D'un silence à l'autre, tome 1
de Micheline Duff

critiqué par Yogi, le 19 septembre 2009
( - 59 ans)


La note:  étoiles
Une histoire de famille.
Comment vous résumer ce roman sans vous en dévoiler trop?

Toutes ces choses qu'on ne dit jamais, qui nous rongent pour ne pas perdre la face ou risquer de choquer notre entourage. L'auteur brosse le portrait d'une époque, où la religion était omniprésente et l'honneur d'une famille plus important que la raison. Les personnages sont de beaux portraits de leur époque, parfois en avance sur leur temps. Ils ne sont pas parfaits, comme dans la vie. Ils ont chacun leur part d'ombre et de lumière et tentent de garder l'équilibre entre ce qui est bien et ce qui est mal. Ce premier tome est intense en rebondissements, en secrets souvent lourds à porter. L'écriture m'a surprise, le sujet aussi. L'auteur alterne entre des pages du journal d'Andréanne et la narration à la troisième personne qui se concentre sur Florence. Cette façon de faire apporte un autre point de vue au récit et donne un souffle qui nous fait tourner rapidement les pages. Une belle découverte!
Toute une gamme d'émotions 8 étoiles

C’est une saga familiale qui nous amène aux plus grandes faiblesses humaines, mais aussi à la grandeur d’un amour maternel et à l’amitié de deux sœurs : Florence et Andréanne.
Florence marie le bel Adhémar parce qu’elle est enceinte de lui, trop mal vu d’être fille-mère. Son mari se révèlera être un coureur de jupons et un alcoolique. Avec son charme fou, il séduira Andréanne, sa sœur cadette et, il lui fera un enfant. Alors commence une série de silences qui mènera à des tragédies. L’auteure fait alterner les chapitres entre son héroïne Florence, qui relate sa vie et le journal daté, de sa sœur Andréanne, qui narre les non-dits, les silences et la vision de Florence sur les événements. Le sous-titre du tome 1,"le temps des orages", fait référence au jour où a éclaté la vérité, l’orage a menacé la sérénité d’une famille complète. Que peut-être cette vérité que Florence garde secrète et qui, au grand jour, ébranle autant la quiétude familiale?

Ça se passe entre 1930 et 1966. Malgré les sombres rebondissements, j’ai bien aimé ce roman d’une écriture fluide et soignée, avec des personnages plus vrais que nature. Les horreurs secrètement gardées deviennent lourdes pour Florence. Après Désiré, toujours détesté par son père depuis sa naissance, elle aura quatre filles : Nicole, Isabelle et les jumelles Marie-Claire et Marie-Hélène. La crise économique crée des émotions fortes. Florence reçoit un avis de son propriétaire disant que la maison est vendue et qu’elle devra quitter son logement. Quelques jours d’angoisses se passent et elle reçoit un autre avis lui disant qu’elle peut y demeurer, toutefois, sans payer le loyer, mais elle ne connait pas encore l’auteur de ce geste apprécié.

Une lueur d’espoir apparaît pourtant, lorsque le docteur Vincent vient lui rendre visite après la mort de son mari. Elle avait connu et aimé secrètement ce docteur, si bon et compréhensif, dès sa première visite médicale, enceinte de son garçon Désiré. J’ai hâte de lire le tome 2 « La lumière des mots », espérant qu’il mettra un terme à cette vie de calamités et que Florence connaîtra le bonheur dont elle rêve.

Saumar - Montréal - 91 ans - 14 juin 2012