Moderato cantabile de Marguerite Duras
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Moderato, certes, mais ton chant nous emporte tout de même
Il faudra avant tout m’excuser pour cette critique maladroite qui ne pourra jamais, vous le comprendrez, que refléter vaguement la beauté de cet ouvrage…
Qu'en dire qui ne le réduise pas ?
Anne Desbaresdes est une jeune femme mariée, riche, désœuvrée, dont l’unique centre d’intérêt semble être son fils.
Elle l’accompagne chaque semaine chez son professeur de piano qui tente désespérément d'imposer gammes et autres notions théoriques à l'enfant.
Lors d'une de ces séances de torture, tous trois perçoivent un tumulte qui vient d'un café proche.
Une jeune femme vient de s'y faire assassiner par son amant.
Anne Desbaresdes se rendra dans ce bar, jour après jour, inexplicablement attirée par ce drame.
Elle y rencontrera Chauvin, ils boiront beaucoup de vin ensemble et reviendront encore et encore sur le meurtre.
Voilà ce qui s’appelle être réducteur.
Je vous raconte l'histoire du livre, mais finalement, je ne vous dis rien du livre.
On pourrait avancer qu'il est simple, ou complexe, que son propos est commun, ou original, que l'écriture en est liée, ou rythmée, que de la chute naît l’espérance, ou la fatalité.
Justement, le livre se joue dans cette tension : une folle simplicité qui transcende les apparences.
Alors lisez-le, vous serez surpris de la clarté des non-dits.
Les éditions
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Moderato cantabile [Texte imprimé] Marguerite Duras...
de Duras, Marguerite
les Éditions de Minuit / Double.
ISBN : 9782707303141 ; 6,50 € ; 01/09/1980 ; 164 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (17)
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A plus que conseiller !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 21 juillet 2017
Un court roman – à peine cent pages- , mais comme le disait un critique « ce récit à des prolongements de roman-fleuve ». Ou encore « ce récit nous rend sensibles notre propre solitude et notre inanité. »
A plus que conseiller !
Extraits :
- ( madame Desbaresdes s’adressant à son fils)
Ma petite honte, mon trésor, dit-elle tout bas.
- C’est curieux, les enfants finiraient par vous faire devenir méchants.
- Ils n’ont pas demandé à vivre, dit la mère, et voilà qu’on leur apprend le piano en plus, que voulez-vous.
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En bonus :
- La lecture du début du roman :
https://www.youtube.com/watch?v=qzzdKndUaLo
- A propos du film qui en été tourné, avec, en interview , Marguerite Duras, Jeanne Moreau :
http://www.ina.fr/video/CAF89038978
Modéré et chantant. En effet.
Critique de R. Knight (, Inscrite le 18 janvier 2012, 29 ans) - 18 mai 2012
Cette conversation double sur, d'une part, un meurtre et, d'une autre part, la vie quotidienne et casanière d'une femme. Cette conversation là, faite autour d'un verre de vin en plein après-midi qui dure des heures entières, qui s'éternise jusqu'au coucher du soleil. Ce dialogue incessant et pourtant si bref qui s'intensifie encore et toujours jusqu'au violent apogée final.
C'est cette profondeur qui se cache derrière les mots courants que Duras fait à merveille passer, nous poussant à aller au-delà des premières impressions, nous emportant dans un monde copié-collé du nôtre et pourtant si... captivant.
J'ai lu ce roman d'une traite tant ces conversations qui semblent fortement lancinantes m'ont absorbée. Cette lenteur, cette atmosphère qui stagne et qui, sans qu'on le sache, évolue... C'est purement prodigieux.
On dirait que le temps s'arrête pour ces deux protagonistes qui parlent ou bien se regardent, tandis que le bar vit sa vie, tandis que les clients habituels viennent y fureter. C'est impressionnant à quel point cet ouvrage a altéré ma vision du temps, des paroles, de la musique. Un rien peut tout dire.
Des mots, une description, une analyse, des mots qui se répètent, s'enchaînent et se trémoussent dans un bistrot de quartier avant de lancer le paroxysme final qui arrivera... finalement... modéré et chantant.
Intéressant à analyser
Critique de Pitchou (Morges - Suisse, Inscrite le 8 mai 2010, 35 ans) - 12 août 2010
Duras arrive parfaitement à traduire le mal être de son personnage principal. Bien qu'il soit très intéressant à analyser, je n'ai pas trouvé ce roman spectaculaire.
Les mots sonnent comme des notes de musique
Critique de Ninnog22 (, Inscrite le 7 mai 2010, 30 ans) - 16 juin 2010
l'étouffement jusqu'à la nausée
Critique de Cafeine (, Inscrite le 12 juin 2007, 50 ans) - 23 juin 2008
Tout est dans ces silences, ces non-dits, ce bouillonnement silencieux des sentiments et l'odeur des magnolias jusqu'à l'écœurement.
Ici la pensée ne nous est pas livrée clef en main, pas de jugement, pas de morale, à nous de faire une partie du chemin.
A la fluidité des descriptions s'oppose le rythme sec et saccadé des dialogues.
A la banalité des cours de piano, d'un quotidien minuté s'oppose un cri de femme.
La scène du repas, rigide, codifiée, héritage des générations ne rend que plus prégnante la sensation d'étouffement, ne rend que plus déchirant le cri sourd d'Anne Desbarèdes.
A aucun moment, d'ailleurs, elle ne quitte son nom d'épouse, à aucun moment ou presque elle ne se départit de ce qui la qualifie.
Et l'odeur des magnolias jusqu'à l'écœurement.
Un très beau livre, qui laisse un telle part au lecteur qu'on ne peut que se l'approprier, faire siennes les douleurs, les tempêtes de cette femme en recherche d'absolu.
Marguerite Duras avec maestria nous offre une brève mais entêtante bouffée d'émotion.
Ce petit livre bleu était dans la bibliothèque familiale...
Critique de Commelejour (, Inscrite le 29 décembre 2007, 52 ans) - 30 décembre 2007
De l'émotion dans la retenue
Critique de AntigoneCH (La Roche sur Yon, Inscrite le 19 octobre 2007, 52 ans) - 14 décembre 2007
Moderato c'est le mot!
Critique de Soleada (, Inscrite le 21 janvier 2007, 35 ans) - 23 juin 2007
Faut-il se l'infliger
Critique de Cyprien (Lausanne, Inscrit le 23 janvier 2006, 36 ans) - 23 janvier 2006
En définitive donc, un ineptie à éviter comme la peste.
Moderato cantabile
Critique de Pampril (, Inscrite le 7 septembre 2005, 47 ans) - 7 septembre 2005
Pas tant à propos de cette improbable rencontre de 2 mondes, étonnamment suave, mais dans la froideur de coeur et l'indifférence glacée de cette femme trop jeune envers son enfant ressenti comme une mauvais surprise qu'on lui aurait faite il y a 10 ans. Un personnage certainement romanesque mais affreux au nom de toutes les mamans.
Ton chant nous laisse sans voix
Critique de Palorel (, Inscrit le 25 décembre 2004, 44 ans) - 13 janvier 2005
m'a-t-il échappé ?
Critique de Bérénice (Paris, Inscrite le 18 mai 2004, 38 ans) - 13 août 2004
C'était la première fois que je lisais Marguerite Duras. J'ai aimé l'atmosphère : la lenteur, le vent, les odeurs, les vagues en bruit de fond ; le mystère, la menace sourde. Les scènes chez la professeur de piano, avec le petit qui s'entête et la mère qui s'attendrit, la femme qui perd patience, m'ont beaucoup marquée. Les regards échangés, les silences (entre les personnages mais aussi ceux de Duras elle-même), les questions, le manque de réponses, le fait de ne rien dire clairement, de suggérer seulement, et de telle façon qu'on n'est jamais vraiment sûr d'avoir vraiment compris - tout cela m'a plu.
Mais je n'arrive pas à savoir si j'ai compris ce livre ou si au contraire je suis passée à côté en m'arrêtant à l'interprétation la plus simpliste. J'hésite sur la façon dont il me faut considérer mon interprétation : juste ou réductrice ? Qu'est ce qui pousse Anne Desbaresde ? Qu'est ce qui pousse Chauvin ? Comédie ? Prétexte ? ou véritable descente en enfer ? fascination pour la mort, pour la destruction de soi comme de l'autre, amour, haine, tout ça à la fois ? Simple ennui ?
Je dois avouer que me trouver ainsi dans l'indécision la plus totale quant à ce que j'ai compris de ce livre me contrarie et m'incite davantage à rejeter ce livre qu'à l'adopter. J'aime les livres qui vont jusqu'au bout de leurs pensées, qui les développent, plus que ceux qui donnent à voir, qui présentent les faits, donnent des indices et laissent au lecteur le soin de comprendre. Ce n'est pas là un jugement qualitatif; mais le fait que dans le livre de Duras tout reste encore à dire m'a laissée sur ma faim.
Duras au cinéma
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 13 avril 2003
Jeanne, la soeur.
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 13 avril 2003
Elle a ensuite joué dans Nathalie Granger, un des films de Duras (comme disait, on imagine, avec une pointe d'affection Desproges: "Duras n'a pas écrit que des conneries, elle en a filmé aussi"). J'ai appris qu'elle a aussi interprété avec Marguerite une chanson d'India Song. Elle fut la voix de L'Amant de JJ Annaud, film cependant désavoué - on la comprend - par Duras. Et pour boucler la boucle, elle fut l'incarnation de Duras dans Cet Amour-là de J.Dayan tiré du livre de son compagnon Yann Andréa.
Quant à Belmondo, qui aurait pu suivant les époques jouer un des frères de Duras, sur scène ou au cinéma, je ne sais pas s'il eut partie liée avec Duras ailleurs que dans ce film...
Le film est passé hier sur Arte !!!
Critique de Killeur.extreme (Genève, Inscrit le 17 février 2003, 43 ans) - 11 avril 2003
Modéré et chantant
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 9 mai 2002
A chaque relecture, la magie musicale des phrases de Duras opère avec une force renouvelée - signe d'un grand livre : jamais sa puissance ne s'épuise. L'impression lancinante d'une idée qui chemine peu à peu dans la tête de cette femme affleure à la surface des mots, dans ces chapitres brefs et simplement chronologiques où rien, apparemment, ne vient briser la monotonie des jours. "Modéré", oui, le style de Duras l'est. D'une modération toute classique. Mais "chantant", oui, d'une musicalité profonde et pulsatile comme une blessure. Thème et variations. Infimes variations de la détresse, de l'émotion. Au-delà du chagrin, au-delà de l'amour. Au-delà, tout simplement, comme dans ce merveilleux chapitre du repas bourgeois au terme duquel Anne, ivre de ce gros rouge bu ailleurs, avec "l'autre", vomira la nourriture de sa classe, vomira cette existence étrangère que, ce soir encore, elle fut contrainte de vivre - si peu - tandis qu'aux grilles du domaine, tel un rôdeur, tel un voleur, un homme du peuple ne trouvera pour compagne que la violence de son désir.
Un très beau livre
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 janvier 2002
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