Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Economie, politique, sociologie et actualités , Sciences humaines et exactes => Essais
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L'ethnologie est une science
Neuf parties, quarantes chapitres, autant d'éléments pour structurer un voyage qui donnera à Lévi-Strauss l'occasion de mûrir sa pensée et sa conception du monde.
Un homme qui entame son récit par une phrase qui dit beaucoup: "Je hais les voyages et les explorateurs". On peut s'interroger sur la portée d'une telle déclaration, avant de comprendre l'hésitation qui fut celle de Claude Lévi-Strauss au moment de livrer ses impressions. Grande était alors sa crainte de donner à son récit un parfum d'ailleurs et d'aventure qui aurait pris le dessus sur le caractère ethnographique de l'ensemble. Une telle vision du monde et des autres -le côté fantastique de l'aventure- n'a pas sa place dans une vision ethnographique et Lévi-Strauss insiste plus d'une fois sur ce point.
Il ne coupera pourtant pas au récit de voyage, narrant ses péripéties aux Antilles, au Brésil ou en Inde. Des descriptions obligatoires pour mieux (faire) comprendre la société dans laquelle il débarque, les us et coutumes de ses habitants, le regard subjectif porté par l'Européen sur les autres civilisations. Travail délicat tant le risque est grand de tomber dans le travers de la condescendance ou de la narration colonialiste. Un reproche qu'on pourra formuler vis-à-vis de l'auteur dans ses descriptions de l'Islam par exemple, même si tout ce qu'il raconte n'est pas faux ou dénué de fondement. Une religion qu'il décrit comme empreinte de conservatisme, "figée dans la contemplation qui fut réelle il y a sept siècles". Il avouera une préférence pour le bouddhisme, plus ouvert au monde à ses yeux.
Mais revenons sur l'insistance de l'auteur à replacer l'homme dans son contexte de vie, au sein de la société qui l'accueille. L'homme à l'état parfaitement sauvage, dit naturel, n'existe pas selon Claude Lévi-Strauss. L'homme n'existe qu'à travers un état social, un modèle de société humaine, qui définit les rapports de l'homme à sa collectivité et illustre les relations de forces des différentes sociétés contemporaines. En comparant celles-ci avec la société dans laquelle nous, observateurs, évoluons, nous sommes alors à même de comprendre "des principes de vie sociale qu'il nous sera possible d'appliquer à la réforme de nos propres moeurs et non de celles des sociétés étrangères".
Cette observation d'autrui, Claude Lévi-Strauss entend lui donner une rigueur scientifique. L'ethnologie se concentre sur une partie des sciences humaines mais l'auteur proclame que cela doit se faire sur base d'analyses scientifiques, avec des affirmations prouvées, avérées et non de simples déductions ou jugements de valeur. La validité des arguments avancés doit être prouvée de manière objective.
En cela, Lévi-Strauss oppose l'ethnologie à la philosophie et même si il ne condamne pas celle-ci, il lui reproche tout de même de tomber dans l'universalité à tout prix, quitte à procéder par affirmations générales plutôt que par procédés rigoureux.
Dans "Tristes tropiques", la notion de structuralisme prend tout son sens. Il s'agit de comparer les sujets dans ce qu'ils ont de différent, car ce sont ces différences qui vont construire les relations entre eux. Un objet/sujet ne peut être compris que par rapport à d'autres. Chaque société possède ses valeurs, ses mythes, ses modes de fonctionnement, différents de ceux d'autres sociétés. Au-delà de ces différences, c'est la présence de tous ces éléments dans chacune des sociétés qui va créer une structure autour de laquelle tout s'articule. L'ethnologue se doit alors d'analyser et de comparer ces structures, en identifiant les caractères particuliers variant d'une société à l'autre et les modèles plus généraux. Là encore, la rigueur de la démarche intellectuelle et l'utilisation de l'observation scientifique sont incontournables. Un raisonnement qui vaudra de nombreuses critiques à l'égard de Lévi-Strauss, car étudier l'homme de manière scientifique a semblé être une hérésie pour beaucoup. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et les jugements se sont adoucis; heureusement.
Lire "Tristes tropiques" est une bonne base pour apprendre à regarder le monde et les autres d'un oeil différent, plus rigoureux, plus ouvert aussi.
Les éditions
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Tristes tropiques
de Lévi-Strauss, Claude
Pocket
ISBN : 9782266119825 ; 7,95 € ; 17/10/2001 ; 513 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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L'expérimentation de l'ethnologue
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 5 juillet 2019
Par conséquent, le savant explore tant le territoire que les usages et le mode de vie des tribus auquel il rend visite, ce qui représente inévitablement des privations et des aspects rébarbatifs à se fondre dans cette existence inconnue, certes heureuse mais éloignée de l'idée de confort occidental.
Il s'ensuit que l'ouvrage reste avant tout descriptif et méthodique, puisque l'auteur passe un temps certain à expliquer sa démarche. Le style reste assez soutenu, mais le propos toujours fort clair et didactique, ce qui rend l'ouvrage tout à fait abordable à quiconque s'avère un tantinet curieux d'esprit. Ce classique du genre qui illustre toute une discipline scientifique, ou passe pour tel, permet de se rendre compte à quoi elle correspond, quelles sont ses méthodes, en sus de se rendre compte de l'existence des tribus sauvages d'Amazonie. Cet ouvrage s'avère donc important;
Lecteur de romans, abstenez-vous !
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 16 janvier 2017
Sur l’actualité d’un livre édité en 1955, alors même qu’on n’était à peine dans les processus de décolonisation, il subsiste des propos parfaitement actuels même si on ne peut qualifier les points de vue de l’auteur comme visionnaires ou en avance sur leur temps.
On ressent clairement une forme de modestie dans l’approche de Claude Levi-Strauss et certainement pas une volonté de magnifier la référence occidentale.
Cependant, la densité du texte et un style recherché peuvent tantôt ennuyer, tantôt transporter le lecteur.
Certains passages manquent totalement d’intérêt et d’autres sont très enrichissants.
Vision d'ethnologue
Critique de Ngc111 (, Inscrit le 9 mai 2008, 38 ans) - 10 juin 2015
Entre une première partie qui prend parfois des allures de carnet de voyage, où les périples en bateau ressemblent parfois à des galères, et une conclusion qui s'attache à reconsidérer le métier d'ethnologue, essayer de comprendre ce qui le définit et peut-être ce qui le rend par certains aspects perfectible voir "faussé" (avec des notions de subjectivité et d'objectivité forcément prépondérantes dans ce domaine) ; ainsi qu'une vision, peut-être critiquable mais pas inintéressante ni dépourvue d'arguments, de l'Islam (et du bouddhisme et un peu du christianisme) ; l'auteur nous propose quatre études de peuples sauvages d'Amérique du Sud (et quelques pages aussi sur un séjour en Inde).
Lévi-Strauss a semble-t-il rédigé ce livre sans volonté au départ d'en faire un ouvrage organisé, et cela se ressent dans la structure même de l’œuvre ainsi que dans l'absence de transitions parfois entre deux idées. Les éléments s'enchaînent et l'on s'étonne souvent de la brutalité des fins de chapitre, où l'auteur amène sa conclusion sur une petite phrase un peu plus personnelle et évasive pour enchaîner sur l'étude d'une autre tribu.
D'ailleurs si ces chapitres sur les Nambikwara et autres Bororo sont parfois un peu longs et s'attardent sur des détails de manière trop prononcée, cela n'empêche pas que le tout s'avère très intéressant. A travers des mœurs différentes, des structures sociales originales, des comportements et des rapports à la nature et aux hommes éloignés de la civilisation occidentale, on en vient forcément à se questionner sur la sienne, à la remettre en cause, à l'étalonner à la faveur de la découverte de modes de fonctionnement opposés. On a sans doute tort, car le fait principal est bel et bien que chaque civilisation, chaque groupe social, chaque système politique... est différent mais qu'il est extrêmement compliqué de les jauger, de les comparer et d'en retirer la meilleure organisation possible. Pourtant comme en philosophie, le but est bien de penser la perfection, non pas parce qu'il est possible de l'atteindre, mais pour s'en approcher le plus possible.
Tristes Tropiques est un beau rappel à l'ordre pour une pensée humaine qui a parfois tendance à critiquer les autres sans se remettre en question, sans considérer son droit à juger et surtout à vouloir être intervenant au sein de cultures qui les dérangent sur certains points.
On ne peut donc que conseiller cet ouvrage qui souffre parfois de longueurs et de problèmes structurels mais qui amène à réfléchir sur soi-même (grâce à la place de l'ethnologue), sur les autres civilisations et sur la sienne.
Des rencontres humaines ordinaires plutôt qu'exotiques
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 2 janvier 2014
Dès la préface, mes a priori ont été chamboulés par le contenu inattendu, critique et, pour une faible part mais intéressante, épistémologique de cet ouvrage.
Claude Lévi Strauss n’a pas exploré uniquement le continent Sud-Américain. Dans Tristes Tropiques, il relate aussi ses séjours en Asie, et notamment en Inde et au Cachemire. Il évoque également à de nombreuses reprises la Provence. En Amérique, il n’a pas ramené des travaux ethnographiques de tribus Amazoniennes uniquement, mais des différentes régions traversées et populations rencontrées (citadines, villageoises, chercheurs de caoutchouc…). Il décrit scrupuleusement la géographie du continent, des paysages naturels (plaines marécageuses, montagnes…) comme des villes (Rio de Janeiro, Sao Paulo…). Il ne se focalise pas sur les éléments « exotiques » ou « séducteurs », n’use pas de superlatifs particulièrement attractifs et n’hésite pas à souligner la monotonie de certains endroits, ou la dureté du climat tropical.
D’ailleurs, il critique plutôt l’attractivité qu’exercent ces contrées et leurs habitants. Dans les années 50, il y avait donc déjà une certaine « mode » pour les récits et les voyages « exotiques ». Derrière cet exotisme, Claude Lévi-Strauss ne voit que des « contrastes superficiels », du « pittoresque apparent », traduisant une « inégalité de rythmes » dans l’expansion démographique et les progrès agricoles et industriels, consécutifs de conditions environnementales inégales. Il ne s’agira pas d’analyser outre-mesure ces différences dans Tristes tropiques, comme l’a cependant fait Jared Diamond dans Effondrement ou De l’inégalité parmi les sociétés.
L’auteur dément un certain nombre de représentations qui circulent au sujet des populations dites « primitives », et que l’on retrouve encore aujourd’hui lorsqu’on se voit raconter des séjours à l’étranger. Par exemple, le « mythe de l’hospitalité ». Combien de fois j’entends dire que plus les conditions financières et matérielles d’une population sont basses, plus elles sont hospitalières ; avec témoignage à l’appui d’un séjour itinérant d’une semaine dans les montagnes Marocaines, hébergé « gratuitement » dans tel et tel village. Et lorsqu’on visionne une émission aussi séductrice que Rendez-vous en terre inconnue, où une « célébrité » partage le quotidien de tribus esseulées, sans que l’on soit averti des conditions financières ou symboliques de ce séjour, comment peut-on douter de cette hospitalité innée ? En lisant Tristes tropiques, et en apprenant que déjà dans les années 30, l’ethnologue était obligé d’offrir de nombreux cadeaux aux individus qu’il étudiait ; il réalisait d’ailleurs ces achats pendant des mois, car c’était une condition indispensable à l’exercice de son métier.
Ayant souvent entendu parler du « structuralisme » de Lévi-Strauss, notamment par Jean Piaget (Epistémologie des sciences de l’homme) ou Pierre Bourdieu (Esquisse d’une théorie de la pratique), je m’attendais à en voir ici une illustration. Il ne l’évoque cependant pas directement, même si on devine l’ébauche d’une définition lorsqu’il parle d’une de ses "persuasions". En observant les comportements, les mythes, les rêves, les conduites psycho-pathologiques des individus, il serait possible de constituer une sorte de « tableau périodique des coutumes » pour ainsi décrypter quelles coutumes composent chaque système socioculturel. Lévi-Strauss soulignera ici comme à de nombreuses reprises le caractère branlant de ces conjectures sociologiques.
Tout au long de l’ouvrage, mais plus particulièrement dans la dernière partie, l’auteur s’interrogera aussi sur les motivations et les limites de son métier d’ethnographe. Quelle est la part d’objectivité, de jugement de l’ethnologue ? La société occidentale n’est-elle pas responsable de la destruction des mêmes sociétés qu’elle révèle au grand jour et dont elle s’extasie (à cela, il répondra par l’affirmative) ?
Tristes tropiques fait partie des livres que j’ai initialement lu « pour l’avoir lu ». Il a définitivement perdu sa place dans cette catégorie compte-tenu du plaisir que j’ai éprouvé à sa lecture, mais aussi de son contenu non formaté, et de la volonté de l’auteur de montrer le raffinement sociologique et religieux de sociétés considérées dotées d’une culture grossière, sans pour autant les angéliser.
Véritable pierre angulaire de l'ethnologie
Critique de Tiziana Orlando (, Inscrite le 8 octobre 2011, 49 ans) - 28 octobre 2011
Il est de fait que c'est à travers lui que des milliers de gens ont mieux compris le rapport de l'homme avec ses semblables, et l'interdépendance de chacun avec l'entité sociale dont il fait partie.
Après tout, les siècles passés nous ont montré que peuvent se dérouler sous nos yeux des crimes contre l'humanité - à commencer par ceux des nations colonisatrices en Afrique, en Amérique et ailleurs - sans que l'on sache comprendre la réalité complexe de ces événements. Et lorsqu'on parle ici de crime (avec Levi-Strauss), il s'agit d'un double sens : le meurtre d'êtres humains, et la destruction de cultures, d'histoires, de langues, de mémoires. Tristes tropiques nous expose froidement -et cependant avec une compassion qui affleure en permanence - que le pire, le pire qu'on redoute, a déjà eu lieu.
Ainsi, Lévi-Strauss est plus que scientifique, humain : il nous donne un miroir où contempler nos propres repères, valeurs et notre histoire, les déchirures de notre histoire et, que l'on soit impliqué ou pas dans cette étude, nous comprenons que nous, hommes, sommes liés à tous les autres par un destin au fond semblable.
C'est là peut-être le plus grand mérite de ce grand auteur et savant, et de ce livre en particulier.
Ajoutons que la langue de Lévi-Strauss est sans aucun doute l'une des plus belles, des plus précises, des plus ciselées qui puisse exister, y compris dans le monde littéraire.
Il y a des récits qui vous marquent...
Critique de Rémy (, Inscrit le 22 juillet 2011, 43 ans) - 22 juillet 2011
Aller à la rencontre des autres - hommes et femmes - avec le plus grand respect et la plus grande bienveillance.
Et toucher, au plus près, ce que nous sommes - hommes et femmes - à travers le reflet qu'ils nous renvoient.
Voici ce que nous livre ce récit.
Merci Claude Lévi-Strauss.
L'ethnologie comme une vocation !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 25 avril 2011
D'un abord un peu austère , on entre assez rapidement dans le coeur du sujet ( la découverte de peuplades indiennes de la forêt amazonienne ) pour finir par un feu d'artifice d'analyses simples et profondes .
Il faut resituer ces études ( années 1934 / 1950 ) , à une période où rejoindre le coeur de la forêt amazonienne n'était pas sans risque.
Les populations locales y vivaient majoritairement en circuit fermé.
Le discours de l'auteur est assez pessimiste sur l'Homme mais tellement vrai et visionnaire .
" L'humanité s'installe dans la monoculture , elle s'apprête à produire la civilisation en masse " .
Il considère son métier comme une vocation plutôt que le fruit d'un enseignement .
Il est très amer quant au sort de ces peuplades indiennes .
Du raisonnement des conquistadors : " Il vaut mieux pour les indiens devenir des hommes esclaves que de rester des animaux libres ... " à la réalité du XX ième siècle ; " des populations médiévales jetées en pâture au marché mondial " .
Il en conclut que " Le Nouveau Monde ne fut pas le nôtre et nous portons le crime de sa destruction " .
Claude Lévi-Strauss est cyniquement réaliste sur nos sociétés contemporaines.
" L"Amérique ; un pays qui est passé de la barbarie à la décadence sans connaitre la civilisation "
" Le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui "
La dernière partie est flamboyante mais hautement polémique pour un lecteur de la fin du XX ième / début du XXI ème siècle .
En effet , l'auteur aborde le très sensible thème des religions et ne manque pas d'opposer le Bouddhisme (dont il vante les vertus d'ouverture ) à l'Islam ( Cf note de l'éditeur invitant le lecteur à positionner les propos en 1950 )
Quoiqu'il en soit ; il s'agit d'une oeuvre majeure , intelligente et terriblement visionnaire sur le devenir de nos sociétés modernes .
Quel courage! Et quel auteur!
Critique de Henri Cachia (LILLE, Inscrit le 22 octobre 2008, 62 ans) - 26 décembre 2009
Après la critique principale, que dire d'autre, elle est vraiment à la hauteur de ce récit fleuve.
Je ne suis pas sûr d'ailleurs que nous ayons lu le même livre, celui que je me suis procuré est la dernière version "texte intégral" chez Plon Pocket, 500 pages à la typographie extrêmement serrée. (Eh oui, version économique 8 euros)
Rien à ajouter disais-je, sauf que lorsque Lévi-Strauss part pour ses premières expéditions ethnologiques au Brésil, il n'a que vingt sept ans en 1935. Et la télé, si je ne m'abuse n'existait pas encore.
Aujourd'hui, le récit de l'auteur prend encore plus de force quand on sait cela. Je pense que c'est important d'avoir tout cela à l'esprit quand on lit "Tristes tropiques". Aujourd'hui, on a presque l'impression d'avoir tout vu...Mais encore faut-il y aller.
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Décès de Claude Lévi-Strauss | 30 | Sahkti | 26 décembre 2009 @ 13:36 |