L'homme est un grand faisan sur terre
de Herta Müller

critiqué par Septularisen, le 3 novembre 2009
( - - ans)


La note:  étoiles
PRIX NOBEL DE LITTERATURE 2009
Un peu à la surprise générale (et à la mienne aussi d’ailleurs…) le Prix Nobel de Littérature 2009 a été attribué à cet écrivain Allemand d’origine Roumaine.
Je suis donc parti à la découverte de son œuvre en commençant par ce petit livre, encore disponible chez mon libraire, et qui se lit en quelques heures…

Herta Müller (née en 1953) nous conte ici l’histoire du meunier Windisch. Celui-ci vit en Roumanie mais parle Allemand , il fait en effet partie de la minorité de personnes à s’être retrouvée «bloquée» en Roumanie après la Deuxième Guerre Mondiale.
Windisch ne rêve que d’un chose, obtenir enfin son passeport pour pouvoir émigrer en Allemagne (en fait, en RFA, vu la date à laquelle ce livre a été écrit…).

On suit donc la vie de celui-ci et de sa famille, ses longues journées au moulin, ses discussions sans intérêt avec le veilleur de nuit, sa jalousie pour ceux qui ont réussi à obtenir le fameux sésame pour émigrer et surtout ses efforts sans fin pour obtenir son tant désiré passeport…

En effet, Windisch n’a plus qu’un but dans la vie, une seule obsession, émigrer... quitter enfin ce maudit pays où il se trouve et où "chacun doit faire la putain pour survivre", ce pays dont il ne veut plus, et fuir enfin ainsi la dictature de Nicolae CEAUSESCU…
Mais, il a beau livrer en cachette des sacs de farine volés au maire, payer des montagnes d’argent, le passeport promis se fait toujours attendre...
Windisch doit se résoudre à un dernier sacrifice, donner sa fille unique, Amélie, au milicien et au pasteur…

Contrairement aux rumeurs qui couraient, je n’ai pas trouvé la lecture et le style de l’écrivain Allemand trop ardu, ni trop difficile. C’est au contraire plutôt la construction du livre par contre très originale, pour ne pas dire déroutante, qui m’a posé problème.

Le livre se présente en effet comme une suite de petits sketchs, (chaque fois avec un titre) qui sont comme des point de vue, des photos instantanés et qui nous racontent une petite histoire.
Problème, le tout ne se suit pas forcément et on a de prime abord beaucoup de mal à suivre la logique et voir la suite de l’histoire…

L’écriture elle, est très belle, très imagée et faisant la part belle aux descriptions de paysages, bien que l’on sente plutôt l’amour de l’auteur pour les dialogues ciselés entre les personnages…
On se demande par ailleurs quelle est la part d’autobiographie dans ce récit, quand on sait que, justement, l’auteur est née et a passé une partie de sa vie en Roumanie, avant d’émigrer en Allemagne en 1987.

En fin de compte je dirais encore une belle découverte que je dois aux Académiciens de Stockholm…
Les aspérités du style 4 étoiles

Je n’aime pas le style, la musique des mots. La quatrième de couverture présente un résumé, mais à mon sens c’est une mauvaise piste, car ce qui compte n’est pas ce qui se passe, mais l’ambiance pesante. La construction fragmentaire, par touches successives, confirme cette piste. Est-ce que ça se passe comme le prétend la quatrième de couverture ? Ce découpage fragmentaire me fait penser à une peinture cubiste. Au lecteur de reconstituer l’ensemble à sa guise. Pour ma part, respect pour la technique, mais point d’émotion. Je suis pourtant motivée pour deux raisons : le Nobel et le fait que Herta Müller parle de mon pays et de ma génération.

Une certaine touche autobiographique : Herta Müller a attendu son passeport pour quitter le régime totalitaire roumain, comme Windisch.

Un détail historique qui N’EST pas essentiel pour comprendre l’œuvre. La présence de la minorité de langue allemande en Roumanie n’est pas liée à la guerre, mais c’est une histoire plus ancienne, elle date de 12è et 17è siècle. En 1945 cette minorité comptait environ 300 000 personnes.

Béatrice - Paris - - ans - 8 novembre 2010


Une lecture à l'arraché 4 étoiles

Pffiou. Après des efforts courts mais intenses, je suis arrivé à bout de la centaine de pages du livre de Herta Müller. A part quelques images extrêmement justes, je suis passé à côté du livre, en m'ennuyant d'un bout à l'autre (même si je conviens que cette littérature avec un grand L, enfin m'a-t-on dit, n'a pas pour vocation que de m'amuser) et, même si je reconnais à l'auteur un don pour installer une ambiance pesante et froide, très slave, son ouvrage m'a ennuyé, et de nombreux passages m'ont apparu très obscurs. Il faudrait le relire, mais j'en ai vraiment pas envie...

Soldatdeplomb4 - Nancy - 35 ans - 26 novembre 2009