Pandemonium, tome 1 : Sanatorium
de Christophe Bec (Scénario), Stefano Raffaele (Dessin)

critiqué par Dirlandaise, le 24 juillet 2009
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Le mystère de la chambre 502
Le sanatorium des collines de Waverly, situé près de la ville de Louisville dans l’état du Kentucky est considéré comme un des dix endroits les plus effrayants au monde. Pendant longtemps, il fut l’un des établissements les plus réputés des Etats-Unis en matière de traitement de la tuberculose. Entre 1920 et 1960, plus de 63 000 personnes y ont trouvé la mort. Je tire ces informations du site « BDGest – La bedethèque ». Je les retranscris ici car elles sont importantes pour bien situer l’endroit où se déroule cette sinistre histoire.

Tout commence de nos jours alors que deux ouvriers s’affairent à la démolition du sanatorium en ruines. Leur journée de travail terminée, ils sont en train de plier bagages lorsque deux gardiens de sécurité arrivent pour commencer la leur. En effet, malgré le fait que l’établissement soit en ruines, les propriétaires continuent à faire surveiller l’immeuble afin de prévenir l’installation de squatters et aussi prévenir le vandalisme. Donc, en compagnie des deux gardiens, nous procédons à la visite du sinistre endroit. Le plus âgé des deux explique au jeune novice que souvent, il a vu des ombres et senti des odeurs de cuisine mais il n’a jamais pu voir les personnes à l’origine de ces phénomènes. Poursuivant leur visite, les deux hommes voient effectivement des ombres et se lancent à leur poursuite mais les pièces sont vides. Enfin, sont-elles si vides que cela… ?

Retour dans le passé plus exactement en 1951 alors qu’une jolie jeune femme du nom de Doris Greathouse, une ancienne malade soignée au sanatorium, y amène sa fille de sept ans Cora, atteinte du même mal qu’elle, soit la tuberculose. Afin de payer le séjour de sa fille, Doris offre ses services comme infirmière. Tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce que Cora commence à voir des personnes décédées depuis longtemps et engage une conversation avec un noir du nom de Georges qui semble tout savoir des horribles événements qui se sont produits dans la chambre 502. Mais personne ne semble connaître ni voir Georges…

Bon, je n’en dis pas plus. Je vous laisse découvrir cette excellente histoire qui, je l’avoue, m’a fait frissonner à quelques reprises. Les personnages sont très bien imaginés, crédibles et représentatifs du personnel qu’on pouvait retrouver à l’époque dans ce genre d’établissement de santé. Sans être remarquables, les dessins et les couleurs rendent bien l’atmosphère lugubre et chargée de mystère de ce sombre récit. La pluie, le vent, l’intérieur du sanatorium avec ses grands dortoirs remplis de personnes souffrantes et alitées, se plaignant de différents maux, tout cela est d’un réalisme assez poignant. La petite Cora est très attachante dans sa naïveté d’enfant qui se pose plein de questions sur ce qu’elle voit et entend.

J’ai beaucoup aimé la visite du début dans l’établissement en ruines et ensuite, la renaissance de celui-ci avec le retour dans le passé. On y visite les mêmes pièces mais vivantes et fonctionnelles. Cela m’a rappelé le film « Titanic » qui a utilisé le même procédé.

Cette bande dessinée est remarquable tant au niveau du scénario que de l’atmosphère sinistre qui s’en dégage. Un seul reproche cependant au niveau de l’originalité qui laisse un peu à désirer, rappelant trop le film « Shining, l’enfant lumière » mais peu importe, je me suis laissée prendre au jeu et j’en redemande. Vivement le deuxième tome !

« Maman, ils s’est passé des choses horribles ici… Je les vois, je vois tous ces morts. »