Des amants
de Daniel Arsand

critiqué par Spiderman, le 30 septembre 2009
( - 62 ans)


La note:  étoiles
Amours masculines sous Louis XIII
Daniel Arsand, en 174 pages et cent chapitres, nous entraîne sans artifices ni fioritures, avec une écriture taillée à la serpe, au cœur d'un couple d'hommes au destin fatal.

L'auteur est un alchimiste de la langue, qui sait mettre au service d'un idéal d'amour absolu une plume affûtée sur diverses pierres philosophales et trempée dans une encre aux pouvoirs surnaturels dont Sébastien le paysan a le secret. Son amant, Balthazar de Créon, de noble famille, est prêt à tout affronter pour vivre ce sentiment absolu et évident. Inutile de le comparer à l'amour entre un homme et une femme, nous sommes ici dans une autre dimension, que chacun vit avec ses repères : Sébastien qui jouit du corps des autres garçons et le jeune seigneur à la passion exclusive et dévorante, que les accusations de la cour n'effraient pas.

Sodomie et alchimie : tels seront bien sûr les chefs d'accusation de la «justice» de Louis XIII contre ces bardaches sorciers.

Il y a dans ce roman qui se lit d'un trait beaucoup plus que ce qui est annoncé dans le commentaire de la quatrième de couverture :

« Des amants est un magnifique chant d'amour et d'humanité. A travers l'histoire incandescente de Balthazar et Sébastien, il dénonce l'intolérance de la société d'hier et d'aujourd'hui. »

Amour éclatant, passion, injustice, mort, deuil, amours discrètes et dissimulations fatales, Daniel Arsand éclaire avec force et lucidité quelques belles âmes et dénonce avec une discrète lucidité l'implacabilité de la la bêtise et la cruauté qui leur font face.

Une écriture minimaliste, «janséniste» qui transporte avec douceur mais sans ménagements sur des territoires d'un intérêt intemporel.
Amours funestes 7 étoiles

Sébastien Faure, jeune berger herboriste à ses heures, rencontre Balthazar de Créon. De tendres liens se nouent entre le paysan et l’aristocrate tandis que Sébastien s’installe au Château des Créon. L’amour se réalise différemment chez nos deux protagonistes. Si Sébastien saisit les galantes occasions qui s’offrent à lui, Balthazar, lui, est exclusif. D’abord rongé par la jalousie, ce dernier se résout finalement aux infidélités de son compagnon, qui de toute manière, lui revient toujours.

Et Balthazar déserte la Cour de Versailles pour passer le plus clair de son temps avec son amant. Des bruits courent sur les préférences du jeune homme tandis que l’indifférence qu’il marque au Roi de France est perçue comme insultante. Balthazar n’en a cure. Seuls comptent le désir et l’amour que lui inspire Sébastien…

Un livre court et rapidement effeuillé. Cent chapitres d'une ou deux pages dont les phrases brèves, sans prouesses littéraires mais franches et directes, viennent tresser une histoire qui finit mal. Des amants est un peu comme un poème en prose qui vient célébrer l'amour de l'absolu.

Miss teigne - - 43 ans - 17 février 2010