Les Filles du tsar
de Jacqueline Monsigny

critiqué par Tistou, le 3 juillet 2009
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Naufrage de la famille du tsar.
Jacqueline Monsigny s’appuie sur une rencontre inopinée qu’elle aurait faite, quelque part en Europe, avec deux individus se réclamant de la filiation de la famille du tsar, les derniers Romanov, disparue théoriquement dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Cette rencontre et les discussions qui s’ensuivent, l’amènent à réécrire – écrire ? – l’histoire tragique du naufrage de la maison Romanov. Et je dois reconnaître que le travail est brillant, l’histoire séduisante même si d’une horreur sans nom.
Elle reprend l’histoire peu avant la fin du tsarisme, lors de l’avènement du tsar Nicolas II, l’occasion de pages version « Point de vue – Images du Monde », une « Sissi impératrice » du côté de l’Oural, mais Jacqueline Monsigny fait peu à peu monter la tension au fil des évènements qui déboucheront sur la fameuse nuit de juillet 1918. Elle le fait à travers les yeux de Marie, la Grande Duchesse Marie (puisque c’était ainsi qu’étaient appelées les filles du tsar), la seconde des quatre filles du tsar. C’est habile, et surtout c’est bien fait.
Selon sa version, le père, Nicolas II et le fils, son seul fils, disparaissent et sont probablement éliminés, la gent féminine ; la mère et les quatre filles sont cachées, détenues, dans des conditions de plus en plus dures, jusqu’à être séparées, violées, quasi tuées, et finalement survivantes sous des patronymes modifiés, finissant leur vie dans des conditions qui vont d’une richesse relative, pour Marie, à la quasi-reclusion et la folie pour Olga et sa mère. Le récit est très dur à partir de là, sans concessions, jouant intelligemment des imbroglios politiques entre les rouges qui ont pris le pouvoir en Russie et le reste de la famille tsariste qui avait des ramifications un peu partout dans les familles royales d’Europe, et notamment l’Angleterre et l’Allemagne. C’est réellement très intéressant et troublant.
Même un non-amateur de roman historique, tel que moi, peut se prendre au jeu. Il s’agit en outre plutôt d’une réécriture fictive d’un pan de l’histoire. Fictive ?
Les filles du tsar 7 étoiles

Ouvrage très intéressant réalisé par Jacqueline Monsigny, bien qu'il ne reste que de la fiction : l'impératrice et ses filles ont été assassinées en 1918.
Juste une petite rectification, Marie est la troisième fille de la famille et non la seconde ;-)

Aleksandr - - 32 ans - 3 juillet 2009