Le premier amour
de Sándor Márai

critiqué par Monito, le 5 juillet 2009
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Le premier d'une belle série
Dans ce journal intime d’un professeur de latin, vieillissant dans une petite ville de province en Hongrie, se trouvent toutes les qualités déjà tant vantées de cet auteur magyar que j’ai découvert il y a peu.

Dans ce soliloque, notre professeur à la vie bien réglée, bien terne et quasi hors du monde, fait une rencontre qui va bouleverser sa vie.

Au presque crépuscule d’une existence sans intérêt, il retourne dans une station thermale qu’il avait visitée 28 ans auparavant et rencontre un jeune homme aussi ermite que lui qui va lui ouvrir les yeux sur lui-même.

C’est ensuite, de retour dans son train-train quotidien, que le héros veut, sans le vouloir vraiment, bousculer sa vie et qu’il entre dans des rapports troubles à autrui : vis à vis de ses collègues, de sa gouvernante, mais plus que tout vis à vis de deux de ses élèves de Terminale, un garçon et une fille. Ces deux là vivent un premier amour et à son grand dam notre professeur ne connaît rien aux sentiments.

Page après page, cependant, il change, bouge et se mue. Attraction, répulsion, jalousie, volonté de plaire mais sans être trop perturbé, le professeur exerce au travers de son journal une auto-analyse qui malheureusement se traduit, dans les faits, par des actes nuisibles.

C’est pourtant un brave type mais probablement, et sur le plan humain par dessus tout, un raté.

Sándor MÁRAI nous livre pour la première fois sa finesse psychologique et nous emporte dans ce combat intérieur que se livre ce professeur, dont on ne sait trop si l’on doit l’aimer ou pas.