Le travail de la nuit
de Thomas Glavinic

critiqué par Septularisen, le 18 août 2009
( - - ans)


La note:  étoiles
LE FILS SPIRITUEL D’HARUKI MURAKAMI
Ce matin du 4 juillet commence comme n’importe quel jour pour Jonas, jeune trentenaire et simple employé de bureau dans une société d’ameublement et habitant depuis sa naissance à Vienneen Autriche…
Il se lève et envoie un SMS à Marie, sa petite amie en visite chez sa sœur en Angleterre…

Seulement celle-ci ne répond pas, et quand Jonas sort de chez lui, ce qui le frappe tout de suite c’est le silence, il n’y a dans ni bus, ni voitures, ni trafic, ni piétons… Jonas pense tout d'abord que c'est un jour férié... Mais non il n'y a vraiment plus personne!.. Plus aucune âme qui vive!...
L’étonnement cède très vite la place à l’inquiétude, le téléphone, internet, la télévision, la radio ne fonctionnent plus…

A Vienne, Jonas fouille les restaurants, les hôpitaux, les églises, les administrations, les hôtels, les voitures, les maisons… rien! Il parcourt son pays de long en large : Linz, Salzbourg, la frontière Allemande absolument plus personne! Plus aucune trace de vie, même les animaux ont disparu, tous les êtres vivants se sont comme volatilisés…
Jonas semble être le dernier homme sur Terre…

Quel «magicien» de l’écriture ce Thomas GLAVINIC, il arrive à nous intéresser, à nous retenir pendant plus de 400 pages, le tout avec un thème très simple, si ce n’est simpliste même et somme toute classique (en tous cas déjà largement exploité dans la littérature, notamment dans la SF), avec un seul personnage, et sans aucun dialogue… Juste des descriptions de faits et gestes, et des paysages qui tournent littéralement à la poésie… Quelle force!
Tout cela est possible grâce à un style d’écriture hors du commun et d’une très grande beauté, qui est capable de susciter sans arrêt la curiosité du lecteur, en effet à part quelques brusques rebondissements, le rythme de l’histoire est même plutôt plat, (ces lenteurs sont d’ailleurs la seule chose qui m’a gêné dans ce livre), il faut donc vraiment beaucoup de talent pour retenir le lecteur jusqu’à la fin de l'histoire…
Laquelle fin, je dois l’avouer m’a un peu déçu… mais non, n’insistez pas je ne vous la raconterai pas… disons simplement qu’elle est un peu… convenue et classique…

Une chose est sûre l’écrivain rappelle, par son style, ses descriptions, sa façon de raconter, ses non-dialogues, sa fin mystérieuse et très ouverte, ses non-dits, sa trame incomplète et son manque d'explication sur fond de l'histoire, le grand écrivain Japonais Haruki MURAKAMI. Je pense sincèrement que celui-ci a trouvé dans le jeune écrivain Allemand son fils spirituel!..

J’entends souvent dire ici et là qu’après la mort d'Heinrich BÖLL(1917-1985),et de Winfried Georg SEBALD (1944-2001) et la «fin de carrière» de Gunther GRASS (né en 1927), Hans Magnus ENZENSBERGER (né en 1929), Gabriele WOHMANN (née 1932) et Christa WOLF (née 1929), et à l’exception notable de Patrick SÜSKIND (né en 1949), la littérature Allemande contemporaine n’a pas grand-chose à nous proposer aujourd’hui… et bien, Thomas GLAVINIC (né en 1972) est là pour nous prouver, et de façon magistrale, le contraire…
Rien compris… 5 étoiles

Même en admettant le postulat de départ : Jonas se retrouve le seul être vivant sur terre, l’histoire m’a paru manquer de logique.
Jonas endormi, désigné comme « le dormeur », laisse Jonas au réveil dans des situations de plus en plus étranges et de plus en plus irréalistes (comment « le dormeur » a-t-il bien pu s’y prendre ?)
Je n’ai compris ni la plupart des actes de Jonas (éveillé) ni aucun de ceux du dormeur.

J’ai terminé ce livre dans l’espoir d’avoir au moins un début d’explication, mais non… Il n’y a pas que la fin qui m’a déçue.

Ludmilla - Chaville - 69 ans - 20 mars 2010