Nansen et Johansen : Un conte d'hiver
de Klaus Rifbjerg

critiqué par Stella451, le 1 juillet 2009
( - 47 ans)


La note:  étoiles
... à lire en pleine chaleur !
« Tout homme nourrit un rêve, mais chez certains, le rêve est plus fort, si fort qu’il se mue en réalité et devient une exigence impérieuse. C’est ainsi qu’il le vivait, il savait que c’était d’un rêve, mais quelque part au fond de lui-même, il sentait que s’il y prenait peine, s’il misait le tout pour le tout, il serait exaucé et son rêve se réaliserait. »
Ainsi nous est introduit le personnage de H. Jansen, un être à part, doté d’une grande sensibilité, une force d’âme et de caractère qui lui permettent de mener à bien ses projets : bachelier, caporal, tout lui réussit. Tout, certes, mais ce monde militaire l’étouffe et lui accapare tous ces rêves.
Car H. Jansen veut autre chose, il veut conquérir l’impénétrable et découvrir toutes les possibilités que peut lui offrir le monde. C’est pourquoi « abandonner le chemin sur qui s’ouvrait devant lui » pour intégrer la grande expédition à bord du navire « Fram », en partance vers la découverte du Pôle Nord, et cela auprès de l’explorateur polaire F. Nansen, vil conquérant de continents inconnus, ne lui demandera que peu de réflexions.
Engagé comme soutier, il quittera assez vite cet enfer, bien plus utile grâce ses compétences militaires, sa réflexion, son engagement, à Nansen qui commence à douter de la réussite de leur expédition.
Nansen et Johansen, poussés chacun par une force intérieure, l’un le pouvoir de la conquête, l’autre le pouvoir du cœur vont se lancer, ensemble, vers ce Pôle impénétrable.
Derrière ce texte d’une grande beauté, de par sa limpidité et sa douceur, se profile ce paradoxe même de la nature humaine, insoutenables oscillations entre espoir et désillusion.