Les aventures de Scott Leblanc, tome 1 : Alerte sur Fangataufa de Philippe Geluck (Scénario), Devig (Dessin)

Les aventures de Scott Leblanc, tome 1 : Alerte sur Fangataufa de Philippe Geluck (Scénario), Devig (Dessin)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Humour

Critiqué par Shelton, le 15 novembre 2009 (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (23 255ème position).
Visites : 4 584 

Rions donc !!!

La caricature, le pastiche, l’amusement, l’imitation… sont des éléments importants de la vie et, donc, de la bande dessinée. On ne sera pas surpris de trouver dans une telle aventure, d’une part, Philippe Geluck qui ne s’est pas entièrement perdu dans ses aventures médiatiques et qui n’a pas encore été croqué tout cru par le chat, et Devig, un dessinateur de génie que j’avais découvert il y a quelques années dans un ouvrage intitulé « Humeur noire » que j’avais tout simplement adoré… Voici donc nos deux auteurs en train de raconter les « aventures de Scott Leblanc », un petit journaliste reporter des années soixante, gaffeur, passionné de la vie des animaux et accompagné d’un ridicule canari nommé Tino…

Alors, oui, il y a bien un de Tintin dans cette œuvre, une parodie de ligne claire, des personnages qui nous rappellent quelques souvenirs… En particulier, quand vous allez arriver du côté de l’université, observez bien les personnages qui viennent de plusieurs bandes dessinées… Je ne vous donne pas les noms, cela devrait vous sauter aux yeux…

L’histoire est assez simple, Scott Leblanc, au nom de son journal, Bien en vue, doit aller interviewer le professeur Moleskine, un nobélisable ! Dès lors, il plonge dans une aventure qu’il ne maitrise pas du tout et qui va le pousser jusque sur un atoll perdu dans le Pacifique qui sert à des expériences nucléaires françaises, le genre de chose complètement improbable…

Je dois avouer que j’ai bien rigolé et que j’ai pris un véritable plaisir à suivre Scott et ses âneries, qui sans être toutes à hurler, sont très bien choisies. Ce duo d’auteurs s’est visiblement fait plaisir et il en fut de même pour moi !

Est-ce le début d’une série ou un coup d’épée dans l’eau ? L’avenir le dira mais je dois avouer que je souhaiterais bien un petit second, juste pour le fun, la rigolade et le plaisir de retrouver, une fois encore, Geluck et Devig !

Dans un univers de bande dessinée où ce type d’humour n’est pas très développé, cette tentative montre qu’il y a une place entre bédés réalistes et gags pour enfants !

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Les éditions

  • Alerte sur Fangataufa [Texte imprimé] dessin, Devig scénario et dialogues, Philippe Geluck couleurs, Camille Paganotto
    de Devig, Geluck, Philippe (Scénariste)
    Casterman
    ISBN : 9782203022720 ; 12,00 € ; 14/10/2009 ; 48 p. ; Album
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Une madeleine de Proust même si on n'aime pas Proust

9 étoiles

Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 3 février 2021

Beaucoup de choses décalées dans cette BD. Faut-il y voir l'influence de Géluck auteur du scénario ?
La couverture étant le premier contact avec le lecteur, elle indique clairement les intentions des concepteurs. La ligne claire est le choix effectué sans concession et même avec une volonté de l'appliquer dans sa plus stricte acception.
Le cadre avec le titre évoque la série de Jo et Zette (sans oublier Jocko). Le dessin de la barbe rappelle divers personnages dessinés par Hergé et même plus précisément Tintin.

Lorsque l'on ouvre l'album la présentation avec les personnages répétés dans les cases claires d'un damier, cela en deux couleurs de nuances voisines, sans oublier le cadre "ce livre appartient à" rappelle sans aucune hésitation les illustrés des débuts de la BD ligne claire. On dépasse même le stade de l'inspiration, on est totalement dans une copie.
En continuant, on découvre les premières pages et notamment la nature du papier. Légèrement pelucheux il fait penser à un papier à dessin. Quant à la teinte légèrement jaunâtre, veut-elle évoquer les premiers papiers utilisés ou évoquer un jaunissement dû à l'âge pour plonger le lecteur dans une certaine nostalgie, dans l'illusion d'avoir entre les mains un ancien ouvrage ?
Une différence cependant par rapport à Tintin porte sur le nombre de lignes de cases. Chez Tintin ce sont quatre lignes alors qu'ici cela se limite à trois lignes... comme dans les ouvrages plus anciens de Quick et Flupke.
Durant l'histoire, la recherche des détails dans les dessins, le souci de cohérence sont constamment présents.

Pour le choix des personnages, si la plupart des personnages pourraient se trouver dans les albums d'Hergé, le héros, Scott, se présente plutôt comme un contre héros, le négatif de Tintin. Il est aussi lourdaud d'esprit que Tintin peut être subtil. Gaffeur à souhait il pourrait faire penser aux Dupont Dupond mais il a pour lui l'intention persistante de vouloir bien faire.
Autre point commun, la présence d'un animal. Il est arrivé à Milou de donner un coup de main à son maître pour le sortir d'un mauvais pas. Ici l'oiseau de Scott va être celui qui va le sauver après que son maître ait réussi à accumuler maladresse, gaffes et manque de chance pour se trouver dans un situation inextricable.
Il me reste une interrogation concernant le choix du nom du héros. Si je pense que pour Leblanc il doit y avoir une référence à Adèle Blanc sec, pour le prénom l'interrogation perdure. J'ai pensé au personnage de l'inspecteur Sweeney dans les romans de John-Erich Nielsen. Il est toujours affublé d'un club de golf qui ne cesse de l'encombrer. La situation de cet inspecteur apparaît totalement absurde... tout comme Scott se promenant avec sa cage à oiseau.

Le scénario colle aussi très bien à l'esprit des albums de Tintin. On se trouve dans les années soixante. De l'aventure avec des rebondissements, des bons et des méchants, des rebondissements et un happy end. S'il est construit sans surprise, il offre une histoire agréable à lire.

Je pense que cette BD ne laissera pas indifférent : on y sera allergique ou fan. J'appartiens au deuxième groupe. Ce fut un grand plaisir que de découvrir ces traits fouillés sans fioriture, de chercher les clins d'oeil à d'anciens ouvrages.
Si je suis loin d'être un fan de l'oeuvre de Proust, je dois reconnaître que j'aime bien ses madeleines et ici j'en ai dégusté 48 pages au fil de ces 48 pages.

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