Cadavre d'Etat de Claude Marker
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Abandon
Un roman policier écrit par une personne ayant pris un pseudonyme pour pouvoir s’inspirer en toute discrétion d’une affaire réelle ayant défrayé la chronique, et qu’elle avait vécu de l’intérieur, voilà qui suffisait à susciter la curiosité.
Le point de départ de cette histoire est la mort suspecte d’un conseiller du premier ministre, dont le corps est retrouvé sur le parking d’un supermarché. C’est le commissaire Coralie Le Gall qui se voit confier l’enquête, enquête qu’elle va mener de manière aussi abrupte que l’est son caractère. D’autant qu’elle a évidemment en horreur le milieu politique.
Le problème est que j’ai fait un rejet par rapport à ce personnage hors norme somme toute assez vulgaire et très caricatural. Ainsi que sur le langage utilisé, très argotique et incluant une multitude de mots anglais francisés. Bref je n’avais jamais rien lu d’aussi mal écrit, et je dois avouer avoir abandonné ce livre après de gros efforts pour aller au-delà des trente premières pages.
Les éditions
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Cadavre d'État [Texte imprimé] Claude Marker
de Marker, Claude
Carnets nord
ISBN : 9782355360244 ; 4,26 € ; 15/05/2009 ; 400 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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A lire quand même, malgré ses défauts
Critique de Noir de Polars (PARIS, Inscrit le 28 mai 2011, 56 ans) - 22 novembre 2011
Il s’agit d’un thriller politique, ma catégorie préférée qu’on se le dise ! Il s’agit également d’un roman à clés, dont l’intrigue bien maîtrisée nous ramène aux personnages principaux suivants : le Président de la République, dit « Ramsès » évoque François Mitterrand et son amour de l’Egypte. Rebière, le ministre de l’Intérieur, le « pachyderme des corons » s’identifie évidemment à Pierre Mauroy (et non Sarkozy comme je l’ai lu sous la plume d’un confrère qui n’a sans doute pas lu le livre qu’il critiquait, et paf prends donc ça mon gars). De Vaslin et sa demeure périgourdine rappellent François de Grossouvre et son château nivernais. Michèle Billetot, la directrice de cabinet de Rebière a pour nom dans la vraie vie Marie-France Garaud (il s’agit du portrait le plus vitriolé). Parini, le mafieux au mieux avec la Banque Rhodanienne, c’est bien sûr Giancarlo Paretti qui s’illustra dans le scandale Crédit Lyonnais / MGM. Le Premier ministre, Neyrac, c’est sans doute un archi-connu, en « ac » aussi. L’identité de certains autres, dont un chef de cabinet nommé Ledouchy me laisse encore à l’état interrogatif.
Le « héros » de l’affaire, un commissaire féminin dénommée Le Gall est aussi inconsistante qu’improbable… Passons, car je ne veux pas dévaloriser ce bouquin, au contraire.
Il s’agit du conte d’une « manip » politique assez truculent, qui mêle mitterandie et chiraquie en une unité de temps volontaire, dans laquelle l’auteur exhale son mépris voire sa haine des politiques et de leurs féaux, les membres des cabinets et les sans scrupules des « services ». Certains ont prétendu que Marker était le pseudo de Bernard Tapie, j’y crois peu, chercherais plutôt dans le landerneau journalistique accrédité Matignon…
C’est bien fait, on pourrait « presque » y croire, et si je ne vois pas vraiment le rapport avec l’affaire Clearstream, j’imagine très bien la disparition programmée (oh pardon ! Le suicide, faut-il dire) de François de Grossouvre. J’écris « presque », car il s’agit d’un pur roman mêlant ensemble plusieurs affaires célèbres. L’auteur ayant visiblement construit à-partir d’elles, n’attendez donc aucune révélation (ce que les services de presse de l’éditeur ont pourtant tenté d’accréditer, ces coquins…).
Le style est assez inégal. On trouve de purs moments de bonheur nés de la juxtaposition improbable de mots, mais aussi un peu trop de sécheresse dans la narration. Il y manque aussi la dose d’humour distancié d’un Jean-Patrick Manchette, d’un Jean-Bernard Pouy, d’un Raoul Saint-Luc ou d’un Albert Simonin, humour froid et caustique qui nous aide aussi à nous attendrir sur ce qui n’est que de la bouillie d’homme. Marker, c’est noir, noir, noir… Un peu trop « noir sans espoir », et c’est bien dommage.
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