Une sorte d’autobiographie. Du déjà vu, direz-vous. Peut-être mais avec à chaque fois du nouveau, de l’inédit. De toute façon, Jean d’O le dit lui-même : « Oui, je sais : j’écris toujours la même chose. Je préfère me répéter à me contredire comme l’ont fait avec un sérieux imperturbable tant de grand esprits autour de nous. »
Il nous parle de ses voyages innombrables, de ce qu’il en a retenu tant à Rome qu’à Venise, en Europe, en Orient, etc.. Il nous raconte sa famille, ses parents, ses grands-parents, oncles et tantes. Il décrit à la perfection son « milieu », soit l’aristocratie, leurs mœurs et coutumes. (…) Et il termine le tout, en tout bien tout honneur par Dieu. La boucle est bouclée : au revoir et merci !
Un régal ! Excellent pour le moral ! A lire et à relire !
Extraits :
* Dans ce système très curieux de la vie qui nous précède par générations successives, chacun a derrière lui deux parents, quatre grands-parents, huit arrière-grands-parents, puis un nombre sans cesse croissant d’ascendants. Faites le calcul : 2,4,8,32, 64, 128, mettons 250, 500, mille, deux mille … bientôt un million …. Très vite cinq cents millions, un milliard, deux milliards … Au bout d’un nombre limité de générations, vous et moi, grâce à cette progression de générations, avons beaucoup plus d’ancêtres putatifs qu’il n’y a jamais eu d’êtres humains sur notre planète.
* Il y a une limite à la tolérance : et c’est l’intolérable.
* Paul Morand écrit quelque part :
« - Qu’est-ce que c’est que ces craquements ? demanda dona Sidona affolée.
« - Ce sont les frontières qui craquent : c’est que notre vieux monde se découd, ma mère. »
- Un enfant de sept ans en sait plus aujourd’hui sur l’univers autour de lui que Ptolémée ou Aristote.
- C’est une affaire entendue : le monde a plus changé en cent ans que dans les dix mille années précédentes. C’est une affaire entendue : les hommes ont remplacé Dieu qui a si longtemps veillé sur tout et c’est un grand bouleversement. Cela dit le temps coule comme il a toujours coulé. Pendant les travaux, les affaires continuent.
- La plupart du temps, j’étais allègre, ravi jusqu’à l’hébétude, benêt parmi les benêts. Je me répétais avec délice les mots de Montesquieu qui me servaient de devise : « je m’éveille le matin avec une joie secrète, je vois la lumière avec une espèce de ravissement. Tout le reste du jour, je suis content. »
- Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame
Las ! Le temps non, mais nous nous en allons.
Catinus - Liège - 73 ans - 15 novembre 2018 |