Petit éloge de la bicyclette
de Éric Fottorino

critiqué par Alphabétix, le 12 décembre 2009
( - - ans)


La note:  étoiles
Le mariage du sport et de la poésie.
Quand un littérateur et "rémouleur de bitume" s'étend sur le sens de la vie les mains sur les cocottes, le vélo et la vie se confondent. La sueur en guise d'encre, la douleur en guise de structure et le frottement des boyaux en guise de sémantique, il parvient à expliquer pourquoi, finalement, on roule. Le mec s'est tout de même tapé le Midi libre, les pieds dans les cales d'une bécane de Jimmy Casper, c'est pas rien.

Fottorino a mis sur papier les mots, impressions et sentiments qui sont les miens quand j'ai le cul posé sur ma selle, les cuisses en feu. Vous êtes un vrai mordu du vélo de route, vous adorerez. Vous en connaissez un, vous parviendrez peut-être à le comprendre.
Remonter dans le temps à vélo. 9 étoiles

Le vélo, c'est un peu comme la Madeleine pour Proust. Chaque année, on va suer et souffrir sur les mêmes routes, ça laisse le temps de penser, alors les souvenirs des années précédentes, lorsqu'on roulait sur la même route, remontent et se mêlent avec le présent. C'est la même chose avec le Tour de France, lorsqu'il revient en juillet, et avec lui les souvenirs d'enfance.

En lisant ce petit essai de Fottorino, je suis aussi retourné en enfance. J'ai revu mon petit vélo de course et mon équipement aux couleurs de l'équipe Moltoni (celle de Merx), avec la vareuse couleur noir et miel. J'ai revu aussi la superbe blouse orange éclatante de mon frère, de l'équipe Bic, l'équipe de Luis Ocaña.

Un petit livre à ne pas manquer pour les amateurs de vélo. L'auteur partage sa passion avec talent et on s'y retrouve tout à fait. Fottorino est journaliste, écrivain et passionné de vélo. Il a participé au Midi-libre avec les pros, et il fait un récit formidable de cette course vécue de l'intérieur. C'est épique, même héroïque, et ça donne quelques pages d'anthologie.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 25 juillet 2010