Le sagouin de François Mauriac
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 24 avis)
Cote pondérée : (329ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 22 977 (depuis Novembre 2007)
Un enfant malheureux...
L'enfance d'un pauvre petit garçon, Guillaume, appelé Guillou. Il vit avec sa mère, son père et sa grand-mère, famille bourgeoise. Dès les premières pages, on comprend très rapidement que sa mère le déteste et le méprise, son père n'intervient jamais.
Sa vie est dirigée par cette femme horrible qu'il a épousé mais il sait qu'elle ne l'a fait que par intérêt et non par amour. Sa grand-mère est encore la seule qui lui permet de s'évader de ce monde cruel que lui inflige sa mère. Mais peu à peu, les tendances s'inversent. Même si on conserve une grande pitié pour ce pauvre petit être répugnant, on comprend que la mère Paule a, elle aussi, beaucoup souffert du rejet, de rumeurs, d'un amour qu'elle a toujours cherché et qu'on ne lui a jamais donné... Cette souffrance qu'elle a endurée, elle la fait vivre à son fils... Quand à la grand-mère, on apprend vite qu'elle aussi rejette peu à peu ce petit être. Et alors qu'on espère que l'instituteur peut encore sauver le petit Guillou par la lecture, par le plaisir d'apprendre, une nouvelle déception surgira... Autant pour le lecteur que pour le petit Guillou et ce n'est qu'à la fin que le petit Guillou et son père trouveront délivrance de cette vie atroce qui leur est infligée, de la manière la plus triste qu'il soit... La mort.
Un livre très triste, très psychologique qui fait beaucoup réfléchir sur le suicide et le rejet de certaines personnes.
Les éditions
-
Le Sagouin de François Mauriac
de Mauriac, François
Pocket
ISBN : 9782266023139 ; 4,40 € ; 01/09/1989 ; 139 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (23)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Intéressant mais manquant d'un je-ne-sais-quoi de subtilité
Critique de Dervla3012 (, Inscrite le 7 décembre 2019, 18 ans) - 5 novembre 2022
Guillou, décrit par tous comme sale, bête et laid, ce qui lui vaut de sa mère le surnom de « Sagouin ». Guillou, méprisé par une génitrice qui rêvait de noblesse en épousant l'héritier d'une ancienne famille aristocratique maintenant en déliquescence. Guillou enfin, malaimé par un père aussi méprisé que lui, qui ne sait comment lui témoigner son amour ; et traité avec condescendance par une grand-mère qui, bien que lui manifestant quelques tendresses, est persuadée au fond d'elle-même de son imbécilité.
C'est dans ce climat de décrépitude et de splendeur passée que grandit l'enfant ingrat et renfermé, rejeté par tous… À l'exception peut-être de l'instituteur du village qui semble témoigner un peu de gentillesse à son égard et permet à Guillou d'espérer.
Mais quand, bien vite, le rêve se brise, sans plus personne vers qui se tourner, il rend les armes. Après tout, qui se souciera de sa disparition ? Là encore, il se peut que le petit garçon ait oublié de considérer la présence d'un père, aussi silencieux et mis à l'écart que son fils…
Mon avis : … Mitigé.
Pour commencer, les personnages sont trop monolithiques et manquent par conséquent de subtilité. Une affreuse mégère de mère, une grand-mère sévère et intraitable, un instituteur au bon fond mais obsédé par une quête de gloire, et un duo père/fils soumis et maltraités par la nature qui, pourtant ne demandent qu'un peu d'affection pour s'épanouir. Certes, c'est un panel relativement intéressant (quoique manquant légèrement d'originalité), mais les traits de chacun sont tellement accentués que c'en devient grotesque.
Et ni les péripéties, ni les choix des uns et des autres ne font évoluer les personnalités. Entendez-moi bien, je ne déplore pas ici une soudaine effusion d'amour, mais au moins des caractères quelque peu nuancés quand arrive la dernière page, afin d'échapper à la malédiction des éternels personnages plats.
Cela étant, les péripéties ne sont pas sans intérêt et la fin aurait pu donner quelque chose de vraiment beau. Mais de même que leurs agents, les actions paraissent grossières et maladroites : un petit garçon inoffensif détesté par un village entier, cela me semble un procédé bien facile pour jouer avec les émotions du lecteur. Beaucoup de critiques ont qualifié ce roman de satire poignante, ou autres louanges du même acabit. Toutefois, conformément au dicton, trop de satire tue la satire…
Enfin, le style est raffiné et élégant, recourant au XXème siècle à un langage caractéristique d'un écrit du XIXème .Ce n'est pas déplaisant, j'en conviens, camouflant même parfois certaines balourdises narratives, mais cela renforce tout de même l'impression de décalé, de pas-tout-à-fait qui prédomine dans le livre.
En conclusion, une oeuvre non dépourvue de matière, mais trop pataude dans sa conception, et manquant au fond de subtilité. À confirmer ou infirmer par la lecture de quelques autres romans de Mauriac.
Un enfant malade des adultes
Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 45 ans) - 16 mai 2020
En 140 pages, il parvient à planter le décor, décrire ses personnages et installer l'intrigue dans une langue superbe. Quel génie. Certains ont besoin de 600 pages pour en raconter trois fois moins; un livre à mettre en certaines mains...
Un très beau moment de littérature, à partager et à relire !
Bon à relire
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 17 février 2016
Le jeune Guillaume a déjà été renvoyé de deux institutions. Maintenant, même l’instituteur du village, un ancien de Verdun, pressé par son épouse il faut le dire, ne veut ou ne peut plus s’en occuper . Paule, sa mère, le déteste, le houspille à longueur de journée. Heureusement, pour le sagouin, il est tout de même un peu aimé et défendu par sa grand-mère, son père et la domestique. Mais cette histoire se terminera mal.
Un classique, comme dit, qu’il est bon de relire loin des contraintes scolaires.
Extraits :
- Comme on dit « faire l’amour », il faudrait pouvoir dire » faire la haine ».
- Tu m’as expliqué ce qui distinguait les hommes : il y a ceux qui peuvent toujours et ceux qui ne peuvent pas toujours.
- Elle avait cette tête horrible des vieux quand ils se réveillent, et qu’ils ne sont pas encore lavés, et que leurs dents grises enchâssées dans du rose emplissent un verre à leur chevet.
Un petit bijou !
Critique de JEANLEBLEU (Orange, Inscrit le 6 mars 2005, 56 ans) - 10 août 2013
Oui cette histoire est très triste et "le sagouin" et son père en sont les victimes les plus évidentes, mais Mauriac parvient l'exploit de rendre un peu humains les "bourreaux" aussi (au premier rang la mère de Guillaume mais aussi la grand-mère de Guillaume). Sans les excuser en rien, Mauriac montre qu'elles sont quelque part un peu des victimes aussi.
Quant au héros, Guillaume ("le sagouin), Mauriac restitue admirablement ce qu'est la conscience d'un enfant qui est dans son monde imaginaire et les rencontres entre ce monde et celui des adultes.
Un vrai bijou ce roman, tant au niveau du fond que de la forme.
Le souffre-douleur
Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 18 juin 2011
Son gamin l’énerve. Elle lui crie dessus sans arrêt. Il faut dire qu’avec son air de benêt et sa lèvre pendante, il ne donne pas envie d’autre chose que de lui mettre des gifles. De toute façon il ne comprend pas, c’est un idiot surprotégé par sa grand-mère qui se sert de lui pour défier sa belle-fille… Oui mais voilà, sous le gamin à l’air débile et élevé aux calottes, il y a un enfant à qui on n’a pas donné la chance de s’épanouir paisiblement.
C’est un court roman sur la maltraitance des enfants et le matraquage psychologique d’une famille qui éclate. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre, sauf le petit garçon tout sale qui ne connait pas autre chose que la méchanceté abrutissante des adultes. Un livre qui se lit rapidement et qui fait mal au cœur.
...Mauriaquissime...
Critique de Le Cerveau-Lent (, Inscrit le 4 avril 2010, 31 ans) - 7 avril 2010
Le Sagouin est le quatrième livre que je lis de lui, et je ne pense pas que ce sera le dernier...
Il a amplement mérité sa place à l'Académie française...
A propos de sagouin
Critique de Valentini (, Inscrit le 10 janvier 2010, 75 ans) - 17 février 2010
leur vie est réussite réussie
mais à un certain moment
ils se veulent différents,
bizarre!
Etre sagouin devient alors un art
Otorhino...,logie,
je ne m'en lasse pas.
Les mains pleines
Pique à Picasso
femme à barbe à pot
contre maître abuse
corps serre à l'assaut,
fais-en un drapeau
blanc noir triple buse!
La raison sous les mots fuse
zoo, arraisonne les os,
s'use, sous la banquise ruse,
scalpe squale à Waterloo,
en tandem avec Méduse.
pas trop aimé
Critique de Nico/NR (, Inscrit le 13 octobre 2009, 30 ans) - 13 octobre 2009
Déprimant
Critique de Aline&& (, Inscrite le 8 juin 2007, 36 ans) - 21 août 2007
En fait j'ai même carrément l'habitude de le nommer comme le pire livre que j'ai lu (désolé aux fans)^^.
Personnellement je vois pas l'intérêt de lire autant de malheur et de tristesse à part à la limite dans une autobiographie!
...
Critique de Babsid (La Varenne St Hilaire, Inscrite le 8 mai 2006, 37 ans) - 9 juin 2006
Mais je n'ai pas accroché, la magie n'a pas opéré
le sagouin
Critique de Pohjola (, Inscrite le 30 novembre 2004, 41 ans) - 9 septembre 2005
Version filmée...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 17 juin 2005
Je n'ai pas du tout eu l'impression de regarder un "vieux film", au contraire!
J'ai été touchée, émue par la souffrance de ce petit garçon mal-aimé et troublée par le comportement cruel de ceux qui l'entourent...
À la fin du film, j'avais bien l'intention de lire le livre, après la lecture de tous les commentaires qui précèdent cette intervention, j'en suis d'autant plus déterminée!
Mon appréciation s'adresse naturellement à la qualité du film.
Réponse à Justine F et à Fanfan1236
Critique de Layla (, Inscrite le 15 juin 2005, 38 ans) - 15 juin 2005
on imagine que l'histoire se déroule en 1923, la baronne parle d'une lettre qu'elle a reçue de son mari qui s'en est allé à la guerre et on apprend qu'il est mort à la fin de la 1 ère guerre mondiale (14-18) à la page 51 la baronne dit:
- voilà 5 ans que mon Georges est mort en héros...
1918+5ans= 1923.
Fanfan1236
focalisation interne externe ou zéro?
je dirais interne, la balade en forêt de Paule nous le prouve... tout le passage est rempli de monologues internes... elle se pose des questions... sur les raisons de son mariage.... et parle de la frustration qu'elle a nourri durant son enfance par rapport aux titres de noblesse de ses camarades de classe...
Les égoïstes
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 12 avril 2005
Dans un revirement de situation incroyable, c’est le personnage le plus mou, le père, une lavette, une savate, toujours écrasé par les autres qui prendra la décision finale et sans appel.
Un très grand texte, déchirant et inoubliable.
Une leçon de roman.
Critique de Miriandel (Paris, Inscrit le 4 juillet 2004, 63 ans) - 17 août 2004
Stupéfiant.
Je n'aime pas Mauriac parce que je n'aime pas être pris à partie dans les règlements de compte d'un auteur avec lui-même, mais il faut rendre à César ce qui appartient à César. Et ce livre est un chef d'oeuvre.
Tragique humanité
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 2 juin 2004
De la même manière que le destin peut nous marquer, nous pouvons aussi nous moquer de lui, lui tirer la langue dans la fulgurance de l’instant. Le père et le fils, unis dans leur calvaire, le seront également dans la seule issue qu’ils entrevoient. Mauriac, dès la première page, nous prend à la gorge, puis serre, serre encore et lorsque, le livre terminé, nous pouvons à nouveau respirer, nous regardant dans le miroir, nous voyons une empreinte rouge et indélébile autour de notre cou…
Un modèle de littérature
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 29 mai 2004
Le Sagouin raconte le calvaire d'un être "différent", accablé par un monde qui le rejette. Mais c'est aussi le roman de plusieurs personnages enfermés chacun dans sa solitude et condamnés par le destin à vivre ensemble.
C'est du Mauriac : c'est parfois trop dur, trop méchant, trop exagéré. Pourtant on ne trouve aucune délectation dans ce récit de tant de malheur. Il y a plutôt une acceptation de la fatalité qui rend les êtres irresponsables de leur destinée. Et il y a aussi cette compassion à peine voilée pour ce petit enfant renié par ceux qui auraient dû l'aimer.
Et puis il y a le style : Mauriac est à la littérature ce que Beethoven est à la musique ! Mauriac a l'art de construire un roman, de créer des personnages, qui sont bien réels et que l'on va suivre jusqu'à l'accomplissement de leur destin. Il y a toujours chez lui, cette nature omniprésente qui vient dramatiser le récit et puis, ces envolées poétiques qui élèvent le récit jusqu'au sublime :
- "Son regard cherche au-delà des choses, au-delà des murs et des meubles et des tuiles du toit, et de la nuit lactée, et des constellations de l'hiver, cherche, cherche ce royaume des esprits d'où peut-être l'enfant éternellement vivant voit sur sa joue cette larme qu'il oublie d'essuyer".
Ca chante comme du Verlaine !
A chaque re-lecture de Mauriac je me dis que ce romancier, avec Le Sagouin, Le Mystère Frontenac, Thérèse Desqueyroux et Le Nœud de vipères, a écrit les plus belles pages de la littérature française.
Laissez les morts enterrer les morts
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 18 juillet 2003
C'est un très beau livre, qui se lit d'une traite. Une belle analyse de personnages, victimes ou bourreau involontaire dans le cas de l'instituteur. La fin, suggérée, est d'une grande beauté.
Oh oui, Mauriac!
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 9 mai 2003
Mauriac... un catho coincé?
Critique de Leura (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans) - 9 mai 2003
Réponse à Lucien à propos de Mauriac
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 8 mai 2003
Mauriac l'oublié
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 7 mai 2003
S'agit-il du signe de l'entrée au Purgatoire du père de Thérèse Desqueyroux (embêtant pour un auteur chrétien...) ou d'un simple oubli de ses cyber-lecteurs ? Je me propose de combler cette lacune dès que j'aurai quelques secondes à moi. Et toi, Jules ? Et vous, Bolcho, Bluewitch, Pendragon ? Et vous encore, catholiques "critiqueurs" (Dieu, quel horrible mot!) : "Genitrix", "Le baiser au lépreux", "Le désert de l'amour", ce sont tout de même de belles machines, non?
Pas la fin!
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 21 décembre 2001
Forums: Le sagouin
Sujets | Messages | Utilisateur | Dernier message | |
---|---|---|---|---|
les mères... | 1 | Sednonsatiata | 30 décembre 2004 @ 21:27 |