L'Orateur idéal
de Quintus Tullius Cicéron

critiqué par Veneziano, le 1 août 2009
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
A la recherche du style oral idéal
A la demande de Brutus, l'avocat, consul et homme public décrit les manières de bien s'exprimer en public, afin d'avoisiner la prestation parfaite. Trois types d'expression orale peuvent être distingués, le style, le tempéré et le sublime. Le style, c'est l'homme même, disait Buffon, mais l'orateur a la faculté de choisir. Si le premier est austère, brutal et d'autant plus efficace par son absence de détour, le deuxième permet d'opérer des effets en limiter les possibilités de se fourvoyer, le troisième est le plus délicat à employer, l'orateur devant savoir ne pas en abuser, au risque de passer pour pédant ou fou.
Le ton et le style doivent être en accord avec le sujet et son degré d'importance, les effets sont évidemment intéressants à utiliser s'ils mettent en valeur le fond. Il est bénéfique de simuler un dialogue avec l'auditoire et l'opposition - éventuelle, au passage - qui y serait présente, lui faire déduire les étapes du raisonnement pour le mettre en valeur. Il insiste, en quasi-fin, sur l'éloquence, la force de conviction qui permet de clore le bec de l'opposant le plus chevronné ou obstiné.

L'intérêt de cet extrait, de ce texte court, va croissant au fil des pages. L'humilité de ces lignes impressionne, autant que le bon sens qui parcourt ces pages. Il est évidemment à regretter que le penseur n'ait pas livré, comme en annexe, une suite de cas pratiques pour s'exercer, bien que le propos soit certes illustré.
On comprend que ce soit un grand classique.