Le passe-muraille
de Marcel Aymé

critiqué par Lolita, le 18 décembre 2001
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
Comme un conte...
Dutilleul peut traverser les murs! C'est bien étonnant et cela énerve beaucoup son patron qui cherche à le mettre en prison mais Dutilleul ne se laisse jamais prendre! A Montmartre, il existe une jeune femme qui a la faculté de se décupler...
Une Sabine princesse, une Sabine bourgeoise, une Sabine pauvre! Un extrait du journal de Jules Flegmon, drôle bonhomme! Un homme se retrouve dans le passé! Le proverbe, qui parle d'un enfant! Une légende poldève! Un percepteur d'épouses! Des bottes de sept lieues qui sont bien pratiques! Un étrange huissier! Et la dernière nouvelle qui s'intitule "en attendant".
Ces quelques phrases résument chacune des 10 nouvelles. Ce sont des nouvelles fantastiques, agréables à lire et à comprendre. Elles sont plutôt courtes et pas ennuyeuses. Elles sont mêmes plutôt amusantes et on se demande où Marcel Aymé a pioché ses idées!!! Car le tout est assez inattendu!! Conseillé pour se divertir!
Très original 8 étoiles

J’ai découvert Marcel Aymé avec le vin de Paris et très vite l’envie de découvrir d’autres œuvres de ce romancier s’est emparée de moi. Le passe-muraille, du nom de la nouvelle la plus connue de l’écrivain, est un recueil de dix nouvelles sur fond d’une guerre mondiale impactant massivement la population. L’influence est forte et inspire un Marcel Aymé à l’imagination débordante. Parfois fantastique, parfois réaliste, ce recueil m’a surpris par la diversité des histoires et l’influence très fantastique de certaines nouvelles : Le décret et La carte notamment ou encore Les Sabines. J’ai particulièrement apprécié le côté émouvant des « Bottes de 7 lieues », une histoire bien menée et touchante ou encore l’humour savamment distillé dans L’Huissier.
La lecture est aisée, agréable et particulièrement divertissante. J’ai été emballé, tout simplement. Le format « nouvelle » n’est pas celui que je préfère en tant que lecteur mais il faut bien reconnaître qu’il fait la force des écrits de Marcel Aymé.
Un bon moment de littérature.

Sundernono - Nice - 41 ans - 11 janvier 2019


Charmant 7 étoiles

Charmant recueil de nouvelles au parfum suranné peuplé de fonctionnaire traversant les murs, de jeune fille au don d’ubiquité, de carte de rationnement de temps et de percepteur d’épouses. Marcel Aymé est un merveilleux conteur et son écriture pleine d’humour est un vrai plaisir.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 14 mars 2015


Des nouvelles de l'occupation... 8 étoiles

« Le passe muraille » est sans aucun doute la nouvelle la plus connue de Marcel Aymé. C’est aussi le titre du recueil publié en 1943, qui comprend, outre la nouvelle éponyme, neuf autres textes, mais commençons par le commencement :
« Le passe muraille » : l’histoire d’un fonctionnaire employé au Ministère de l’enregistrement, Dutilleul, dont la vie va se transformer en enfer avec l’arrivée d’un nouveau « chefaillon ». Il utilisera son don de passe-muraille pour harceler celui-ci, apparaissant à travers le mur de son bureau… mais l’amour le perdra.

« Les Sabines » : point d’enlèvement ici... Simplement Dame Scenna, dotée du don d’ubiquité qui lui permettra d’être à la fois l'épouse Métivier, la maitresse de Théorème, jeune peintre montmartrois et Lady Burburry en épousant un riche Anglais…

« La carte », ou le journal intime de Jules Flegmon : on traite ici des cartes de rationnement pendant l’Occupation.

« Le décret »… et si on décidait d’un saut dans le temps pour « atterrir » la guerre terminée ?

« Le proverbe » ou l’histoire d’un père tyrannique qui apprend le même jour qu’il vient d’obtenir les palmes académiques et que son fils n’a pas fait son devoir de français pour le lendemain…

« La légende poldève », une espèce de conte fantastique, où l’on tourne en dérision la guerre, les belligérants et les bigots à travers l’entrée au Paradis de la demoiselle Marichella Borboïé.

« Le percepteur d’épouses » ; un percepteur obtient de l’avancement de la part du ministre pour avoir « mis en recouvrement » les épouses de ses contribuables…

« Les bottes de sept lieues » : une histoire de bottes magiques qui permettront à un jeune garçon de sortir de la misère.

« L’huissier » : l’histoire de l’huissier Malicorne, mort et ressuscité pour faire le bien avant une deuxième tentative d’entrée au Paradis.

« En attendant » : pendant la guerre de 1939-1972, devant une épicerie, quatorze personnes sympathisent et décident pour des raisons diverses et variées de ne plus se quitter.

Dix nouvelles qui témoignent, sous la plume de Marcel Aymé, de l’exaspération des français pendant l’Occupation, face à une guerre qui n’en finit pas ; des français soumis à des tracasseries administratives aussi diverses qu’idiotes, voire condamnables…
Une langue, certes un peu désuète, mais tellement attachante.

Lecassin - Saint Médard en Jalles - 68 ans - 15 juin 2012


Un passe-muraille bien réel 5 étoiles

Ce que j'ai préféré ? Aller voir à côté de Montmartre la statue que l'on a édifié en l'honneur du Passe-Muraille de Marcel Aymé.
Sinon rien de très captivant, un recueil pas plus marquant, pas plus captivant qu'un autre.

Elya - Savoie - 34 ans - 22 février 2009


L'esprit de Marcel 8 étoiles

Pour se délecter tout à fait du style plein d’esprit de Marcel Aymé, il faut savoir en discerner l’humour déguisé, parfois derrière un seul mot en apparence anodin et semblant atterri de nulle part mais qui, on le devine, aura été choisi avec soin. Et c’est justement cet usage inopiné mais au fond si pertinent qui chatouille l’étonnement du lecteur et le fait sourire.

D’autres fois, ce sont des bouts de phrases complets qu’il s’amuse à laisser échapper de son imagination, en éclisses incongrues telle celle-ci : “M. Lécuyer, assis à sa table de travail, d’une plume encore nerveuse déplaçait une virgule dans le texte d’un employé, soumis à son approbation, lorsqu’il entendit tousser dans son bureau.” L’idée même d’un employé méticuleux, condamné à passer sa vie devant un travail fastidieux et assommant à l’excès est si bien rendue par ce “déplacement de virgule” qu’on ne peut s’empêcher d’en rire tout en en constatant l’absurde dérision tragique.

Nous retrouvons une autre heureuse variante de ce maniement habile des mots et de la pensée utilisé par l’auteur dans sa façon imprévisible de faire mention de l’évidence même : “ Antoine Lemurier, son mari (...) était loin de soupçonner la vérité et croyait fermement qu’il possédait comme tout le monde, une femme indivisible ”.

Finalement, ajoutons que même le langage qu’on pressent intentionnellement et artificiellement un peu maniéré contribue au charme de cette lecture.

Note au lecteur : Si on veut que ces joyeuses cabrioles de Marcel Aymé conservent leur pouvoir d’étonner et de séduire, il ne faut pas en dévorer les nouvelles les unes à la suite des autres. Mieux vaut les poser et en laisser le fantastique se renouveler pour le plus grand plaisir du fantastique habitant notre propre imagination.

Corail - Ottawa - 64 ans - 11 juin 2008


nouvelle 8 étoiles

j'ai bien aimé ce livre de nouvelles. Surtout le passe-murailles, qui n'a pas rêvé un jour de pouvoir passer à travers les murs pour voir ce qui se passe... voyeurisme ou rêve d'enfant !?

Norway - Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes ! - 49 ans - 30 mars 2005


Suggestion... 8 étoiles

Certes, Marcel Aymé, c'est un peu désuet forcément. Ses premiers romans datent du début des années trente quand même...
Mais quelle verve ! ...et l'humour n'est point absent...
Une suggestion pour folfaerie : La Vouivre (roman fantastique) ou Gustalin (petit roman campagnard très drôle).

Merlin - Bruxelles - 60 ans - 3 mars 2004


un peu désuet 5 étoiles

Je l'ai lu il y a quelques semaines, et ma foi, je m'attendais à mieux... J'ai vraiment aimé quelques nouvelles, comme "le passe-murailles" ou encore "la carte" mais les autres m'ont ennuyées, surtout l'interminable "les sabines". Je ne sais pas si c'est le livre qui a mal vieilli ou moi qui ne sais plus apprécier Marcel Aymé... Le tout possède un petit côté désuet auquel on peut trouver du charme, mais bon, ce n'est pas un indispensable.

Quelqu'un aurait-il un autre titre à me suggérer ?

Folfaerie - - 56 ans - 2 mars 2004