Les deux vieilles filles
de Tommaso Landolfi

critiqué par Monito, le 6 août 2009
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Mon curé, un singe ?
Dans ce tout petit roman, Landolfi nous décrit deux vieilles filles dans un vieux village italien aux vieilles mœurs et aux vieilles habitudes encadrées d’une vieille religion où la médiocrité accompagne la nonchalance du temps qui passe.

Ces deux vieilles ont un singe, cadeau improbable de leur frère disparu. Il ne se passe rien dans ce roman sauf que ce singe devient le héros d’une allégorie et telle la controverse de Valladolid, donne lieu à une passe d’armes féroce sur le Bien et le Mal et le rapport de Dieu à ses créatures et de ces dernières à ce premier.

Il en coutera la vie de ce petit animal qui ne quittera hélas pas le Petit séminaire mais il nous donne à sourire et bien plus encore à relever des contradictions qui toujours fragilisent les dogmes, même les plus établis.
Le singe et les deux vieilles filles 8 étoiles

Un agréable petit roman de facture classique, qui commence par une série de pages présentant le lieu, le quartier, les personnages (cela nous vaut quelques portraits savoureux d’acteurs secondaires…..) qui installent l’atmosphère pâle, confinée et conventionnelle de l’action « l’impression qu’une impalpable poussière grise s’était déposée sur toutes les choses », avant de faire entrer en scène celui par qui le scandale arrive : le singe profanateur de chapelle .

Comme dans un conte, le narrateur intervient souvent pour commenter l’action et avec une tendresse mêlée d’humour, le comportement des personnages, ou interpeller le lecteur en lui faisant part de ses hésitations ou des limites de ce qu’il peut raconter .

Une micro-comédie humaine , dont l’atmosphère rappelle celle des romans de Balzac et par la place importante donnée à l’animal, l’un des trois contes de Flaubert : Un cœur simple .

Alma - - - ans - 30 août 2009