Le Capitaine Paul
de Alexandre Dumas

critiqué par Killeur.extreme, le 15 novembre 2009
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
Conçu pour la scène, mais refusé par celle-ci
Présentation de l'éditeur
Octobre 1779 : la frégate L'Indienne s'arrête en Bretagne, à Port-Louis. Déguisé, le capitaine Paul en descend. Sur le port, il rencontre Emmanuel d'Auray qui sur ordre du roi, veut lui confier le prisonnier Lusignan afin de le conduire à Cayenne. Le capitaine Paul accepte. En chemin, le bateau est attaqué par un navire anglais. C'est l'abordage mais L'Indienne en sort victorieuse. Et comme le prisonnier Lusignan a vaillamment défendu le navire, le capitaine Paul écoute son histoire...

Si le lecteur, à la lecture de cette quatrième de couverture, s'attend à un roman d'aventures maritimes, de combat contre des pirates, il risque un peu de déchanter, car le combat épique a bien lieu, mais dans un seul chapitre... Le prisonnier raconte donc son histoire au Capitaine Paul, Emmanuel D'Auray a obtenu du roi Louis XVI la mise en détention de Lusignan car celui-ci aime la sœur d'Emmanuel, Marguerite il a même un enfant que la mère de Marguerite, qui désire lui faire épouser un personnage ayant une position favorable à la cour, a retiré à celle-ci. Le Capitaine se prend d'amitié pour Lusignan et décide de l'aider, d'ailleurs lui aussi doit retourner en France pour raisons personnelles....

Faisant partie des premiers romans écrits par Dumas, ce "Capitaine Paul", devait être d'abord un drame dont l'inspiration lui vient d'un personnage réel le Capitaine John Paul Jones et du roman de Cooper "le Pilote", où le personnage apparaissait, Dumas ayant envie de continuer ses aventures il imagine cette intrigue, mais comme Dumas n'arrivait pas à faire jouer son drame (voir le détail dans la préface amusante de Dumas) il décide, alors que c'est l'avènement du roman-feuilleton, de remanier son drame et d'en faire un roman, le drame sera joué quelque années plus tard.

Ce que je reproche aux premiers romans de Dumas, c'est le manque d'humour (situations et répliques) qui ont fait de romans comme "la Reine Margot", "la dame de Monsoreau" (Chicot, sa verve et Gorenflot, personnage comique dumasien par excellence) et bien sûr "Les Trois Mousquetaires" des œuvres cultes, mais il faut admettre que le reste des ingrédients y est déjà, un héros qui a du panache, Paul, prototype d'un Monte-Cristo qui se met au service des justes causes, de l'amour, des intrigues, une situation qui semble perdue, des retournements de situations, on voit bien que Dumas voulait faire jouer cette histoire sur une scène de théâtre, c'est peut-être le seul défaut que je trouve à ce roman et encore c'est pour en trouver un.

Pour découvrir les débuts romanesques, plus intéressants que ses premières chroniques historiques, d'un auteur qui sera l'un des maîtres du roman-feuilleton. Aux Professeurs de Français qui n'osent pas aborder Dumas à cause du nombres de pages de ses romans: "FAITES LE LIRE A VOS ELEVES", c'est un roman court qui tient en haleine et bien écrit, du Bon Dumas.