Raphaëlle en miettes de Diane Labrecque

Raphaëlle en miettes de Diane Labrecque

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pale, le 24 octobre 2009 (Inscrite le 23 octobre 2009, 44 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 560ème position).
Visites : 3 189 

terriblement touchant

Comment peut-on abandonner son enfant et ne jamais revenir en arrière? Telle est la situation vécue par Raphaëlle depuis maintenant quinze ans.
Suite au suicide de Louis peu avant son accouchement, Raphaëlle ne se sent pas la force de voir jour après jour le visage de son amour perdu sur celui de son bébé et décide de le confier aux bons soins d'une autre. S'en suit une descente aux enfers qui durera et durera jusqu'à ce qu'Hania lui lance une bouée pour lui permettre peut-être de revenir à la vie et enfin aspirer au pardon.
Un livre magnifiquement bien écrit,touchant et si bouleversant que vous ne vous en sortirez pas sans larmes.
Une nouvelle auteure qui fera , à mon avis , un long bout de chemin dans le monde de la littérature québécoise.
Bravo!

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Le Suicide qui tue autrui

7 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 8 août 2015

Vouloir aimer dans un monde aléatoire, c’est aimer un nuage. Il laisse quelques gouttes de pluie rafraîchissante sur son passage et se dissipe. S’y accrocher, c’est se condamner à être malade comme l’a chanté Serge Lama. La vie est un « océan trompeur » : il est allergique au bonheur, qui veut s’installer à demeure.

Naviguant seule, Raphaëlle tente de renouer avec lui après le suicide de son conjoint. De port en port, d’alcôve en alcôve, d’une bouteille de rhum à l’autre, elle emprunte finalement, en autostoppeuse, l’itinéraire qui mène à la côte ouest des États-Unis. Quand une bonne samaritaine la fait monter, elle découvre une femme généreuse, qui l’entraîne à partager son intimité dans les motels attendant le voyageur assoiffé d’un corps chaud sur une peau brûlant des feux de la trahison. Cette expérience nouvelle la laisse gros jean comme devant jusqu’à ce qu’un compagnon d’infortune se joigne à elle. C’est un chien égaré, qui échange des caresses contre une amitié fidèle. Il devient son garde du corps alors qu’elle tend une main sale vers les passants pressés.

Sa descente aux enfers suit les traces de La Divine Comédie de Dante avant d’aboutir au paradis, qui est à la portée d’un appel téléphonique à une sœur surprotectrice. Sept-Îles se présente comme le lieu béni de son enfance, lieu ouvert sur un fleuve qui charrie tous les rêves. Y accueillera-t-elle sa fille Hania qu’elle a abandonnée à sa naissance pour faire le deuil d’un amour mort prématurément ?

L’auteure a dressé le tableau surchargé d’une victime d’Éros. Les clichés accolés à la robineuse (clocharde alcoolique) sont intégrés dans un seul personnage : père alcoolique et incestueux, parents séparés, infidélité, abandon, alcoolisme, drogues, itinérance, vol, suicide. Ça donne une impression de fourre-tout malheureux d’autant plus que la technique d’écriture est à point, en particulier les dialogues protégés de l’ennui du discours direct. Le récit des dires des personnages dame le pion avec brio à la réplique théâtrale. Bref, cette œuvre intéressante, axée sur le pardon, virevolte au-dessus de tous les champs d’un amour en deuil au lieu d’en explorer un avec plus de profondeur.

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