Un don de Toni Morrison

Un don de Toni Morrison
( A mercy)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Jules, le 29 juin 2009 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 046ème position).
Visites : 6 377 

Pas toujours évident mais vaut la peine

Oui, ce livre n'est pas toujours facile à lire, surtout au début. Cela provient du fait que Toni Morrison passe d'une époque à une autre et que nous ne saisissons pas toujours bien les rapports entre les personnages ni le moment où dont décrits les faits.

Une fois les liens compris notre lecture devient plus facile et aussi plus intéressante. L'auteur nous décrit bien sûr ce qu'est la situation des noirs, surtout en provenance de l'Angola, une fois arrivés en Amérique. Nous sommes aux débuts des immigrations et le pays appartient toujours au roi d'Angleterre. Il n'y a quasiment pas d'actes de propriétés et tout a un côté provisoire sauf à faire partie d'une secte religieuse qui pourrait vous défendre des autres.

Parlons-en de ces religions !... Entre les catholiques et les protestants règne la haine la plus totale. Mais cela ne s'arrête pas là !... Les protestants ne cessent de créer des sous-groupes avec d'autres idées et il est évident pour eux que l'enfer attend les adeptes des autres sous-groupes. Nous en sommes encore au stade où des hommes et des femmes fouettent une jeune fille quasiment chaque jour afin de vérifier si elle a Satan en elle. Et cela parce qu'elle a un oeil bloqué dans une direction alors que l'autre est mobile !

Rebekka, qui est devenue veuve suite à la variole, risque de perdre tout ce qu'elle possède, toute blanche qu'elle soit. En effet, la veuve n'a pas de statut légal !... Un grand moment du livre réside dans la narration par Rebekka de ce qu'a été son voyage entre l'Angleterre et l'Amérique.

L'homme aussi est un des grands dangers de cette époque, mais en Angleterre comme en Amérique. Il est celui qui frappe, celui qui n'est que violence. Seul un groupe de jeunes Indiens vont se conduire correctement avec une jeune fille noire totalement isolée.

Rebecca a trois jeunes esclaves et ce sont toutes des femmes car c'est plus sûr. Il y a la simple d'esprit, Sorrow, la jeune gamine follement amoureuse, Florens, et Lina la confidente.

Un livre qui vaut vraiment la peine d'être lu.

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

superbe

10 étoiles

Critique de Aligot (, Inscrite le 6 août 2010, 55 ans) - 10 mai 2013

Toni Morrison est une magicienne.

livre puissant et implacable. le monde est dur, cruel à tous, plus aux femmes encore qu'à tout autre. Comment garder sa part d'humanité dans ce monde si peu humain ??

écriture belle, empreinte d'une grande humanité, et parfois de poésie.

un grand livre dans le droit fil de beloved

Puissant

9 étoiles

Critique de Sottovoce (Bruxelles, Inscrit(e) le 19 février 2004, - ans) - 5 juillet 2009

Toni Morrison commence son roman sans préambules, en nous plongeant dans les vicissitudes de ses personnages, dont on ne sait rien.
Mais au fur et à mesure on apprend à connaître ces êtres désespérés, qui croyaient avoir trouvé une certaine quiétude dans la propriété isolée d'un colon européen, propriété qui vivait en autarcie hors de la société.
Le destin et l'histoire vont vite rattraper ces hommes, mais surtout ces femmes: ces femmes dont le destin est intimement lié, qu'elles soient libres ou esclaves, blanches, noires ou indiennes et qui portent toutes leur lot de souffrances, dans un monde dont nous n'imaginons même pas la dureté et la cruauté.
Dans le dernier chapitre, poignant, on entend la voix d'une mère, qui explique le geste d'amour suprême qu'elle a eu envers sa fille et qui justifie le titre du livre, le "don".

C'est un roman très fort et émouvant, qui raconte, à travers la vie de quelques personnages, comment la nation américaine s'est construite, souvent par la violence des plus forts sur les plus déshérités, quelle que soit leur couleur ou leur sexe.

Forums: Un don

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Un don".