé par la poudre aux yeux que lui lance ce "pauvre monsieur Tartuffe"... Il ne jure plus que par lui, s'apprête à commettre les pires folies pour son ami, que dis-je, son "frère" ! Et ce malgré les mises en garde de sa famille au grand complet... ou presque, puisque Pernelle, la vieille mère d'Orgon elle aussi s'est laissée prendre par les belles paroles dévotes du mielleux Tartuffe...

Une pièce qui n'a pas pris une ride... et que vous pouvez aller applaudir en ce moment au Théâtre de Paris avec un duo exceptionnel (Claude Brasseur-Patrick Chesnais) à la manoeuvre. Mais je m'en voudrais de ne pas saluer le reste de la distribution qui est elle aussi excellente ! (Aaaah Dorine ! tu m'as fait mourir de rire !) ...courez-y !

Patman - Paris - 62 ans - 17 septembre 2012


Tartuffe ou l'hypocrite 8 étoiles

Madame Pernelle présente au début de la pièce les membres de sa famille dont elle critique le comportement peu en accord avec les valeurs religieuses. Heureusement, cette famille pécheresse ( à ses yeux ) va bientôt recevoir un invité de marque : Tartuffe ! Madame Pernelle et son fils Orgon sont enchantés d'héberger un être aussi respectable, sans doute un modèle pour la maisonnée.

Evidemment, Tartuffe n'est pas celui que l'on croit ! Il ne vivrait que de prières ? de restrictions ? de respect des codes sacrés ? Tout ceci est bien discutable lorsqu'on le voit s'empiffrer, se montrer égoïste et comédien et se montrer fort séduit par le corps féminin ! Et dire que l'on croyait rencontrer une sorte de moine ! Il est bien loin d'être un ascète !

Orgon, fasciné par cet être pieux, souhaite même marier sa fille à cet homme digne du plus grand intérêt. Tartuffe vit comme un pacha, joue le rôle qui plaît au maître de maison et permet à Molière de faire une satire de l'église. C'est aussi pour cette raison que le dramaturge devra réécrire à plusieurs reprises sa pièce afin d'éviter la condamnation du Saint-Sacrement.

Cette pièce est plaisante par les multiples scènes dans lesquelles Tartuffe fait ressortir son vrai visage grâce à des ruses féminines, et par celles dans lesquelles Dorine, fidèle aux valets de Molière, se montre d'une juste insolence.

Pucksimberg - Toulon - 45 ans - 27 novembre 2011


3 étoiles! 6 étoiles

Tartuffe est une pièce de théâtre écrite par Molière.Le style est plutôt d'un bon niveau,l'intrigue est relativement prenante quoique un peu inconsistante.Molière stigmatise avec ironie dans cette pièce la religion et la justice.Honorable mais surfait(Molière est pour moi souvent surestimé).

Js75 - - 41 ans - 24 août 2010


Allusions historiques dans Tartuffe 8 étoiles

Cette pièce de Molière est très plaisante, à l'image des nombreuses autres du même auteur. Peut-être le texte est-il un peu court... Cependant, il faut préférer la qualité à la quantité! L'histoire est bien menée, mais les sujets sont à mon goût trop peu exploités (on parle ici du mariage forcé, mais cela ne concerne qu'une dizaine de pages du livre et je trouve que l'auteur ne va pas suffisamment au bout des choses). La chute est bien réalisée. De plus, ce livre nous permet d'en savoir plus sur la société "Louis XIV", on y trouve des allusions historiques, notamment concernant la Fronde, le roi est considéré comme un homme bon et réfléchi. Un bon moment!

Ninnog22 - - 30 ans - 12 mai 2010


L'habit fait le moine, n'est-ce pas? 6 étoiles

Tartuffe s'immisce et se glisse... avec malice et délice chez le pauvre vieux Orgon. Le grand intérêt de la pièce de Molière reste incontestablement d'avoir attendu le troisième acte pour faire entrer le personnage phare, ménageant bon train un suspens gentiment excitant. Sinon, vous êtes dans l'univers de Molière: quiproquos, grosses servantes aux seins plantureux, le p'tit gars qui s'r'trouve gros Jean par devant, les conspirations, perfidies, aventures, déboires, complots, discussions, révélations, et hop plaf, on se résoud tout, DEUS EX MACHINA: les gens sont contents, le jeune épouse la jeune, les vieux restent meugler entre eux, le méchant est puni, et y a d'la bonne bouffe. On rigole bien, on s'esclaffe, portée politique très intéressante. La censure et tout ça confère évidemment un impact d'envergure supplémentaire à cette oeuvre somme toute incontournable. Après il reste que Molière n'est pas très à l'aise avec l'alexandrin, et que la prose, bien prosaïque, lui convient quand même mille fois mieux.

Matthias1992 - - 32 ans - 8 septembre 2009


Truculent toujours mais une fin moins travaillée 7 étoiles

Orgon, bourgeois reconnu mais pétri d'un égo certain, s'oppose à sa famille à propos d'un certain Tartuffe. En effet ce dernier, qui autrefois n'étais rien, est devenu le conseiller privilégié et omnipotent d'Orgon; ce dernier ne voit que par cet étonnant dévot qui tient son bienfaiteur par le bout du nez.
Manipulé, abusé et ridiculisé de façon manichéenne par Tartuffe, Orgon va prendre des décisions recueillant l'ire de ses proches. Allant même jusqu'à vouloir marier Mariane à son Tartuffe, au grand désespoir de Valère, la famille va devoir faire preuve d'ingéniosité pour contrer ce terrible dessein.
Le legs sera de trop et signera la révolte de tous afin de confondre ce Tartuffe sans scrupule.

Mon avis: Encore une pièce truculente dans laquelle Molière se gausse adroitement de la religion. Le Tartuffe qui se sert de sa fausse dévotion pour mieux tromper Orgon est un régal; cette raillerie a valu à Molière les plus grandes critiques à l'époque, certains réclamant même le bûcher.

A noter néanmoins un épilogue à mon goût trop facile puisque M.Loyal démasque Tartuffe sur des présomptions et sur la bonne foi d'Orgon et de ses proches, sans preuves tangibles. Molière m'avait habitué à quelques fourberies habiles pour révéler la sacro-sainte vérité.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 29 janvier 2008


Tartuffe ou Molière l'imposteur 5 étoiles

Deux fois interdite, Le Tartuffe est à juste titre considérée comme une œuvre majeure de Molière. Cette fois-ci il dénonce le fanatisme religieux en introduisant un faux dévot, Tartuffe, dans la maison et le cœur d’un riche bourgeois, Orgon. Ce dernier, trompé par l’extrême rigueur dont se targue son hôte, se refusera à écouter les récriminations et protestations de son entourage quant à la contrefaçon de Tartuffe. Mieux que ça, il décidera de lui marier sa fille Mariane, pourtant déjà promise à un autre homme. Une fois encore les répliques font mouche et l’hypocrisie de l’anti-héros, qu’on voit finalement très peu (il apparaît au début du troisième acte), est le plus souvent jubilatoire. L’aveuglement d’Orgon est constamment justifié par la jalousie supposée de sa famille, et son retour à la réalité n’en est que plus spectaculaire. Néanmoins, une fois encore la fin est un peu « facile ».

Sylkarion - Saint-Etienne - 44 ans - 9 décembre 2005


Marrant... 6 étoiles

Je suis pas fan de Molière mais je trouve ses pièces pleines d'un humour bien senti...et celle-là particulièrement, tout comme le médecin malgré lui...
J'ai pris plaisir à découvrir cette pièce...

Poupi - Montpellier - 34 ans - 10 septembre 2005