L'élu de Maxence Van der Meersch

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Krapouto, le 23 novembre 2009 (Angouleme Charente, Inscrit le 4 mars 2008, 79 ans)
La note : 3 étoiles
Moyenne des notes : 5 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 3 étoiles (56 259ème position).
Visites : 4 462 

Philosophique

Période de l’entre-deux-guerres, dans le nord de la France. Siméon Bamberger est directeur d’une fabrique de dynamite et a pour valeurs le travail, la rigueur, l’ordre, l’exactitude , valeurs qu’il transpose également à sa vie familiale. De toute bonne foi, il ne cherche pas d’autres justifications à la vie. Il a une femme parfaite, Françoise, une belle âme de mère et d’épouse, et une belle-fille qui attend trop de la vie pour s’attacher à un grand malade.
Siméon aurait certainement transmis ces valeurs à son fils Valère, qu’il a fait embaucher dans l’usine, si la maladie et des déboires sentimentaux n’étaient pas intervenus, ouvrant les yeux sur la puérilité du système de pensée paternel. Le père s’en culpabilise d’autant plus que le fils prend l’initiative sur la maladie en se suicidant. SI cela ne suffisait pas à le déstabiliser, sa femme est gravement malade, et trouve dans la religion une voie nouvelle dans laquelle elle termine sa vie.
Siméon va être dépouillé à la fois de tout son système de pensée bien établi et de tout ce qui était précieux pour lui. Ses principes vont être complètement remis en question, aidé par les conversations avec son ami Vhuist. Un travail sur soi qui le conduira à se retirer à l’abbaye de Hautecombe, dans un mélange de ferveur et de doute, de soulagement et d’inquiétude.

Les longues descriptions de l’usine, de l’ambiance, des personnages sont assez bien digérées, par contre les état d’âme, et surtout les dialogues philosophiques avec son ami ont un mérite : celui d’accélérer la lecture.

Je ne connaissais pas Van Der Meersch. En pleine vogue avant et après-guerre, il est tombé dans l’oubli. Moi aussi je vais l’oublier.

Ps :
Il y quelque chose d’autobiographique dans cet ouvrage : Le 27 octobre 1918 décède sa sœur, Sarah, âgée seulement de 18 ans ; le ménage de ses parents n'y résistera pas. Sa mère Marguerite sombrera dans l'alcoolisme et son père Benjamin mènera une vie jugée dissolue.
Pourquoi ce titre ? Suffit-il de se réfugier dans un couvent pour être « élu » ?
Pourquoi cette abbaye méditerranéenne sur la couverture ? Mystère…

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Réussir dans la vie ou réussir sa vie ?

7 étoiles

Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 28 décembre 2014

C'est ce que semble nous transmettre l'auteur au travers de son roman.
C'est certain qu'il est marqué par son époque, mais la quête d'un homme pour trouver son salut est intemporelle.
Une ambiance qu'on ne retrouve plus guère de nos jours, des réflexions intelligentes et courtoises sur le sens de la vie.
Un livre balise dans une année de lecture, une pause, un regard sur des mœurs qui n'existent plus et surtout un style d'écriture qui a complètement disparu.
Cet auteur mérite d'être lu.

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