Mutinerie à bord
de Jacques Perret

critiqué par CC.RIDER, le 3 septembre 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un bouquin un peu vieillot mais si attachant
Dans le port de Cette (Sète) au bord de la Méditerranée, le Capitaine Richebourg aidé du second Aubert doivent enrôler en catastrophe un équipage pour naviguer sur le Foederis Arca, un trois-mâts barque chargé de convoyer une cargaison de vin et spiritueux destinée au corps expéditionnaire envoyé au Mexique pour placer le malheureux Maximilien sur son trône impossible. Malheureusement, rien ne fonctionne comme prévu. Ils ne trouvent aucun marin vraiment habitué à traverser l’Atlantique, mais seulement une bande de fripouilles sans foi ni loi qui très vite refuse d’obéir aux ordres. Seuls contre tous, à deux contre douze, Richebourg et Aubert sont assez vite assassinés et passés par-dessus bord par une meute d’ivrognes qui a passé son temps à siphonner les barriques en secret. Ils finissent par envoyer le vaisseau par le fond dans l’espoir de passer pour des naufragés…
Tiré d’une histoire vraie, ce roman historique nous entraine dans une aventure du temps de la marine à voile. Tragique sera la fin des mutins qui connaîtront le bagne, l’exil et même la Veuve pour les meneurs. Autre temps, autres mœurs. Personne de nos jours ne s’intéresse plus à semblable fait divers si ce n’est pour chanter les louanges des rebelles. Perret lui-même n’en est pas dupe. Il l’expose dans une dernière page flamboyante qui, à elle seule, justifie la lecture de ce bouquin un peu vieillot mais si attachant…
« Mais les philosophes d’aujourd’hui sont à ce point friands du thème de la révolte qu’ils entendent la glorifier pour le principe de l’anti principe. »
« De quels crimes les hommes ne sont-ils pas capables quand ils rejettent aussi bien le frein de la religion que celui des lois ! D’aucuns trouveront à cette moralité un tour un peu désuet, mais il faut prévoir que la mode ou le besoin en peut revenir. »