Pourquoi nous aimons les femmes
de Mircea Cărtărescu

critiqué par Béatrice, le 29 août 2009
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
La fille dans le métro et autres plaisirs minuscules
En Roumanie Cartarescu est une référence. Né en 56, ses textes sont déjà dans les manuels scolaires. Ce que j’aime chez lui : c’est comme s’il racontait ses histoires uniquement pour moi au creux de l’oreille. Ce sont plutôt des portraits, des séquences ou des bribes de souvenir. Cartarescu est un poids lourd, ceci est une version light.

Le point de départ est souvent le souvenir d’un épisode amoureux. Le recul lui donne une saveur particulière, comme ces images éphémères au fond d’une tasse. Vu à travers l’eau (ou le saké) c’est fascinant. Après l’avoir bu il ne reste presque rien. Ou alors comme un pissenlit soufflé dans le vent. Tout est dans le télescopage, le clin d’œil, l’autodérision, la pirouette faussement modeste, la chute qui n’en est pas une. A découvrir. Chez nous c’était un bestseller en 2004.
Une œuvre mineure 4 étoiles

Je fais partie des déçus de Pourquoi nous aimons les femmes. Dans sa thématique et son traitement je le rapprocherai de Éloge des femmes mûres de Stephen Vizinczey. Si celui-ci ne m’avait déjà pas plus emballé que ça, je dois malgré tout lui reconnaître une certaine élégance de style, élégance que je n’ai pas retrouvé dans Pourquoi nous aimons les femmes. Pour le reste l'ouvrage de Cartarescu s’avère être, comme les nouvelles de Stephen Vizinczey, un recueil de souvenir amoureux (pas toujours cependant, voir par exemple Le livre magique de ma jeunesse), dont la plupart m’ont semblé d'ailleurs assez tristes, souvenirs issus parfois des voyages de l’auteur (Paris, Turin, Amsterdam...). Je n’y ai ressenti ni beaucoup d’émotion, ni beaucoup de profondeur. L’auteur peine souvent à peindre des ambiances. Bref, la majorité des récits ne m’ont guère intéressé, même si certains sortent un peu du lot (Nabokov à Brasov, Petruza, Zaraza). Je ne connais pas le reste de l’œuvre de Mircea Cărtărescu, mais au vu de sa réputation, cette publication est sans doute effectivement une œuvre mineure.

Fanou03 - * - 49 ans - 14 octobre 2016


Déçue 2 étoiles

J’ai été déçue, le titre du livre était accrocheur et la critique en quatrième de couverture « petit joyau à la gloire de l’éternel féminin » élogieuse (je soupçonne l’auteur de l’avoir rédigée !).
Le langage, oral ou écrit, est une stratégie (certains poètes privilégient la musique du vers).
Et l’effet de l’art, dans la création littéraire, consiste à mon sens à changer de plan et à ne pas se limiter à une stricte reproduction des situations observées. Ce livre est un reportage de rencontres féminines fugaces que l’auteur a très certainement vécues. Il n’y a pas « d’atmosphère », de remise en cause du monde perçu. Cet auteur, que je viens de découvrir à la faveur du Salon du Livre 2013 - qui mettait cette année la littérature roumaine à l’honneur - écrit avec une patte de journaliste et non d’écrivain. J’aurais dû me méfier du titre qui résonne comme un postulat mathématique …!!! Catarescu est un homme érudit mais sa démonstration est ratée.

Béryl - - 74 ans - 13 avril 2013