La mélancolie d'Haruhi Suzumiya
de Nagaru Tanigawa

critiqué par Requiem, le 28 août 2009
(Brest - 35 ans)


La note:  étoiles
Une très bonne surprise venue du Japon
Haruhi Suzumiya. Ce nom, pour le moins difficile à retenir, est étranger à la plupart d'entre nous. Pourtant, c'est un véritable phénomène au Japon et dans la plupart des milieux amateurs de culture japonaise. Mais laissons de coté tout ceci pour en revenir à l'origine, le premier tome d'une série de romans : La Mélancolie de Haruhi Suzumiya.

Que les futurs lecteurs en soient avertis, ce livre n'est pas un monument de culture qui se lit avec sérieux et application. C'est plutôt un petit concentré d'humour qui se lit l'esprit léger, pour se détendre un peu.

Car l'humour est omniprésent. Que ce soit les personnages, presque caricaturaux. Ou l'histoire, tellement rocambolesque qu'elle en prête à rire. Ou même la narration, qui ne se prive pas de quelques remarques presque cyniques sur les évènements en cours. Oui, ce livre fait rire du début à la fin, et en cela, il mérite déjà qu'on s'y attarde.

Et, ce qui ne gâche rien, c'est un livre qui se lit facilement, le style est simple, mais efficace et original. Original dans le sens où le narrateur n'est autre que l'un des personnage, surnommé Kyon (on ne connaitra jamais son véritable nom). Plutôt que de nous décrire ce qu'il s'est passé, il nous raconte. Il nous raconte SA version des faits.

C'est ce narrateur, complètement subjectif, parfois cynique, et qui nous cache même certains éléments, qui fait toute l'originalité de ce roman. Il faut savoir interpréter ce qu'il dit, percevoir les remarques au second (voire au troisième degré) car il refuserait presque de trop nous en dire (et ne se prive pas de confondre ses monologues avec les pensées du personnage qu'il est dans son histoire).

Le tout donne donc un livre très drôle, mais plus profond qu'il en aurait l'air, si jamais on s'attarde sur certaines phrases anodines, ou apparemment sans aucun sens.

À lire, donc, et à faire partager à vos amis en attendant que le second volume paraisse en français.

Je tiens au passage à féliciter le traducteur qui a réussi à retranscrire tout le dynamisme du texte japonais.
Je tiens également à avertir que malgré sa classification (9 ans et plus), ce roman s'adresse plutôt à un public lycéen (que ce soit tout simplement à cause de l'âge et la préoccupation des protagonistes, mais également les références ou le second degré qui peuvent ne pas être saisies par les plus jeunes)