Dans le labyrinthe de Alain Robbe-Grillet
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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rues enneigées constellées d'ennui
Une bataille a eu lieu à Reichenfels, c’est sûr. Quand était-ce ? Ce qu’on sait, c’est qu’un soldat marche dans les rues d’une ville à la recherche d’une personne avec laquelle il aurait rendez-vous. Il a oublié le nom de la rue. Pourtant, il lui semble que son nom devait sonner comme… comme…
Il marche sur les trottoirs enneigés, quelquefois guidé par un jeune garçon qui court sous les réverbères, apparaît puis disparaît dans la pénombre jusqu’au prochain point de lumière dans des rues aux façades parfaitement symétriques qui semblent se multiplier jusqu’à l’infini.
Parfois, le soldat entre dans un immeuble et en gravit les escaliers. Est-il retourné chez lui ? Parfois, il tente d’échapper aux rafales d’armes automatiques qui résonnent encore dans les rues. Que fait-il là ? On ne le sait exactement. Il y a ce tableau, aussi, d’un café où soldats et civils se mêlent, les uns revenant du combat, les autres…, les autres…
« Dans le labyrinthe » n’est pas le roman de Robbe-Grillet le plus accessible et certainement pas le roman le plus réussi. Il y a un peu de « Djinn », un peu de la « Maison de Rendez-vous » dans le principe de raconter une histoire par bribes, une histoire qu’on arrive seulement à cerner en rassemblant mentalement les éléments qui peuvent faire sens et en supprimant les autres. Mais l’histoire à laquelle on aboutit est assez ténue, et surtout on aura dû se farcir beaucoup de répétitions (un soldat qui marche dans la neige des heures et des heures) sans qu’on soit récompensés au final par une histoire qui en vaudrait vraiment la peine.
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Les éditions
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Dans le labyrinthe [Texte imprimé] Alain Robbe-Grillet
de Robbe-Grillet, Alain
les Éditions de Minuit
ISBN : 9782707300829 ; 19,00 € ; 01/09/1959 ; 220 p. p. ; Relié
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Se perdre pour se retrouver
Critique de DesRosiers (, Inscrit le 23 août 2016, 35 ans) - 23 août 2016
La narration de l'histoire fait montre d'un formidable effort de désorientation et le lecteur qui s'attendrait à rencontrer une intrigue - disons classique - autour de laquelle se déclineraient des tableaux de plus en plus révélateurs jusqu'à la résolution serait, sinon déçu, du moins rapidement étourdi.
L'intrigue est recelée à même le mimétisme de la narration : des événements, des objets sont montrés mais sans jamais participer à aucune suite d'explications. Ainsi le lecteur assiste à une succession d'images qui vont et qui reviennent, sans cesse nuancées, à travers un paysage dépourvu de causes psychologiques. Ce sont les incessants ressauts temporels de point de vue, le constant balayage de lieux se ressemblant, qui érigent chez le lecteur un semblant de réalité et lui proposent de l'intelligibilité; c'est le mouvement du lecteur lui-même qui construit l'histoire.
Contrairement à «Le voyeur» et à «La jalousie» qui sont des romans dont l'interprétation n'est pas très souple, ce qui se révèle dans «Dans le labyrinthe» est multiple peut se cristalliser sous plusieurs formes.
Cette liberté de lecture, cette ouverture d'interprétation, ont fait de ce roman, pour le lecteur que je suis, quelque chose d'extrêmement plaisant et frais.
J'ai trouvé dans ce roman tout ce que je n'aime pas dans la littérature
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 16 septembre 2012
Les scènes se répètent, une monotonie s'installe. Le lecteur cherche à comprendre, en effet on a un horizon d'attente, on ressent le besoin de tout analyser, de tout interpréter, mais Robbe-Grillet refuse que l'on cherche une symbolique. Entrer dans son oeuvre, c'est abandonner ses habitudes et son confort de lecteur pour explorer une nouvelle conception de la littérature.
Un roman conçu avec des bribes de scènes énigmatiques, la temporalité est bousculée. On cherche un début, une fin, on ne les trouve pas. C'est normal le titre est "Dans le labyrinthe" ! Pour le coup c'est réussi ! Désolé mais je n'adhère pas à ce roman. Oui c'était novateur et expérimental. Au bout de vingt pages, le roman me tombe des mains. J'ai beau insister, je ne parviens pas à pénétrer dans ce labyrinthe ... Le roman a été lu en intégralité, j'ai lu "Pour un nouveau roman" qui donne des pistes pour appréhender ce texte, j'avais même assisté à un colloque de deux jours de Jean Ricardou ( le grand gourou du nouveau roman ) dans ma fac il y a quelques années, le bilan reste le même : ennui, agacement et déception.
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