L'invitation à la vie conjugale
de Angela Huth

critiqué par Saule, le 2 janvier 2002
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
Une petite merveille d'humour anglais
Belle découverte que cette Angela Huth, dont la critique d'un autre de ses livres par d'Artagnan avait attiré mon attention. Avec ce livre bourré d'humour et de tendresse, elle rejoint d'emblée le panthéon de mes auteurs anglais préférés, au coté de D. Lodge et E. Waugh.
Ce livre nous livre des tranches de vie de quelques couples très anglais, d'âge moyen. Tout débute par une invitation à une soirée que Frances, une riche épouse désoeuvrée et délaissée par son mari organise afin de combler le vide de sa vie. Quelques couples de ses amis reçoivent cette invitation, qu'ils acceptent avec plus ou moins de bonne volonté.
Ensuite l'auteur procède par cercles concentriques, passant d'un couple à l'autre, nous livrant avec humour et finesse des scènes de la de vie de chacun des personnages. Ces couples ne sont en général plus très soudés, dans la plupart les conjoints continuent tant bien que mal à se supporter même si il arrive que l'un des deux soit à la recherche d'aventures extra-conjugales.
En procédant ainsi par cercles concentriques, l'auteur fait converger tous ces personnages vers la fameuse (et tant attendue) soirée, apothéose du roman. Que la fête commence !
C'est vraiment un très bon livre, typiquement britannique, une description pleine d'humour et de subtilité de la vie conjugale dans un certain milieu anglais. C'est sûr, je lirai les autres livres de Angela Huth.
Ravissement 8 étoiles

Angela Huth nous invite dans l'intimité de plusieurs couples : Rachel et Thomas Arkwright, Mary et Bill Lutchins, Ursula et Martin Knox, Frances et Toby Farthingoe. En électrons libres Rosie Cotterman, son fils Ralph et sa fille aux cheveux d'ambre.
Se lancer dans cette lecture toute en nuances sans un petit mémo tenant compte des noms des divers personnages est (je pense) un bien mauvais départ qui pourrait se solder par un abandon.
L'art de vivre british se trouve aussi dans la façon d'écrire que nous autres francophones avons plus de mal à percevoir instinctivement.
Une fois les acteurs classés, mémorisés, assimilés l'aventure peut commencer et franchement elle vaut le détour.
Il ne faut pas être grand devin pour comprendre que le point d'orgue sera la fête somptueuse que Frances Fartingoe veut de toutes ses forces organiser dans son somptueux manoir d'Oxford. C'est bien à ce moment précis que tous ces couples se rencontreront et feront de cette très longue nuit la somme de toutes ces choses accumulées durant ces années de vie conjugale.

Deux courts paragraphes pour donner l'eau à la bouche à ceux qui se laisseraient tenter
- Rachel cligna des yeux, sèchement. Dans le temps, ses yeux étaient dorés. On l'avait présentée à Thomas comme la seule fille d'Oxford aux yeux authentiquement dorés. C'était en 1961. Presque trente ans plus tard, elle était maintenant la seule femme de sa connaissance, à Londres, aux yeux couleur d'eau de vaisselle. C'était bien ça, une espèce de brun foncé crémeux. Incolores comme des flocons d'avoine, mouchetés d'un safran terne. Ces pensées méchantes firent sourire Thomas !
- S'il se donnait du temps pour réfléchir aux noirceurs de son âme, il redoutait d'envisager ce qu'il y trouverait.

Si j'avoue bien volontiers avoir souffert dans cette lecture parfois difficile mais parfois gaie comme la rosée du matin. Je n’en demeure pas moins heureux d'avoir lu ce livre, ravi de cette fin délicate, content de lire... tout simplement.

Monocle - tournai - 64 ans - 4 novembre 2019


Parfum de thé 9 étoiles

AHHh.. quel plaisir de découvrir enfin cet auteur dont je repoussais toujours la lecture. Et que c'est agréable de rentrer dans l'intimité de ces couples, solides ou pas, sans détails graveleux, ni scènes suggestives... On se laisse doucement entrainer par cette lecture, qui sent bon le thé chaud pris en compagnie des personnages, tous attachants à leur manière...

Badzu - versailles - 49 ans - 27 mars 2009


La solitude du couple 8 étoiles

Frances est esseulée, son mari passe ses journées à élaborer des programmes informatiques et ses nuits à observer les blaireaux dans le bois. Depuis la nuit du drame, quelques années auparavant, le temps semble s'être suspendu. Leurs relations, quoique affectueuses par moment, restent formelles par ailleurs. Pour tromper son ennui elle décide d'organiser une grande fête somptueuse où seront présent les amis du couple entre autres. Ils nous sont présentés à travers une succession de scènes de vie conjugale où nous découvrons leurs personnalités, tout comme celles de leurs amis communs. Petit à petit tous vont finir par s'insérer inconsciemment dans l'immense tableau de la scène finale.

Indéniablement l'auteure aime ses personnages, qu'elle décrit avec finesse et beaucoup de tendresse. Elle s'immisce avec beaucoup de délicatesse dans l'intimité des couples, en explore les failles, les blessures, fait surgir les mots tus, les pensées fragiles. Tout procède d'une observation attentive du moindre mouvement des corps, des variations de l'âme que rythme la houle des sentiments et des afflictions. Le temps œuvre souvent sans complaisance au sein des couples, réduisant en poussière les socles des promesses de jadis. Même ceux qui ont su conserver les pétales des premiers espoirs fanés de la vie de couple n'échappent pas aux affres des interrogations qui taraudent leurs certitudes lorsqu'ils tentent de comprendre le sens de toute une vie offerte en partage.

La couverture de l'édition de poche illustre bien le thème du roman, les personnages sont trop souvent seuls au sein de leur propre couple qu'ils soient unis ou désunis. Un bon roman qui allie tendresse et humour, volupté des sentiments et causticité des situations. Juste un bémol concernant la fin que je n'ai pas réellement trouvée à la hauteur de la première partie, la désagréable sensation que le soufflé retombe un peu trop vite.

Heyrike - Eure - 57 ans - 4 mai 2005


Merci 9 étoiles

... aux critiqueurs de m'avoir fait découvrir cette romancière anglaise que je ne connaissais pas. Après avoir lu les critiques, je me suis précipitée pour acheter ce roman. Un achat que je ne regrette absolument pas. Une ambiance typiquement anglaise et des personnages merveilleusement attachants dont on suit avec tendresse les événements quotidiens. Et la fin, tellement inattendue, est une véritable bouffée de fraîcheur. Cette lecture m'a procuré un véritable bonheur. Tout comme la plupart des critiqueurs, je lirai ses autres romans.

Féline - Binche - 46 ans - 12 novembre 2002


Mais que se passe-t-il au coeur des couples? 9 étoiles

Voilà un livre comme je les aime…
Loin de la caricature facile, Angela Huth croque des personnalités avec nuance, sensibilité et humour.
Vous rirez, et peut-être pleurerez-vous comme moi…
Ecrit à la troisième personne du singulier, ce livre a la particularité de se glisser dans la tête de chacun des protagonistes, un même événement étant présenté tantôt d’après madame X et tantôt d'après monsieur Y.
C’est jubilatoire !
Par exemple, la première scène est celle d’un petit déjeuner partagé par un couple qui n’a plus rien à se dire depuis longtemps.
Que pense-t-il pendant qu'il lit son journal ?
Et elle, à quoi rêve-t-elle ?
Tout cela est diablement bien observé !
Et la fin. Quel pied de nez !
Rien qu’à y penser, j’ai à nouveau un sourire aux lèvres.

Saint-Germain-des-Prés - Liernu - 56 ans - 23 juillet 2002