Pensées, répliques et anecdotes de Jean-Pierre Mocky

Pensées, répliques et anecdotes de Jean-Pierre Mocky

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Cinéma, TV

Critiqué par Fabrice ROUDERIES, le 24 novembre 2009 (Inscrit le 9 juin 2009, 50 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 720ème position).
Visites : 4 296 

Fidèle à lui même...parfois trop.

Je connaissais finalement peu de choses de ce réalisateur cinématographique, à l’exception sans doute, de sa gouaille légendaire, de ses saillies verbales et surtout de ses envolées colériques.

Son livre ne m’aura pas donné à porter un autre regard sur l’auteur, si ce n’est un regard compatissant sur un homme nostalgique d’une époque définitivement révolue.

Tel que décrit dans le titre, le livre est une succession de petites phrases, de boutades ou de paragraphes ordonnés en pensées (biographiques, religieuses, féministes, sexuelles, culturelles, dissidentes, critiques, financières, etc…).

Fidèle à l’image qu’il donne sur la couverture de l’ouvrage (photo de lui faisant un bras d’honneur), Mocky rappelle aux lecteurs qu’il est libre de dire et de faire ce qu’il veut.
Je le suspecte d’être un acariâtre de nature, dès son plus jeune âge, on apprend qu’il était déjà frondeur : "A 6 ans, mes parents voulaient que j’aille voir Blanche Neige. Moi, ça me faisait chier d’aller voir Blanche Neige, je préférais aller voir un bon film d’action".

Les éléments biographiques décrits sont très succincts ; on sait simplement qu’il y avait une "erreur sur son état civil"…ce qui lui a "permis de se marier à 13 ans" ; qu’il "était à l’école avec Pasqua" et qu’il est entré dans la vie active à l’âge de 16 ans.

Pour le reste, beaucoup d’humour et de franchise parsèment des phrases souvent incisives sur les personnalités croisées dans sa jeunesse ou dans sa carrière. Alain Resnais, Jean-Paul Belmondo, Louis Jouvet, Annie Girardot, Bourvil, Gérard Philippe…et j’en passe.

Ses pensées religieuses me rappellent l’anticléricalisme de gauche des années 30.
Prenant prétexte d’un curé "qui aurait essayé de le tripoter", il a l’église en horreur et a toujours tenté, dans ses films de laisser transparaître "une petite pointe contre les prêtres".

Il délivre une phrase empreinte de vérité…"A Lourdes, il se passe de drôles de choses : on vend de l’espoir aux malades. On ne doit jamais vendre de l’espoir, on doit le donner". Il fait en cela, référence, non seulement aux marchands du Temple que sont les commerçants lourdais, mais aussi aux messes payantes et aux confessions à la chaîne.

Ce n’est pas nouveau, mais il est vrai que Lourdes est devenue un énorme business-religieux.

Il y a du bon et du moins bon dans ce livre de Mocky, notamment lorsqu’il parle des femmes. Lui qui se vante d’être l’homme aux sept-cent femmes, semble se forcer à être corrosif à leur égard…"A 45 ans, une femme qui est veuve ou divorcée est très difficile à caser. C’est comme une vieille bagnole de 90 000kilomètres. Il y a des amateurs, mais ils sont rares".
A plusieurs reprises, à l’image de ce qui est écrit ci dessus, Mocky se force à une âpreté des propos.

L’auteur écrit aussi beaucoup d’inepties comme…une femme ne demande que deux choses : "d’abord être baisée, ensuite qu’on soit gentil avec elle". Complètement réducteur !

Réductrices encore sont ses attaques à l’attention des actrices…"Dans notre métier de torturés, il y a beaucoup de putes et de filles ingérables. ..Presque toutes les actrices appartiennent à l’une ou l’autre catégorie".

Ses pensées dissidentes le rendent touchant de nostalgie à l’égard du cinéma d’antan. "De nos jours, le cinéma a pour consigne de ne jamais choquer. Pas de piques contre les catholiques, les musulmans, les handicapés, les obèses, les pêcheurs à la ligne, les joueurs de fléchettes…Ne pas vexer toutes ces minorités réunies dans des associations qui veillent au grain."
Mocky dénonce le cinéma actuel, "un cinéma aseptisé, chiant, sans aucun relief".

Il réserve d’ailleurs ses mots les plus acerbes à l’attention de ses pairs contemporains.

Il exècre le cinéma sans talent exprimé au travers des grosses productions françaises, accouchées à coup de plusieurs millions d’euros. Faisant justement référence à Astérix aux jeux olympiques, il décrit que "plus il y a d’argent, plus ça risque d’être une merde".

La fin du livre m’a semblée plus poussive, néanmoins et globalement, la lecture de cet ouvrage est assez distrayante.

Fabrice ROUDERIES

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10 étoiles

Critique de April (, Inscrite le 25 février 2010, 43 ans) - 25 février 2010

Toujours égal à lui-même. J'ai adoré son livre, entre coup de gueule et simple vérité, il nous fait toujours passer un bon moment.
Je suis une grande fan de tous ses films, d'ailleurs j'attends impatiemment son prochain : "Les insomniaques". On peut le coproduire, si ça vous intéresse il faut aller sur
http://touscoprod.com/pages/projet/…

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