Au bon roman
de Laurence Cossé

critiqué par Elya, le 25 août 2009
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
A l'utopique librairie
Libre à vous de parcourir le résumé de ce livre que propose l'édition Gallimard, mais mieux vaut s'en abstenir si l'on ne veut pas être déçu dès les premières pages. En effet, les 50 premières ne sont pas très attirantes ; on évoquait l'histoire d'une librairie idéale, de fougueux passionnés de la littérature, et voilà qu'on nous cite des accidents qui n'ont ni queue ni tête et dont les victimes n'ont rien à voir à première vue avec l'amour des livres. Et puis d'un coup, sans prévenir, au détour d'un chapitre, l'intrigue commence véritablement et les 400 pages qui restent sont dévorées ; on se croirait dans un autre récit, réussi cette fois.
Florence Cossé nous retrace donc les (més)aventures qui ont précédé et suivi l'ouverture d'une librairie extraordinaire ; une librairie dont les fondateurs et employés se sont juré de n'y faire figurer que de bons, grands, désirables romans. Mais sur quels critères se sont-ils reposés ? Personne ne cherchera à répondre à cette question.
Le succès arrivera, avec sa dose de contestations aussi. D'une histoire d'amour avec la littérature naitront des histoires d'amour plus humaines unissant petit à petit les principaux protagonistes. De mystérieuses agressions feront intervenir un policier mais heureusement ne resteront qu'une bribe de cet intriguant récit.
Comme je rêverais moi aussi de m'attarder des heures entières dans une librairie comme celle-ci. Peu importe les livres sélectionnés, classiques ou non, drôlement bien menés ou non ; ce que j'envie par dessus tout, c'est une librairie où les mises en rayon, loin d'être dictées par les lois du marché, sont guidées par celles de la passion des libraires.
A lire donc pour rêver un peu, et pour vous chambouler aussi, lorsque vous serez révolté de la subjectivité de ces choix de quelques romans qui font que votre écrivain préféré n'est même pas cité!
A noter que j'ai plus apprécié l'idée du roman que le roman en lui même, qu'hélas je ne pourrai qualifier de bon roman.
Critique du milieu culturel 5 étoiles

A côté de l'intrigue principale, celle qui décrit la naissance et le succès de cette librairie si particulière, qui s'affranchit des goûts et des modes, le reste du roman ne présente guère d'intérêt... les différentes critiques de ce livre sur le site ont très bien cerné le problème de ce roman: l'histoire d'amour et l'histoire policière ne servent que de prétexte pour habiller le sujet principal qui lui est passionnant.
Passons donc sur ces deux aspects vraiment en-dessous du niveau. L'histoire d'amour de Van et d'Anis enchaîne les lieux communs et on ne croît pas un instant à sa vraisemblance. L'histoire policière est du même tonneau: insipide et artificielle...le personnage du policier Heffner est improbable, on se fiche comme d'une guigne des ses pseudo-agressions et des états d'âme d'un des membres du fameux Comité de sélection. Plusieurs aspects confinent au ridicule comme les noms de codes des membres du comité, les nom des personnages, certains poncifs sur la littérature et la place du roman, des noms d'écrivains qui seraient "incontournables", Arte et France Culture comme exception culturelle (ahahah, je me gausse)...
Voilà pour les aspects négatifs du récit, le côté positif est la critique répétée par l'auteur du système (on peut effectivement parler de système ici) de création littéraire et de distribution des oeuvres écrites en France et dans le monde. De fait, Laurence Cossé dénonce avant tout l'obligation pour les librairies de devoir proposer aux lecteurs une majorité de livres moyens voire nuls afin de pouvoir survivre. Dans une société dans laquelle la place de la création littéraire est réduite à sa portion congrue (combien d'émissions littéraires à la télévision? ), le métier de libraire est en profonde mutation: moins de clients, toujours plus d'offre, concurrence du commerce électronique et des moyens de lecture alternatifs (les fameuse liseuses...). L'auteur pense qu'il y a encore un avenir pour les gens qui font correctement leur métier, et je ne suis pas loin de penser la même chose... un libraire qui aurait une vision aiguë du paysage littéraire contemporain pourrait par exemple aider ses clients à choisir dans la masse des mauvais romans ceux qui sont destinés à faire date.
De Laurence Cossé, je n'avais lu que son "Mobilier national" qui lui aussi taillait des croupières, déjà, au milieu culturel (la patrimoine immobilier dans ce cas): sa vision est intéressante car elle va à contre-courant des idées qui ont cours dans les cercles qui sont autorisés à publier. Rien que pour cela, Laurence Cossé est un auteur intéressant, dommage que parfois, sa fibre romanesque l'entraîne sur des chemins qui lui sont peu familiers...

Vince92 - Zürich - 47 ans - 2 octobre 2017


Ni bon ni mauvais... 6 étoiles

Je laisse un petit commentaire au sujet de ce livre afin de valider ma participation au concours CL. J'aurai ainsi terminé deux catégories. Je vais mentionner les bons côtés d'abord : le livre dégage un certain charme surtout pour ceux qui aiment les belles et bonnes librairies. Je rêve de découvrir un librairie semblable à celle décrite dans ce roman et d'y passer quelques heures chaque semaine afin de découvrir de bons romans, rien que des bons ! Ensuite, les auteurs et les livres mentionnés, je les ai tous notés soigneusement car, à mon grand désarroi, j'en connais seulement quelques-uns et il me tarde de découvrir les autres. Je suis heureuse de toutes ces suggestions de lecture qui aiguisent mon appétit de lectrice. J'ai aussi aimé découvrir les rouages de la mise en place d'une librairie et tout ce qui s'ensuit.

Pour le côté négatif, l'intrigue est insipide et ne tient pas la route. L'histoire d'amour entre Van et Anis est tellement niaise et fleur bleue qu'elle est digne d'un roman Harlequin. L'enquête policière n'est pas beaucoup mieux. Je n'ai pas aimé ni détesté non plus.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 18 septembre 2012


L’idéale 7 étoiles

Intéressant de lire un roman qui évoque les débats auxquels les membres de CL ont souvent participé. Qu’est-ce que la bonne littérature ? Doit-on favoriser les anciens titres par rapport aux nouveautés ? Doit-on baliser l’accès à littérature ? Quels sont les critères pour juger ce qui est supérieur ?

Autant de questions qui ne sont pas répondues par ce roman. Il fallait s’y attendre. La trame demeure assez simpliste et en surface. J’aurais aimé lire les argumentations pour et contre de protagonistes variés. Le roman choisit plutôt une approche où seulement les réactions à l’initiative sont abordées. De même, les enjeux économiques liés à la survie du monde de la publication sont évacués.

Néanmoins, un certain divertissement pour les amateurs de romans.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 22 mai 2012


Pour un commerce équitable 7 étoiles

Une agression dans un bois, un accident provoqué, une menace à peine déguisée, … les membres du comité de la librairie « Au Bon Roman » semblent être la cible d’un agresseur décidé et brutal qui ne supporterait pas que les huit membres de ce fameux comité ultra secret choisissent seuls les livres proposés par cet établissement où ne sont vendus que des bons romans comme l’indique l’enseigne. Les propriétaires de cette librairie un peu particulière, véritables amoureux des beaux textes, s’inquiètent et racontent à la police l’aventure de la création de leur commerce et les agressions dont ils sont, sous diverses formes, les victimes depuis un certain temps.

Comment, quand on est un lecteur passionné, amoureux aussi des beaux textes, maniaque des listes et aussi tenté par l’édition sans vraiment l’avouer, ne pas rêver d’être un jour un client et peut-être même un auteur diffusé par un tel établissement ? Comment alors ne pas plonger corps et âme dans ce roman ? Comment ne pas se laisser embarquer dans l’histoire tressée par Laurence Cossé ?

Mais voilà si l’idée est très séduisante, envoûtante même, sa mise en texte l’est beaucoup moins, le discours est un peu grandiloquent, bourré de grands sentiments, encombré par une histoire d’amour pas très convaincante et une intrigue policière encore moins crédible. Ce livre aurait dû rester sur le fil de l’aventure littéraire et de tout ce qu’elle comporte comme aléas en évitant de se disperser dans une intrigue policière qui avorte avant sa conclusion et une aventure amoureuse un peu filandreuse. J’ai aussi quelques doutes au sujet des arguments commerciaux avancés qui ne me semblent pas toujours très évidents.

Je retiendrai donc de ce livre tout ce qu’il nous apprend, ou rappelle, sur le circuit de distribution du livre et sur la massification de l’offre culturelle qui ne répond plus qu’aux lois de la grande distribution, au risque de ne proposer que les œuvres les plus médiocres car les plus faciles d’accès. « L’ordre de la création culturelle a ceci de beau et de singulier qu’il offre de la place à tout le monde. Et on s’emploie à le borner ! On en fait un marché couvert, où quelques best-sellers occupent tout l’espace. On : les éditeurs industriels, les journalistes moutonniers, les grossistes de la culture. » Voilà tout est dit en quelques mots, les librairies ferment, les auteurs ne peuvent plus éditer, la littérature est en danger et les populations ingurgitent des quantités astronomiques d’œuvres médiocres.

Et pourquoi limiter ce raisonnement à la littérature, on voit bien que l’auteur a laissé une porte ouverte pour remettre en cause tout le système de distribution actuel qui privilégie l’offre banalisée, tirée vers le plus bas de la gamme, pour proposer des prix très bas qui laissent cependant des marges très confortables. Cette librairie insolite pourrait donc être la métaphore de ce que deviendrait la distribution en général si les consommateurs prenaient le pas sur les financiers mais il y a bien loin de la coupe aux lèvres et, même si le rêve est beau, la réalité restera bien cruelle pour un bon moment encore. Sauf pour ceux qui font l’effort d’aller au-devant de ceux qui proposent des produits nobles, authentiques et de qualité, un petit espace est encore ouvert pour ceux qui osent l’exigence.

« Comme c’est simple, au fond, … Une centaine de personnes résolues peuvent agiter l’opinion, influencer la presse, accréditer des contre-vérités, désigner des boucs émissaires … » Suivons Laurence Cossé, refusons cette fatalité et opposons la force du choix des consommateurs à la puissance de l’argent des financiers.

Débézed - Besançon - 77 ans - 1 mai 2012


un bon roman 10 étoiles

J’y ai trouvé là, une diatribe contre la marchandisation à marche forcée des livres avec l’abonnement quasi obligatoire à « l’Office ». Les nouveautés incontournables de plus en plus nombreuses et cette forêt qui cache 1 ou 2 chefs d’œuvres.
Le personnage essentiel de ce livre est la littérature. Elitiste pour les 2 protagonistes, totalitaire pour les autres. Ce choix se défend mais…. Chacun a sa bibliothèque idéale et, l’important n’est-il pas de commencer de lire et d’évoluer ensuite ???? L’on ne peut que regretter de trouver dans les librairies certains bouquins, certaines « biographies ». Peut-être qu’un jour, les libraires, eux-mêmes, se révolteront contre cet « Office »
C’est un très bon bouquin qui ne se laisse pas oublier. J’ai apprécié de trouver dans leur liste Jean Echenoz que j’apprécie énormément. Je pense que certains des auteurs cités atterriront dans ma LAL.

Zazy - - 75 ans - 25 avril 2012


Les petits marchands de prose 7 étoiles

Au Bon Roman est une librairie courageuse à bien des égards, elle ne renferme que des chefs-d'oeuvre. Que de jalousies et de critiques va-t-elle soulever ! Francesca Aldo-Valbelli et Ivan Georg ont eu la fulgurante idée de guider leurs futurs clients dans leurs achats en évinçant les romans programmés pour réussir et les oeuvres dites mineures. Un tel projet ne pouvait qu'irriter certaines journalistes, lecteurs, auteurs ...

Le roman commence par de courts chapitres qui peuvent désorienter le lecteur, mais que j'ai trouvé particulièrement réussis étant donné que rapidement nous apprenons le lien qui unit les divers individus ayant subi des agressions. Il s'agit d'écrivains qui ont eu un rôle essentiel dans le choix des ouvrages figurant dans cette librairie. Une enquête policière sera donc engagée.

Ce n'est pas la facette polar que j'ai préférée dans ce roman, c'est surtout la naissance de cette librairie qui m'a fasciné ( le choix des romans, le financement, la promotion, réactions des lecteurs, de la presse ... ). Quand on est amoureux des livres, on ne peut que soutenir ce type de projet et suivre avec une extrême attention le cheminement d'une telle boutique.

En filigrane, la vie intime des protagonistes est évoquée, leur vie amoureuse essentiellement. Tout ceci est fait avec pudeur et sans lourdeur.

Un roman dont le sujet est séduisant, mais qui s'essouffle parfois ...

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 20 mars 2012


Hymne à la liberté de choix du vendeur 8 étoiles

Un libraire qui a lu tous les livres qu’il a choisi de vendre est épaulé financièrement par une mécène au mari vaguement méprisant. Pour la sélection il est conseillé par un comité de 8 écrivains bénévoles aux noms tenus secrets. Quand 3 d’entre eux ont des accidents ou sont menacés, un inspecteur est appelé à la rescousse.

Plus qu’un roman policier, ce livre montre le petit milieu où se côtoient les amoureux des bons romans face à une jungle au sarcasme facile, à l’égo à fleur de peau, à la soif de reconnaissance médiatique ou financière mêlant écrivains, éditeurs, journalistes, libraires et vendeurs. La loi du marché avec la concurrence attirée par le succès qui finit par assécher le filon apparait en filigrane. Et quelques frissons amoureux complètent le tableau.

IF-0312-3851

Isad - - - ans - 8 mars 2012


"L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant" ( René Char ) 8 étoiles

Sélection CL 2012 - Roman de la francophonie:

Ca commence comme un polar de série B et puis on entre dans le vif du sujet ; qu'est ce qu'un bon roman ?
Francesca Aldo-Valbelli et Ivan Georg ( Van ) vont mettre sur pied une caverne aux trésors aux rayons de miel. Une librairie des romans AOC , une ruche militante...." Au Bon Roman " .
Au 9 bis , rue Dupuytren à PARIS 6 ; ouvert de 10h à 22h00.
Dans un secteur en grande difficulté , Francesca et Van créent une " niche " , ou les romans sont choisis par un comité de sélection anonyme .
Le succès est immédiat mais la riposte s'organise rapidement. Une contre-attaque guidée par la rancoeur , l'envie et la médiocrité. Des opposants qui avancent masqués mais qui ne dupent personne. (éditeurs, écrivains , critiques et journalistes littéraires).
" Le bon vieux gauchisme est toujours gaillard. Ce qui n'est pas son genre , il l'appelle fascisme. " Bien envoyé , non ?
L'auteur lève le voile sur les dessous du monde de l'édition. Les enjeux économiques ; souvent éloignés de l'intérêt du lecteur.
Les personnages son attachants , chacun à son façon écorché vif , infirme du coeur . De l'Amour qui se croise sans se rejoindre.
Une passion commune : la ( bonne ) littérature .

Un roman plaisant ( mais pas un " bon " roman dans le sens du livre ! ) qui suscite l'envie de lire des auteurs méconnus.

Frunny - PARIS - 59 ans - 27 janvier 2012


Un livre amusant, mais un peu bancal il est vrai. 8 étoiles

Bergounioux, Echenoz, Michon,.. des noms que je connais grâce à critiqueslibres (et le fil sur la littérature contemporaine) et que j'étais bien aise de trouver sous la plume de Laurence Cossé quand elle parlait de librairie idéale. C'est vraiment l'aspect amusant de ce livre qui se lit très vite : cette idée d'une librairie idéale, les références à des grands auteurs, la description des passionnés de la littérature, qui lisent un livre d'une traite debout dans une librairie.

Même si ce livre a un côté bancal, cela a été dit par tous (le début est confus, l'intrigue policière est par trop tirée par les cheveux), j'ai passé un bon moment.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 3 janvier 2012


Dommage que la construction … 8 étoiles

Dommage que la construction de ce roman soit aussi bancale. La note eût été plus élevée.
Ca commence comme un polar, avec des individus apparemment sans rapport entre eux qui subissent de manifestes avanies, et puis ça prend la direction genre … un peu … « L’ombre du vent », dans sa dimension amour du livre - pas celle fantastique - dans la mesure où c’est ensuite une ode de Laurence Cossé à une librairie à la démarche éthique idéale, une librairie à laquelle chaque gros lecteur voudrait pouvoir s’adresser.
Mais la liaison entre les deux parties est trop ténue, au point que vers le milieu du roman on peut un peu perdre ses repères et notamment se demander qui raconte ! Un comble !
Un libraire idéaliste et une bourgeoise amoureuse de lecture et qui s’ennuie un peu se lancent dans la création d’une librairie idéale, une librairie où l’on ne trouverait que des chef d’œuvre, certifiés chef d’œuvre. Comment s’y prennent-ils ? Ils créent à leur convenance un comité de « sages », d’écrivains reconnus intègres et compétents par eux seuls, qui, dans la clandestinité fournira pour chacun des huit 300 noms d’œuvres. Le problème qui va se poser proviendra de ce que la démarche rencontre de suite le succès – et donc inquiète la concurrence classique – et de ce que le comité de sélection reste absolument opaque.
D’où le départ du roman en polar puisque ce sont des membres du comité qui sont agressés. On saupoudre d’histoires d’amitié et d’amour entre les protagonistes et on a un roman très agréable, qui flatte le lecteur dans son goût pour la lecture, mais un peu bancal. Et puis, cerise sur le gâteau, on récupère mine de rien les éléments d’une bibliothèque idéale selon Laurence Cossé !

Tistou - - 68 ans - 29 décembre 2011


La LAL idéale 7 étoiles

Le début du roman nous emmène dans une sorte de théorie du complot un peu obscure; des personnages et des lieux sans points communs dont on ne sait ce qu'il faut en attendre; une construction classique dans un roman policier mais, même si je ne lis que rarement la quatrième de couverture, je savais qu'il ne s'agissait pas de ça.

J'ai « accroché » quand les deux « héros » décident de déposer une plainte et donc de relater la genèse de la librairie.
A partir de là, tout devient cohérent et on ne peut s'empêcher de relever des titres, ou d'être simplement content d'en partager un avec cette librairie idéale.

Les personnages se dévoilent et deviennent très attachants particulièrement Van dans sa vie d'idéaliste passionné.
« C'est banal. Mais ce que nous avons de plus banal est aussi pour chacun ce que nous avons de plus fort, non? »

Malgré tout, le côté élitiste de cette libraire (qui leur est reproché par leurs détracteurs), m'a interpelé.
Mais ceci a déjà été et sera encore l'objet de nombreux débats et forums ….

Le plaisir va crescendo dans ce roman dont je ne sais si j'aurais dépassé les 50 premières pages s'il n'avait pas été dans la sélection CL.

Marvic - Normandie - 66 ans - 22 décembre 2011


Histoire d'une librairie improbable 8 étoiles

Je ne reviens pas sur l'histoire même si c'est d'abord elle qui m'a attirée (Les autres CL l'expliquent déjà très bien). Voici plutôt mes impressions de lecture : un style clair, facile à lire que je qualifierais de très agréable. Il est vrai, comme le dit Elya, que le début est un peu déroutant : on ne voit pas trop où tout cela va nous mener ... Et puis, pour ma part, c'est le tourbillon, les titres de romans qui passent, les choix des romans, les bons et les excellents, le projet qui se monte, qui se réalise .... c'est vrai que j'ai été très emballée par ce livre, et la lecture s'est faite tout seule !
L'histoire est-elle cependant réaliste ?? ... Et bien je dirais que je m'en moque, car oui, je pense bien que cette librairie aurait bien du mal à exister dans la vraie vie. Mais qu'est-ce-qui nous empêche de rêver ?
Beaucoup de références de livres intéressantes qui permettent de faire quelques découvertes. Ce que j'ai apprécié, c'est qu'aucun "mauvais" roman n'est clairement nommé : je trouve cela fair-play.
Je ne serais pas complète si je ne vous dis pas que derrière cette histoire de librairie improbable se cache une histoire pseudo-policière et une histoire d'amour. Mais franchement, c'est vraiment resté en arrière plan pour ce qui me concerne.
Conclusion : un très bon moment de lecture 4 * bien mérité !

Mandarine - - 52 ans - 21 décembre 2011


Tu connais ce livre ? 9 étoiles

Ma collègue l'a sorti de son sac et me l'a tendu, pour que je puisse lire le quatrième de couverture. Après l'avoir lu, je me suis dit que l'idée de départ (créer une librairie avec uniquement de "bons" romans) n'était pas mauvaise. Mais ce qui m'a convaincu, c'est la façon dont elle me l'a présenté.
- C'est un ami qui m'en a parlé, et qu'il l'a lu, lui même sur les conseils d'un ami. Au début, ça commence étrangement mais après tu ne peux plus t'arrêter.
- Ah oui ? Bon d'accord. Redis moi le nom de l'auteur.

Ce roman va plus loin que le simple récit de la genèse d'une librairie "idéale". Il y a des récits emmêlés qui se regroupent, tout en restant séparés sur certains points. Les destins de personnages si étranges et si "improbablement" compatibles s'entrecroisent.
Leur point commun, qui est aussi le fil conducteur du roman et son squelette: L'amour et le plaisir de la lecture. Le livre n'est pas un tas de papier avec des taches d'encre en forme de lettres un peu partout. Laurence Cossé imagine une librairie idéale avec des étagères remplies de "bons" romans uniquement, mais avec ce choix qui peut paraitre catégorique ou élitiste, elle invite (je trouve) à s'interroger sur nos lectures. Quelle serait notre propre librairie idéale?
Cette interpellation sur la bonne ou moins bonne littérature est plongée dans une enquête policière qui maintient le suspense.
Personnellement je recommande ce roman à tous.

Kik - Rennes - 40 ans - 7 janvier 2011


Vite ! Mon libraire ! 8 étoiles

Au Bon Roman, c’est l’histoire d’un rêve né d’une passion pour la littérature, l’amour du livre et l’envie sans limite d’offrir au monde, aux lecteurs et aux amateurs, les romans les plus beaux. Dans un monde ou plusieurs milliers de romans sortent chaque année, comment un lecteur, même averti, avance-t-il dans cette forêt d’ouvrages à la recherche de l’essence qui le fera vibrer.

Comment dans une société de consommation où la manipulation protéiforme est monnaie courante, peut-il se faire son propre parcours, trouver chaussure à son pied autrement que par la critique ou la jaquette criarde qui vous vend le produit.

C’est la recherche de cette librairie rêvée, de ce libraire idéal que retrace Au Bon Roman.

Les mots pour dire l’attachement au roman s’y trouvent et on partage vite ce projet fou en se disant que n’eussé-je pas en moi-même cette idée, cette folie, pour se lancer à corps perdu dans une aventure que les 500 pages de ce roman confinent à l’intrigue policière qui fonctionne bien. L’écriture de Laurence Cossé n’a rien de remarquable mais indubitablement elle parle aux amateurs de littérature.

On peut regretter qu’elle n’ait annexé la liste à lire qui s’égrène au cours de son ouvrage, mais sitôt terminé, Au Bon Roman donne l’envie d’aller voir ces quelques libraires du coin qui existent encore, qui lisent eux-mêmes, savent prendre le temps de connaître et identifier vos besoins et vos envies et au final ne vous donnent pas l’impression de consommer du livre mais de savoir vous guider dans l’échange et l’amour du livre.

Monito - - 52 ans - 4 novembre 2010


lecture recommandée à quiconque est déjà entré dans une librairie. 8 étoiles

Livre que j'ai découvert par le plus grand des hasards. Et que j'ai beaucoup aimé. Le début est bluffant, drôle, bien écrit, déroutant. Et l'idée de base est bonne. Dommage que la fin soit un peu comme le nez au milieu de la figure..... Ce qui n'empêche pas les sentiments à l'égard de ce bouquin qui donne envie de lire (j'ai noté quelques noms d'auteurs et quelques titres au hasard des références).

Ronanvousaime - - 49 ans - 27 août 2010


La librairie idéale 7 étoiles

Faisons un rêve : celui « d’une librairie idéale ….une librairie vouée au roman où on ne propose que des chefs d’œuvre » . On l’appellerait « Au bon roman »……C’est le nom de la librairie qu’ouvrent un groupe de passionnés de bonne littérature rue Dupuytren dans le 6e arrondissement de Paris .

Le roman de Laurence Cossé relate la genèse de cette librairie d’où sont exclus les ouvrages « faits pour plaire » programmés pour le succès , les Harry Potter, Da Vinci Code …….., il relate son lancement, son succès, mais aussi les jalousies, les attaques, les agressions dont elle est victime et la concurrence qu’elle suscite .

Polar dans le milieu de la librairie , il est intéressant non seulement pour l’énigme policière qu’il présente mais surtout aussi pour sa plongée dans l’univers du livre, de l’écriture et de la lecture , pour sa réflexion sur ce qui fait la qualité d’un roman , et pour son analyse des moyens mis en œuvre dans les médias et sur Internet pour déstabiliser les promoteurs du projet et le faire échouer .

Un roman inégal, dont l’ouverture au ton alerte, un peu humoristique m’a accrochée mais qui donne , à mon goût, une place trop importante à la relation amoureuse entre Van et Anis .

Je fais mienne la charte de cette librairie , qui à la page 331 liste les critères des romans proposés dans ce lieu unique, ainsi que cette phrase de la page 95 à laquelle les lecteurs de Critiqueslibres .com ne pourront que souscrire « De toutes les fonctions de la littérature , une des plus heureuses est de faire se rencontrer et se parler des gens faits pour s’entendre » .

Alma - - - ans - 25 août 2009