Le cadavre anglais
de Jean-François Parot

critiqué par Falgo, le 22 septembre 2010
(Lentilly - 85 ans)


La note:  étoiles
A mon sens la meilleure réussite de la série
Poursuivant inlassablement son projet, Jean-François Parot livre avec "Le cadavre anglais" un excellent ouvrage.
Certes on retrouve ce qui fait l'intérêt des précédents volumes: la description minutieuse du Paris de la fin du XVIII° siècle, une restitution de la vie quotidienne de l'époque (y compris les célèbres recettes de cuisine) et cette langue inédite qui construit une atmosphère très particulière et fait voyager dans le temps. J'ai trouvé dans ce volume encore plus d'intérêt et de saveur à cette langue que dans les prédédents.
Exemple (page 340): "Il taille son chemin et croyez-vous qu'il s'inquiète de mon état? Oh! je puis bien trépasser, qu'importe. Soit, en dépit de son indifférence, je lui apprendrai que grâce à la sauge, aux fânes de racines et au poireau bouilli, dame goutte a quitté le logis. J'ai reconquis la verticale position et mon esprit, aiguisé par ce repos forcé, est prêt à pétarader en étincelles à votre ingrat bénéfice."
De plus, l'intrigue policière - qui m'avait toujours paru un peu faible dans les épisodes passés - prend ici une force nouvelle. Son architecture et sa conduite sont dignes des meilleurs policiers, me faisant penser parfois à John le Carré.
Un régal à mettre entre toutes les mains.
Cela se complique de plus en plus 5 étoiles

Le langage soutenu de l’époque et qu’emploie habilement l’auteur aide, à n’en pas douter, à immerger ses lecteurs. Cependant devant ces tournures de phrases auxquelles nous ne sommes pas habitués, il paraît parfois nécessaire de relire certains passages si l’on veut saisir l’entièreté du propos.

Mais s’ajoute à cela dans ce septième tome une double intrigue, dont l’une peut de prime abord sembler simple, alors que l’autre traite d’espionnage entre la France et l’Angleterre, le tout sans oublier des intrigues politiques et de cour peu compréhensibles pour qui n’est pas au fait des événements et des illustres personnages influents de l’époque.

Rappelons que l’auteur est tout de même historien, un spécialiste du XVIII ème siècle, mais sait-il que son érudition est immensément supérieure à la moyenne, et que je le trouve depuis le volume précédent trop souvent inaccessible. C’est d’autant plus dommageable que dans l’ultime chapitre où tout d’habitude s’éclaire sous la férule du perspicace commissaire Le Floch, la clarté du propos m’a parfois échappé. Certes des éléments et des interactions, et pour la plupart bien heureusement, sont limpidement expliqués, mais de là à affirmer que j’ai tout saisi, je ne puis l’affirmer.

Si Jean-François Parot continue à hausser le niveau, alors je serais au regret d’arrêter là cette série qui, jusqu’au cinquième opus, me ravissait. C’est sans honte que j’avoue ne pas être au niveau de la plume de ce regretté écrivain.

Ayor - - 52 ans - 26 novembre 2018


Pour un voyage au 18ème siècle 7 étoiles

Pour moi, le premier atout des romans de Jean François Parot est la langue et celui-ci ne déroge pas à la règle. Les envolées lyriques de la langue du 18ème sont un régal pour qui aime la langue française et l'auteur réussit à la rendre parfaitement abordable au lecteur. Dans ce septième tome des aventures de Nicolas le Floch, l'intrigue est à mon avis convenue, voire parfois un peu faible mais le plaisir de plonger dans l'époque grâce à l'érudition sans pédanterie de l'auteur fait oublier les réticences. Les personnages, tant principaux que secondaires y sont aussi pour beaucoup: attachants, charismatiques ou amusants, ils offrent encore une fois une jolie palette. Voici une lecture intelligente, un plaisir dont il ne faut pas se priver.

Echo - Aquitaine - 46 ans - 28 octobre 2013