Virginie de Tito
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Ados, mobs et bons sentiments
La "Tendre banlieue" de Tito, à laquelle il consacre son énergie depuis de nombreuses années, pourrait être cruelle, tant la tendresse et la banlieue sont rarement présentées comme allant de pair.
Mais qu'on se rassure, Tito n'est pas Matthieu Kassovitz, et sa collaboration avec le magazine "Okapi" aurait fait long feu si le ton était revendicatif.
Ici, les prétendus voyous sont certes de jeunes adolescents (catégorie réputée à risque, crainte par les paisibles retraités...), mais on ne peut pas dire qu'ils soient très inquiétants. Ils portent des jeans, ont des mobylettes et organisent des boums, mais la délinquance s'arrête là ! Vous l'aurez compris : le ton de "Virginie" apparaît gentiment décalé, avec des adolescents bien gentils qui, je le reconnais, existent encore, mais qui ne correspondent pas du tout au public qu'on rencontre actuellement dans les cités. A ce titre, "Virginie" a pris un sérieux coup de vieux, et tient quasiment aujourd'hui du témoignage historique !
Racontant la rencontre d'une bande d'adolescents avec une jeune de leur âge qui vit en recluse chez sa grand-mère, "Virginie" est un aimable divertissement sucré. On peut penser que ça fait du bien, ou qu'il y a mieux à lire. De toute façon, on peut reconnaître à Tito sa ténacité pour cette série aujourd'hui fleuve, et la rigueur de son dessin (réalisé d'après des photographies, si ma mémoire est bonne). Je pourrais ajouter que son trait est hélas assez froid, mais on finirait par m'accuser de détester un dessinateur contre lequel je n'ai pas de grief particulier. Ni d'éloge particulier, d'ailleurs...
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