Si ces dernières années, j'ai été, souvent, totalement foudroyée par certaines lectures, sans doute plus par le fond que par le brio stylistique des auteurs, après ce livre-ci, aucun mot, aucun superlatif ne pourra véritablement vous transmettre mon ressenti intime tant, progressivement, au fil des phrases, des pages, l'on en est étourdi(e), comme pétrifiée par une si irréelle perfection, un absolu qui paraît, pourtant, si improbable.
Que vous dire d'autre hormis vous énumérer une liste intégrale de synonymes?
Ce qui demeurera, pour moi, le plus remarquable est cette acceptation totale d'accompagner le narrateur, d'accepter avec lui "avec soulagement le parti de m'en- (nous)- tenir au rien et d'être moi-même quasiment rien.", "entier captif, voué à vivre ici en témoin de l'impensable, assistant, jour après jour, à la décomposition et à l'annihilation de mon univers matériel"..."évanescence interminable de la matière..."...et de plonger, alors, dans un irréel inouï, ou "je m'envasais dans la douce torpeur d'absence comme si j'étais moi-même quelque corps utérin, plus songé que vivant, plus obscur que toute chair et moins présent(e) à soi qu'à la nuit.".
Remarquable.
Un choc littéraire.
Provisette1 - - 12 ans - 6 juin 2014 |