Un coupable trop parfait
de Patricia MacDonald

critiqué par Tistou, le 8 juillet 2009
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Polar américain
USA, côte Est, milieu privilégié, coupable désigné, « trop parfait », héroïne seule contre tous … alors ? … Patricia Mac Donald, of course. J’avoue un faible pour cette romancière de polar, j’aime bien ses atmosphères, ses personnages que tout accuse, qui nous sont tellement sympathiques que … non, ce n’est pas possible que ce soit lui, elle … Seul bémol, le canevas est franchement récurrent. Le héros est à coup sûr une héroïne, le coupable désigné dès le départ semble irrémédiablement condamné et le corps du roman consiste inévitablement à le sortir du pétrin avec une fin rocambolesque en diable.
Ca ne rate pas avec « Un coupable trop parfait ». Le coupable pré -désigné est ici Dylan, un adolescent dont Keely, la mère, va tout tenter pour découvrir la vraie vérité, celle qui innocentera Dylan in fine, et fera la « Happy end » usuelle.
Il faut dire que dans ce cas précis, le cas de Keely est bien chargé ; déjà veuve d’un premier mari, Richard, qui semble s’être tiré une balle dans la tête, Mark Weaver, son avocat avec qui elle s’est remariée, est retrouvé noyé dans sa piscine. Il ne savait pas nager, c’est vrai (il faut croire que ça existe côte Est des USA de riches avocats avec piscine qui ne savent pas nager ?). Qu’importe. Les choses vont sérieusement se gâter puisque du coup, c’est Dylan, adolescent maintenant sur qui vont peser de graves soupçons sur cette noyade, et pourquoi pas, sur le « suicide » de son père quand il était petit garçon. Comme vous le constatez, elle a du pain sur la planche, Keely !
Mais je persiste, même si les scénarios sont standards, la qualité d’écriture et de la prise en compte de caractères crédibles en font des polars plaisants. Démodés peut-être par rapport aux trouvailles décalées d’une Fred Vargas par exemple, mais cohérents et pas complaisants.
« La nuit tombe si tôt, maintenant, songea Keely Bennett, à qui manquait la lumière du jour tandis qu’elle conduisait dans les rues tranquilles de Ann Arbor. Le ciel de novembre était gris depuis le matin, mais il avait pris une profondeur de plomb avec le crépuscule naissant. Les trottoirs de la ville universitaire étaient presque déserts, tant les gens étaient pressés de retrouver la lumière rassurante de leur maison avant la nuit complète. »
Du suspens 9 étoiles

Enquête très bien menée. Suspens bien présent. C'est ce qu'on peut appeler un bon polar. On ne s'ennuie pas une seconde et tout au long de l'histoire on se surprend à soupcçonner un peu tout le monde pour arriver à une fin exceptionnelle. On s'attache aux personnages et on a vraiment envie d'aller aider Keely et Dylan. Très bon moment de lecture. Je le conseille vivement.

Lalie2548 - - 39 ans - 26 avril 2010