L'Envolée Belle
de Martin Prinz

critiqué par Lecture-g, le 17 octobre 2009
( - 56 ans)


La note: étoiles
Un peu policier et très poétique
L’Envolée belle de Martin Prinz est un petit roman très agréable à lire racontant les quatre jours de cavale d’un braqueur de banques autrichien dans les années 80, sur la base d’une histoire vraie. Ce n’est pas un roman policier, mais il y a beaucoup de suspens. Le texte est à la fois vivant et poétique et suit le rythme de la course solitaire du braqueur à travers les forêts, villes et villages des environs de Vienne, entrecoupé de retours en arrière dans lesquels sont relatés sa vie et ses crimes.
L'histoire se déroule sur trois niveaux : la fuite, la vie antérieure de l'auteur et la psychologie du voleur qui le rapproche d'autres héros de l'histoire. Le protagoniste à de multiples visages, il est à la fois braqueur de banques, meurtrier, misanthrope, marathonien, etc.
Bien qu’on ne peut plus vraie, cette histoire n'a rien de commun avec les faits divers habituels ni avec les récits policiers que nous avons l’habitude de lire. Grâce au style extrêmement imagé, à la fois poétique et extrêmement vivant de l'auteur, grâce à la place qu’il donne au rythme de la course, aux paysages et à la nuit, nous sommes transportés dans un monde à la fois réaliste et irréel. Les descriptions de lieux sont splendides, le pouvoir de la nuit extrêmement bien décrit.
C'est le récit d’une fuite — pour échapper aux policiers, pour échapper à notre monde, pour échapper aux brimades de l'enfance, pour échapper à sa propre personne —, d’une course dont on vit le rythme et la force à travers le texte. Pour comprendre encore mieux l'absurdité de cette fuite et la seule issue, la seule échappée possible pour le protagoniste, on peut se reporter au tracé proposé sur Google par la maison d'édition : http://editionsabsalon.com/ouvrages/…
J’ai adoré ce texte, court, mais extrêmement riche. On est totalement pris dans la course et le rythme et on ne peut s’arrêter que lorsque le voleur atteint son destin se scelle.