Siegfried, tome 1
de Alex Alice

critiqué par Oguz77, le 7 décembre 2009
( - 47 ans)


La note:  étoiles
Mythologie et poésie
Le monde est sous le règne des dieux de la mythologie nordique. Odin proclame sa première fille gardienne du plus profond des fleuves. Celle ci croise alors l'amour en la personne d'un mortel, faisant naître la jalousie dans le coeur de Fafnir, créature hideuse et rebutante, qui s'était enamouraché de celle-ci. Fafnir assassine alors les deux amoureux, condamnant le fruit de leur union à une mort certaine. C'était sans compter sur Mime, un forgeron du peuple Nibelung, qui fait la promesse à sa mère mourante d'élever l'enfant loin des dieux. C'est l'histoire de cet enfant, Siegfried, qu'il nous est donné de connaître ici.

Dès les premières pages, la qualité iconographique est visible, voire mise en valeur par l'absence de textes. Des plans larges très généreux aux plans plus fouillés (et pourtant pas fouillis, ce qui aurait pu être le piège...) dans lesquels on se perd facilement plusieurs minutes, la qualité du dessin est indéniable. Les nuances bleu-nuit, ocre, verdâtres ou grises mettent en valeur les espace-temps qui leur sont propres, et ce, avec beaucoup de réussite. Côté dessin, que des louanges, donc.
Le scénario aurait pu également tomber dans le piège d'une multiplication des références aux personnages, contextes et événements issus de la mythologie nordique. Mais pas du tout. Au contraire, passé les premières pages qui demandent ce petit effort de concentration propre à la rencontre avec un nouvel univers, le recadrage autour de l'éducation de Siegfried par le forgeron Mime rend cette lecture très fluide.

Une belle découverte donc que cette série naissante qui conjugue ses atouts au pluriel pour le plaisir du lecteur. Les dernières pages donnent, très habilement, les clefs de compréhension de l'intrigue, et c'est presque comme une évidence (ou en tout cas comme un désir évident) que s'impose la lecture du second volet de l'aventure.
Le début d'une superbe trilogie 9 étoiles

Comme beaucoup, c'est avec une certaine impatience et appréhension que j'attendais cet album d'Alex Alice, qui porte sur un sujet assez difficile d'accès : le mythe de Siegfried.
Mes souvenirs sur cette légende remontent à assez loin, et sont plus tournés vers mes souvenirs cinématographiques (comme le film de Fritz Lang) que vers l'opéra de Wagner.
Malgré la difficulté à laquelle s'est attelé Alex Alice, il faut avouer que ce premier album d'une trilogie est véritablement superbe. Même si les décors sont moins fouillés que dans "Le Troisième Testament", Alex Alice, ici seul aux commandes a su faire ressortir une atmosphère particulière propre aux légendes nordiques.

Car, on l'attendait au tournant notre Alex Alice !
Comme il le dit, dans l'excellent dossier qui accompagne cette édition spéciale, ce tome oscille entre "Le Livre de la jungle" (il a d'ailleurs gommé toutes références aux ours de la légende de Siegfried, en les remplaçant par des loups) et" Le Seigneur des Anneaux".
Et ce ne sont pas les seules références que propose Alex Alice dans son adaptation de l'oeuvre wagnérienne puisque certains de ces personnages, et non des moindres, s'inspirent directement de "Dark Crystal", un film que j'avais adoré à l'époque.

Mention tout à fait spéciale aux Editions Dargaud qui nous livrent là une magnifique édition spéciale de 150 pages, avec un dossier doté de nombreuses iconographies de grande qualité, illustrant une interview passionnante d'Alex Alice sur sa nouvelle série (Il faut noter que les tomes 2 et 3 sont sortis dans les mêmes conditions).

Le début d'une trilogie passionnante.

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 20 mai 2012


Des planches magnifiques, des couleurs envoûtantes, un scénario solide. 10 étoiles

Dès les premières pages, nous plongeons dans ce mythe nordique pour faire connaissance avec le jeune Siegfried.
Ne vous fiez pas à la couverture sanglante, il y a aussi beaucoup de profondeur dans cette BD : Profondeur des paysages et des sentiments, extrêmement bien retranscrites dans des planches tantôt sombres et colorées. Et quelles couleurs... une magnifique palette.
Le dessin est fin et appliqué, juste quant à chaque situation présentée. Une bande dessinée qui ne vous laissera pas insensible, même l'humour y est savamment dosé. Un vrai chef d'œuvre !

MEISATSUKI - - 48 ans - 16 octobre 2010