Éloge de la déprime : Non à la dictature du bonheur !
de Gérard Tixier, Anne Lamy (Co-auteur)

critiqué par Dirlandaise, le 10 novembre 2009
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
La dictature du bonheur... misère !
De temps à autre, il me prend des rages de livres de psychologie alors je crois que j’en débute une. J’aime bien lire sur ce sujet de la déprime et les livres qui en parlent ne manquent pas. Certains sont intéressants d’autres moins. Ce livre a été écrit par un psychiatre et psychanalyste. Je n’ai rien contre le fait qu’un psychiatre décide d’écrire sur la déprime mais c’est un sujet tellement rabaché et médiatisé que pour qu’on se donne la peine d’aborder encore ce thème, il faut apporter quelque chose de nouveau, d’original, je ne sais pas moi quelque chose qui soit bien personnel à l’auteur, qui résulte de longues réflexions et d’une expérience pertinente. Je n’ai rien trouvé de tel dans cet ouvrage qui n’est pas mauvais je dois le dire mais qui ne m’a pas apporté grand-chose. Peut-être ai-je trop lu de ce genre de livres pour ne pas déceler la supercherie (le mot est un peu fort…). Enfin, ce que je veux dire c’est qu’on ne s’improvise pas écrivain et que s’inspirer de Pascal Bruckner pour pondre un ramassis de clichés, d’informations que tout le monde connaît, d’idées pas neuves du tout, ce n’est pas très original mais sans doute que cela fait vendre et amène un peu plus de beurre sur les épinards ou bien permet de se payer un voilier plus long ou bien des vacances dans un hôtel plus chic que le précédent. Bon, je ne suis pas tendre mais cela ne me tente pas de l’être. Ce genre de livre me met de mauvais poil. Ceci dit, je ne mets pas en cause l’œuvre de Pascal Bruckner qui est cent fois plus intéressante et spirituelle.

L’auteur commence par nous parler de ce qu’est le bonheur, il tente d’en donner une définition. Tiens donc ! Il nous cite même Karl Marx et nous donne une définition du bonheur selon le système capitaliste : en avoir toujours plus. Grande révélation… heureusement que vous êtes là monsieur Tixier pour nous apprendre cela ! Bon, ensuite l’auteur continue son petit couplet en nous parlant de la dictature du bonheur… pas neuf, pas neuf ! Nous poursuivons notre périple en lisant sur l’intolérance de la société envers tout ce qui n’est pas réjouissant tel que la maladie, la vieillesse et la mort. Tiens, je ne savais pas ! Le bonheur ne serait-il qu’une illusion ? poursuit le brillant homme… Ah non, moi qui le cherche depuis des années, aurais-je couru derrière une simple illusion ? C’est à se flinguer comme dirait Gabriel Matzneff ! On continue avec la déprime, ses symptômes, ses bénéfices et la pertinence de la médication. Ici, cela devient plus scientifique mais reste quand même très connu. Un chapitre nous entretient des crises de la vie. Lu et relu plusieurs livres sur le sujet alors cela commence à bien faire merci ! Comment faire face aux épreuves et lâcher prise constitue le sujet suivant. L’auteur nous entretient ensuite du fameux costume social que nous endossons tous les jours pour affronter le monde et comment nous, les êtres humains, avons le don de masquer nos émotions par d’autres plus acceptables socialement. Ensuite, il parle de la solitude et pose la question : amie ou ennemie ? On continue avec les béquilles de la vie et la découverte de soi. Pitié…

Bon, il y a quand même un peu de positif à en dire comme plusieurs citations amusantes et quelques affirmations et pistes intéressantes mais dans l’ensemble, c’est plutôt nul et je n’y ai pas appris beaucoup sinon rien. En fait, l’idée de base est qu’il faut accepter le fait que l’être humain ne soit pas toujours parfaitement heureux et que la tristesse est un sentiment normal à ne pas occulter ni essayer de cacher sous le tapis. Ne pas dissimuler son mal de vivre sous des apparences de bonheur car en faisant cela, on se coupe de nos vraies émotions et ainsi, on se prive d’une guérison possible. J’en ressors profondément exaspérée et irritée et je m’empresse de passer à autre chose. Ouf !

« Vivre c’est souffrir. » De je ne sais plus qui mais vous en ferez l’expérience en lisant ce livre…